Hué, insulté, conspué : Olivier Faure et des militants du PS obligés de quitter la manifestation
Venus avec leurs drapeaux, un groupe de militants du Parti socialiste et leur futur premier secrétaire Olivier Faure ont été abondamment sifflés lors de la manifestation des cheminots à Paris.
«Traitres !», «T’étais où l’année dernière ?», et autres «Casse-toi enc*** !» faisaient partie des invectives qui ont accueilli Olivier Faure et un groupe de militants du PS venus à la manifestation des cheminots du 22 mars à Paris. Pendant plusieurs minutes, le nouveau patron du PS et ses sympathisants ont avancé sous les sifflets et les quolibets en longeant les groupes de manifestants, avant de devoir quitter la manifestation.
Hué et insulté à son arrivée dans la #Manif22mars, le nouveau patron du PS Olivier Faure est finalement exfiltré en catastrophe pour sa sécurité.@PaulLarrouturou#Quotidienpic.twitter.com/3mRyzeD6Ei
— Quotidien (@Qofficiel) 22 mars 2018
Parmi les socialistes présents figuraient le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, le coordinateur du PS Rachid Temal, les anciens candidats au poste de premier secrétaire Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, et l’ancien député Jean-Marc Germain.
Imperturbable, le président du groupe PS à l’Assemblée a continué de répondre aux questions des médias, ne se montrant pas surpris de cet accueil. «Nous savons d’où nous venons, nous avons fait 6% à l’élection présidentielle, donc personne ne peut imaginer un accueil avec un tapis rouge», a-t-il constaté.
«Ce n’est pas forcément agréable de venir et d’être sifflé. Mais malgré cela [...] nous continuerons à manifester, manif après manif, sur ce sujet-là, parce que nous considérons que notre place est dans ce mouvement-là et que nous avons nous-mêmes à faire entendre un message qui est un message commun avec beaucoup d’autres, même si certains ne le comprennent pas encore aujourd’hui. Mais comme dirait René Char "à nous regarder, ils s’habitueront"», a-t-il poursuivi.
Sur le compte twitter d'Olivier Faure, on ne retrouve aucune mention de ces incidents. Cependant, dans un tweet, le futur dirigeant du PS se veut philosophe : «L'essentiel était de montrer que nous étions là [...]»
L'essentiel était de montrer que nous étions là et que notre détermination ne dépend pas des mouvements d'humeur. Jamais je ne laisserai penser que le destin de la gauche est d'offrir ses divisions aux libéraux qui n'en attendent pas davantage.https://t.co/UeN3lAGUT2pic.twitter.com/bQMhqjDo9g
— Olivier Faure (@faureolivier) 22 mars 2018
Le mouvement social d'envergure autour de la loi travail, dite loi El-Khomri, est encore frais dans les mémoires. Au pouvoir de 2012 à 2017, le PS est vu par beaucoup de militants de gauche et de syndicalistes comme responsable d'un certain nombre de remises en question des acquis sociaux.
Que de mensonges. Nous avons bien vu lorsque vous étiez au pouvoir ce que valaient vos blablas. Du vent. Dans les faits, #PS = #Macron.
— Gemini (@TH_Gemini) March 23, 2018
Rappelant la proximité idéologique du PS avec l'actuel président de la République, les internautes n'ont pas manqué de republier une déclaration d'Olivier Faure datant du 9 mai 2017, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, dans laquelle il affirmait vouloir «la réussite» du président:
DIRECT. Au PS, "nous voulons la réussite de Macron. Nous souhaitons participer à cette majorité" dit @faureolivier
— BFMTV (@BFMTV) 9 mai 2017
📺https://t.co/LIEhlp6yN7pic.twitter.com/TysUigtasV
Olivier Faure, qui deviendra officiellement premier secrétaire du PS le 7 avril au cours du Congrès d’Aubervilliers, a fait part de sa volonté d’ouvrir «au lendemain du congrès un chantier sur la question européenne, qui doit nous permettre de retrouver un discours commun et ensemble d’envisager l’échéance européenne».