Vente d'armes à l'Arabie saoudite : une ONG française pourrait saisir le Conseil d'Etat (VIDEO)
Sur le plateau de RT France, le président de l'ONG Aser a annoncé qu'il n'hésiterait pas à saisir le Conseil d'Etat le 1er mai si Paris, mis en cause pour ses ventes d'armes à la coalition qui bombarde le Yémen, répondait négativement à sa requête.
Invité du JT de RT France le 21 mars, Benoît Muracciole, président de l'ONG Action sécurité éthique républicaine (Aser), s'est exprimé au sujet de la récente publication par Amnesty International d'un rapport qui met en cause les ventes d'armes de la France aux pays, dont l'Arabie saoudite, qui se livrent à de graves violations des droits de l'homme dans le cadre du conflit au Yémen.
«Il y a presque deux ans maitenant, le ministère [français] des Affaires étrangères avait opposé un refus des exportations d'armes vers l'Arabie saoudite justement à cause des risques d'usage de ces armes au Yémen», explique Benoît Muracciole, soulignant que c'est la présidence de la République qui a par la suite fait lever ce refus.
Face à la situation, Aser a fait une «demande de suspension des armes en direction des pays de la coalition [arabe qui bombarde le Yémen], pas seulement l'Arabie saoudite». Pour ce faire, l'ONG a lancé une procédure le 1er mars auprès du Premier ministre et du secrétaire général à la Défense nationale.
Toujours en attente d'une réponse de Paris, Benoît Muracciole se montre très clair : «A partir du 1er mai, deux mois après cette demande, si nous avons une réponse négative explicite – une lettre –, ou implicite – pas de réponse –, nous saisirons le Conseil d'Etat.»
Le 20 mars, les ONG Amnesty et Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) ont publié les conclusions d'un avis juridique, qui se penchait sur le caractère potentiellement illicite de la vente d'armes françaises à des Etats comme l'Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis, engagés dans une campagne de bombardement contre les rebelles chiites houthi, au Yémen. Selon le rapport, les exportations françaises violeraient les traités internationaux auxquels Paris a consenti.
La #France complice de crimes de guerre au #Yémen ? #Amnesty jette un pavé dans la mare
— RT France (@RTenfrancais) 20 mars 2018
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Alors que le président du Yémen Abdrabbo Mansour Hadi est exilé en Arabie saoudite, le conflit a déjà fait 10 000 morts dont la moitié de civils. L’accès humanitaire a été fortement réduit, alors que 18,8 millions de personnes auraient besoin d’assistance, que 14 millions d'entre elles sont en situation d’insécurité alimentaire et que 4,5 millions souffrent de sous-nutrition, selon les estimation de l’ONG Action contre la faim.
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