La France répète qu'elle pourrait frapper seule la Syrie en cas d'utilisation d'armes chimiques
Le général François Lecointre a affirmé le 16 mars que la France et les Etats-Unis riposteraient immédiatement en Syrie en cas d'attaques chimiques avérées. Il a aussi assuré que Paris pourrait frapper en toute autonomie.
Le général François Lecointre, chef d'état-major français, a rappelé le 16 mars sur Europe 1 que la France serait capable de frapper «en autonomie» en Syrie si Damas franchissait la «ligne rouge» édictée par le président Emmanuel Macron.
«Vous imaginez bien que le président Macron n'aurait pas fixé une ligne rouge et n'aurait pas fait ce type de déclaration s'il ne savait pas que nous avions les moyens de le faire», a-t-il déclaré. «Vous me permettrez de réserver les détails de la planification que nous faisons au président de la République», a-t-il ajouté.
En mai 2017, Emmanuel Macron avait déclaré que «toute utilisation d'armes chimiques» en Syrie donnerait lieu à une «riposte immédiate» de la part de la France. Le 2 mars, la présidence française avait assuré que Paris et Washington ne toléreraient pas «l'impunité» en cas «d'utilisation avérée» d'armes chimiques en Syrie, et qu'«une réponse ferme serait apportée [...] en parfaite coordination avec [ses] alliés américains».
Moins impératif que son prédécesseur François Hollande sur une destitution du président syrien Bachar el-Assad, ne voyant pas qui pourrait être «son successeur légitime», Emmanuel Macron s'en tient à ne vouloir intervenir qu'en cas d’utilisation d'armes chimiques. En 2012, François Hollande avait déjà juré souhaiter frapper dans ce contexte. Lorsqu'il a annoncé posséder des preuves d'attaques chimiques, il avait toutefois attendu en vain l'aval des Etats-Unis et n'était finalement pas intervenu militairement.
Emmanuel Macron, même s'il semble convaincu de partager les mêmes vues que les Etats-Unis, assure qu'il ne veut dépendre de l'avis de personne quand il s'agit de respecter l'engagement pris. «Quand vous fixez des lignes rouges, si vous ne savez pas les faire respecter, vous décidez d'être faible. Ce n'est pas mon choix», a affirmé le président français en juin 2017, assurant déjà qu'il pourrait frapper seul dans cette éventualité.
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