Immigration : Laurent Wauquiez propose une exception au droit du sol pour Mayotte
En déplacement pour soutenir le candidat Les Républicains à la législative partielle dans la 1ère circonscription de l'île, le président du parti a suggéré que «sur Mayotte, on sorte des conditions d'application du droit du sol».
Laurent Wauquiez a fait une proposition choc alors qu'il est sur l'île de Mayotte depuis le 5 mars dans le cadre de la campagne du candidat Les Républicains à la législative partielle des 18 et 25 mars prochain. Il a en effet affirmé vouloir «poser la question» du droit du sol sur l'île pour lutter contre «l'immigration clandestine».
Bourouhane Allaoui était l'invité du JT de #RTFrance : «Les problèmes de #Mayotte et de la #Guyane sont similaires. Nous subissons une #immigration exponentielle. À partir de là, d’autres problèmes sont engendrés»
— RT France (@RTenfrancais) 1 mars 2018
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Selon des propos rapportés par Le Figaro, Laurent Wauquiez a expliqué qu'il fallait poser «la question de l'adaptation du droit du sol à Mayotte». «On ne peut pas continuer comme ça. On a affaire ici à un détournement total du droit du sol et du regroupement familial. Je demande que sur Mayotte on sorte des conditions d'application du droit du sol et qu'on revienne à un principe de bon sens. Quand un enfant naît ici de parents clandestins ça ne peut pas aboutir à l'octroi de la nationalité française», a-t-il expliqué. Cette proposition nécessitera cependant une modification de la Constitution.
«On a des femmes qui viennent ici juste pour accoucher sur le sol de Mayotte.»
Laurent Wauquiez compte ainsi ouvrir le débat sur la situation à Mayotte, qui doit faire face à une immigration clandestine massive depuis les Comores voisines.
Rencontre sur un barrage routier avec ces Mahorais qui n’en peuvent plus de la situation actuelle. On ne peut pas tolérer un tel niveau d’insécurité dans un département français. La République a capitulé à Mayotte. pic.twitter.com/iT7XT4Ih4Y
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 6 mars 2018
«La situation n'a jamais été aussi catastrophique depuis cinq ou sept ans. L'extension du regroupement familial faite par François Hollande a été catastrophique ici», a-t-il poursuivi, dénonçant la loi Asile et immigration, dont le projet a été présenté en Conseil des ministres le 21 févier. «[Elle] va également renforcer les possibilités de regroupement familial : pas seulement les conjoints mais toute la famille. C'est une folie de la part du gouvernement et qu'on ne m'explique pas par-derrière qu'on a une fermeté en matière d'immigration!».
«Mayotte est submergée par une immigration telle qu'on ne peut pas arriver à l'intégrer, a ensuite expliqué le président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Dix bateaux débarquent ici par jour ! On a des femmes qui viennent ici juste pour accoucher sur le sol de Mayotte. Des enfants qui sont nés à Mayotte servent ensuite à permettre le regroupement familial de toute la famille. On a parfois des enfants laissés tout seul par leurs parents ici et quand à 16 ans ils ont la nationalité française, on fait venir toute la famille».
Selon le préfet de Mayotte Frédéric Veau, l'île expulse environ 20 000 clandestins chaque année, soit presque le même nombre que dans tout le reste de la France (25 000). Une étude de l'INSEE, parue en 2015, indique que la moitié des habitants de Mayotte ne sont pas nés sur l'île et 41% des adultes y résidant sont de nationalité étrangère.