«On a un gros gros problème» : Angot écœurée par le succès des mémoires de Jean-Marie Le Pen (VIDEO)
Christine Angot, écrivain et chroniqueuse pour On n'est pas couché, a exprimé son dégoût face au succès du premier tome des mémoires de Jean-Marie Le Pen qui témoignerait, pour elle, d'un rapport ambigu des Français envers le nazisme et le fascisme.
Sur le plateau de l'émission On n'est pas couché le 3 mars, la chroniqueuse Christine Angot s'est exprimé sur le succès du premier tome des mémoires du président d'honneur du Front National (FN), Jean-Marie Le Pen, intitulé Fils de la nation ; l'ouvrage, imprimé à 50 000 exemplaires, a été épuisé avant sa mise en vente et un nouveau tirage similaire a été lancé, selon son éditeur. Christine Angot a tout d'abord interrogé : «Ben, oui, sur le succès du livre et tout ça... Enfin... On a vraiment un problème quoi, quand même, dans ce pays, non ?»
On a vraiment un problème dans ce pays, non ?
Puis, l’écrivain a semblé changer de cible : «Soi-disant Marine Le Pen n'avait pas réussi son débat et on n'allait plus en entendre parler et le Front National, c'était une vieille histoire.»
Avant d'en revenir au président d'honneur du FN et à son livre : «Là maintenant, Jean-Marie Le Pen est là... Il vend 50 000 exemplaires avant même la mise en vente.» La chroniqueuse déplore, sur le fond, que le cofondateur du FN «réhabilite Pétain», et en tire des conclusions sur l'état de la France : «Voilà, on a quand même un gros gros gros problème.» En d'autres termes, selon elle, la société et même les médias français sembleraient éprouver un peu trop de sympathie pour Jean-Marie Le Pen et ses idées : «Tout le monde sait ce qu'il a dit, tout le monde sait ce qu'il pense et il est traité comme une sorte de petite star !», s'indigne-t-elle.
Je ne sais pas si, à un moment donné, en France, on va commencer à se dire, bon, c'est quoi notre rapport au nazisme ?
Et la chroniqueuse d'invoquer les pages sombres de l'Histoire française : «Je ne sais pas si, à un moment donné, en France, on va commencer à se dire, bon, c'est quoi notre rapport au nazisme ? C'est quoi notre rapport au fascisme ? C'est quoi notre rapport à la dernière guerre ? C'est quoi notre rapport aux Juifs ? C'est quoi notre rapport à la Shoah ?»
Dans le premier tome de ses mémoires, paru le 28 février, Jean-Marie Le Pen relate sa vie de son enfance à la Trinité-sur-Mer à la création du Front National en 1972. Sur le maréchal Pétain, il écrit : «Si de Gaulle a eu de la vista, Pétain n'a pas manqué à l'honneur en signant l'armistice» de 1940. Et sur la collaboration : «Que l'on puisse discuter ensuite de la politique de collaboration, de ses fautes, de ses excès, à condition qu'on examine les fautes et les excès de tous, je le veux bien, mais cela ne remet pas en cause ce que je viens de décrire».