Jean-Marie Le Pen menace d'avoir recours à «la force publique» pour aller au prochain congrès du FN
Confirmé en tant que président d'honneur du FN par la Justice, Jean-Marie Le Pen a l'intention de se rendre au congrès du parti en mars. Avec l'aide de la «force publique» si l'entrée lui est refusée comme l'a annoncé Steeve Briois.
Il ira coûte que coûte : Jean-Marie Le Pen a menacé le 9 février d'aller au congrès du Front national (FN) prévu à Lille les 10 et 11 mars en recourant, s'il le faut, à «la force publique».
En guerre ouverte avec les instances du FN, son cofondateur compte en effet s'appuyer sur la bataille qu'il a gagnée sur le terrain judiciaire ce même 9 février. Si la cour d'appel de Versailles a confirmé son exclusion du parti prononcée en août 2015, elle a en revanche jugé que cela n'avait «pas d'effet sur sa qualité de président d'honneur», car les statuts du FN ne prévoient pas qu'elle soit réservée «aux seuls adhérents».
C'est donc fort de ce statut que Jean-Marie Le Pen a la ferme intention de se montrer à Lille. Et s'il a menacé de faire intervenir les forces de l'ordre pour s'assurer de pouvoir entrer, c'est que le secrétaire général du FN, Steeve Briois, avait annoncé un peu plus tôt dans la journée sur BFMTV que l'entrée au congrès lui serait «évidemment» interdite. Revenant sur la décision de justice, Steeve Briois a noté que Jean-Marie Le Pen n'avait pas été reconnu comme «adhérent» du Front national. «Et, à Lille, seuls les adhérents à jour [de cotisation] peuvent venir s'exprimer et voter», a-t-il fait valoir.
Pour Steeve Briois, cette question devrait d'ailleurs être définitivement réglée lors du congrès où les adhérents seront amenés à voter sur un changement des statuts de la formation politique, et notamment la suppression de la fonction de président d'honneur. Et de rappeler qu'il y a deux ans, les adhérents avaient «à 95%», souhaité la voir disparaître.
En attendant, la cour a intimé au parti de permettre à son ancien président de participer aux instances dirigeantes sous peine d'une astreinte qui a été relevée en appel de 2 000 à 5 000 euros. Pas un problème selon Seeve Briois, qui a précisé que le nouveau bureau politique du FN émanant du congrès se réunirait le lendemain du vote sur les statuts, prévu le 10 mars. Soit le dimanche 11 mars, ce qui signifie, selon lui, que «Jean-Marie Le Pen ne pourra pas être présent physiquement à Lille». Pas sûr pour autant que le président d'honneur du FN ne l'entende de cette d'oreille.