4 mois pour une fenêtre, nouvelles normes : à Saint-Martin, la reconstruction avance au ralenti

4 mois pour une fenêtre, nouvelles normes : à Saint-Martin, la reconstruction avance au ralenti© Helene Valenzuela Source: AFP
Bâtiments endommagés dans le secteur d'Oyster Pond dans la partie française de l'île, le 27 septembre 2017, dévastés par le passage de l'ouragan Irma.
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Problème d'acheminement des matériaux, de vols pour faire venir les assureurs, nouvelles consignes pour rebâtir dans les normes publiées en janvier : la reconstruction se poursuit à Saint-Martin, mais très lentement.

Si la reconstruction se poursuit à Saint-Martin, plus de 4 mois après l'ouragan Irma qui a dévasté l'île en septembre dernier, elle peine à se terminer. Les difficultés concernent notamment les assurances et la livraison de matériaux, a expliqué le 23 janvier à l'AFP le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin. «Aujourd'hui pour obtenir une fenêtre il faut quatre mois», a-t-il expliqué, en raison d'un problème de «fluidité de la livraison de matériaux» pour rebâtir. L'attente des nouvelles normes d'urbanisme, qui ont être déterminées après le passage de l'ouragan, a aussi entraîné des retards.

Il ne manque ni de volontés, ni de bras pour reconstruire Saint Martin après le passage de l'ouragan Irma. Associations, ONG, réservistes, volontaires : tous ont prêté main forte pour les réparations. L'électricité a été rétablie dans le mois suivant la catastrophe. Mais le problème de livraisons reste aigu.  

Avant l'ouragan, ces livraisons se faisaient majoritairement via le grand port de Philipsburg, dans la partie néerlandaise de l'île, très touché par l'ouragan et qui n'a pas encore retrouvé toutes ses capacités logistiques. 

Pour Philippe Gustin, il faut désormais travailler pour «envisager un maximum de rotations vers le port de Galisbay», dans la partie française, plus petit en termes de capacités mais moins endommagé. «Cela suppose que les transporteurs acceptent» de faire un arrêt supplémentaire dans ce port.  

«On a intérêt à être le plus autonome possible», insiste-t-il, évoquant «l'arrivée massive de matériaux», bois, tôles et fenêtres pour la reconstruction dans les prochaines semaines et les prochains mois. Le journaliste de Konbini Hugo Clément a tweeté sur ces habitants en détresse.

 

Les nouvelles réglementations vont encore retarder les échéances

Saint Martin est un exemple de prolifération urbaine due à l'afflux des touristes et à la multiplication par quatre de sa population depuis 1982, qui atteint aujourd’hui 35 000 personnes. Par conséquent, les habitants se sont parfois mis à construire à leur guise, sans permis, à l'occasion sans titre de propriété, trop près du littoral. Aucun réel plan d'urbanisme n'avait été mis en place jusqu'ici sur l'île.

Le 17 janvier, l'Etat français et la collectivité de Saint-Martin ont uni leurs efforts pour remettre à plat ce défaut de cadre urbanistique. L'Etat, à qui échoit la compétence environnementale, a défini des zones à risque, inondables. Le collectivité de Saint-Martin s'est appuyée sur cette carte des zones pour édicter de nouvelles règles d'urbanisme temporaires post-Irma. Depuis cette présentation, les habitants peuvent savoir comment effectuer des réparations conformes aux normes temporaires.

Le véritable plan d'urbanisme définitif sera présenté d'ici deux ans. Les habitants, qui tirent leurs revenus du tourisme, rechignent à s'éloigner des plages, or leurs logements ou hôtels doivent proposer des normes de sécurité qui figureront sur le plan définitif. Pas d’expropriation à redouter, selon une source ministérielle, mais juste des mises aux normes.

Le choix des matériaux, qui pourraient aussi être imposés en vue d'obtenir des réparations pérennes, est un des autres dilemmes pour les habitants.

Pas assez d'avions ou de logements pour les assureurs

Philippe Gustin a rappelé que la reconstruction avait également été rendue difficile par le retard pris par les assureurs pour les indemnisations. 

Un retard notamment lié aux difficultés rencontrées par les experts pour se rendre dans l'île après l'ouragan et les deux autres qui ont suivi, José et Maria. Par manque de liaisons aériennes ou maritimes, et par manque de logements sur place, «il a fallu trois semaines avant que les compagnies arrivent à dépêcher les experts», a-t-il rappelé.

10 000 maisons ont été impactées

La difficulté pour le BTP local à faire face à l'ampleur des demandes de devis, la multitude de copropriétaires à retrouver et l'affluence de contre-expertises ont aussi ralenti le processus. «Il faut que les assurances s'engagent sur un calendrier», note M. Gustin.  

«La saison cyclonique redémarre officiellement au 1er juillet», rappelle-t-il. «Il faut que les artisans soient à pied d’œuvre pour sécuriser les bâtiments». Au total «10 000 maisons ont été impactées» à Saint-Martin par Irma, à des degrés divers. Soit 95 % du bâti. Irma avait frappé l'île le 5 et 6 septembre 2017, et fait 11 victimes.

Lire aussi : L'ouragan Irma laisse l’île de Saint-Martin en ruines

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