Corse : l'UPR veut poursuivre les leaders nationalistes et les élus de LREM pour sédition
Le parti de François Asselineau a exhorté le gouvernement à sanctionner les nationalistes au pouvoir en Corse, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, et les élus corses de La République en marche, les accusant d'«actes séditieux et inconstitutionnels».
L'Union populaire républicaine (UPR), le parti de François Asselineau, a appelé, dans un communiqué du 5 janvier 2018, le gouvernement à sanctionner et à poursuivre, pour «actes séditieux et inconstitutionnels», le président de l’Assemblée territoriale de Corse, Jean-Guy Talamoni, le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et les élus corses de La République en marche (LREM).
En effet, l'UPR n'a pas digéré plusieurs actions commises par ces élus, notamment lors de la session inaugurale de l’Assemblée territoriale de Corse du 2 janvier 2018. Partant, l'UPR accuse les nationalistes corses de violer l'article 2 de la Constitution de la République française, qui stipule : «La langue de la République est le français. L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L’hymne national est La Marseillaise.»
Dans le détail, l'UPR dénonce le serment prêté par Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni «sur le préambule de la prétendue "Constitution corse" de Pascal Paoli de 1755, lequel œuvrait à l’époque en connivence avec la puissance britannique».
Le parti favorable au «Frexit» s'offusque également du fait que tous les groupes d’élus de la nouvelle super-région ont entonné l’hymne corse, Dio vi salvi Regina. L'UPR a noté et regretté que cela incluait «l’ensemble des élus de La République en marche (LREM) et ceux rattachés aux Républicains (LR)», élus qui par conséquent «collaborent à ce défi lancé à la République française».
Enfin, l'UPR affirme et déplore que le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, ait présenté ses vœux officiels le 2 janvier avec, derrière lui, les seuls drapeaux de la Corse et de l’Union européenne, sans drapeau français.
Autant de décisions qui poussent, selon l'UPR, au «démantèlement progressif des Etats-nations».
Il est à noter que parmi les motifs de plainte de l'UPR, un autre aurait pu figurer sur le communiqué : le discours d'investiture de Jean-Guy Talamoni à la présidence de l'Assemblée territoriale prononcé intégralement en langue corse.
Les #nationalistes Jean-Guy #Talamoni et Gilles #Simeoni élus à la tête de la super-région #Corse
— RT France (@RTenfrancais) January 3, 2018
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Outre le parti de François Asselineau, au moins une autre formation politique déplore la position avantageuse dans laquelle se trouvent les nationalistes depuis leur éclatante victoire aux élections territoriales de décembre.
Le président des Patriotes, Florian Philippot, s'étonne ainsi du sourire arboré par Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur chargée par Matignon de dialoguer avec les nationalistes, aux côtés de Gilles Simeoni et de Jean-Guy Talamoni. Pour l'ex-numéro deux du Front national (FN), il n'y a pas de quoi être en joie d'être «assise à côté d’un séparatiste qui considère la France comme un pays étranger».
Qu’est-ce qui peut mettre tant en joie cette ministre (Jacqueline Gourault) ? C’est d’être assise à côté d’un séparatiste qui considère la France comme un pays étranger ou l’absence de drapeau français dans la pièce (corse et UE oui, français non) ? pic.twitter.com/ehN2ugAAp8
— Florian Philippot (@f_philippot) 5 janvier 2018