La chasse aux «fake news» annoncée par Macron inquiète Twitter
Le projet de loi pour lutter contre la propagation des «fake news» annoncé par Emmanuel Macron a été très critiqué par les internautes qui estiment que le président cherche en réalité à museler les voix discordantes.
Dans sa volonté affichée de lutter contre «le complotisme et et le populisme», Emmanuel Macron a annoncé le 3 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse un projet de loi visant à «protéger la vie démocratique». Evoquant «la vérité» ou encore «la liberté d'expression», le président de la République a expliqué que l'Etat souhaitait surveiller la façon dont les informations sont produites.
Une annonce qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes, qui sont, au même titre que les plateformes de diffusion et les médias étrangers, directement concernés par cette mesure. Non sans ironie, certains comparent la «validation de la vérité par "Jupiter"» aux dispositifs déployés par le dirigeant nord-coréen Kim Jung Un ou encore à la Pravda de l'époque soviétique.
#voeuxalapresse contrôle de la presse française et en même temps des sites étrangers pour que la vérité soit validée par Jupiter . Ça me rappelle qqun pic.twitter.com/Q2ALV9xrS2
— Francoiszero2 (@Francoiszero2) 3 janvier 2018
Dans son projet de loi de censure de l'information, Macron souhaite créer une "certification des organes de presse respectant la déontologie du métier".
— Olivier MONTEIL (@Olivier_Monteil) 3 janvier 2018
Une PRAVDA version Macron pour délivrer ces certifications?...#VoeuxALaPressepic.twitter.com/C7gHMZiZ6x
Un internaute juge pour sa part qu'Emmanuel Macron souhaite que seuls «ses amis» puissent dire «la vérité», accompagnant son message d'un récapitulatif des principaux actionnaires des médias français, mis à jour en décembre dernier par Le Monde diplomatique.
La liberté d'expression est menacée. Macron veut pouvoir décider qui dit la vérité. Seulement ses amis qui possèdent la totalité des médias français auront l'honneur de dire sa vérité ? Les autres vont être muselés. RÉVEILLEZ-VOUS ! #VoeuxALaPresse#FakeNewspic.twitter.com/YrUBupYoP7
— 🇫🇷 Réveillez-vous ! (@_ReveillezVous_) 3 janvier 2018
«[Emmanuel] Macron dit non à la propagande médiatique» ironise un autre, présentant le président bras ouverts devant les innombrables unes qui lui sont consacrées depuis des mois.
#Macron dit non à la propagande médiatique #VoeuxÀlaPressepic.twitter.com/CO87ldbyIc
— 🍀 Je s’appelle Marmotte à Droite 🐾 (@MarmotteDroite) 3 janvier 2018
Usant du même ton, un autre relève un passage du discours d'Emmanuel Macron dans lequel il critique la proximité du pouvoir politique et des médias, l'accolant à ses photos de vacances diffusées dans VSD.
Non, rien.#VoeuxALaPressepic.twitter.com/8lE1vswEPE
— Ben (@beestoufly) 3 janvier 2018
Toujours dans la même veine, un autre utilisateur de Twitter, soucieux de mener la chasse aux «fake news», demande des éclaircissements au chef d'Etat quant à ses déclarations radicalement contradictoires, dont l'une doit, en vertu de la plus simple logique, être fausse : «Je suis socialiste» et «Je ne suis pas socialiste».
Bonsoir @EmmanuelMacron, j'ai écouté votre offensive contre les "fake news" lors de vos vœux à la presse et comme vous, j'aimerais combattre le mensonge. Pourriez-vous donc me dire laquelle des deux déclarations dans la vidéo ci-dessous est fausse? Merci 😘 pic.twitter.com/NEcDdiVyIv
— Mr Propagande (@MrPropagande) 3 janvier 2018
D'autres, enfin s'interrogent sur le contenu de la loi promise par Emmanuel Macron. Le socialiste Rachid Temal estime que la mesure est inutile étant donné que la poursuite des «fake news» est déjà prévue par l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881.
Quelqu’un peut informer #Macron que l’art 27 de la Loi du 29 juillet 1881 prévoit déjà les poursuites contre #FakeNews ?! #libertédelapressepic.twitter.com/TbEgJo3hAy
— Rachid Temal (@RachidTemal) 3 janvier 2018