Lafarge en Syrie : trois cadres mis en examen pour «financement d'une entreprise terroriste»
- Avec AFP
Les trois cadres appartenant au groupe Lafarge et placés en garde à vue le 29 novembre 2017 ont été tous mis en examen. Le géant du ciment franco-suisse est soupçonné d'avoir financé indirectement des groupes islamistes, dont Daesh, en Syrie.
Trois cadres de Lafarge ont été mis en examen ce 1er décembre 2017 dans le cadre de l'enquête pour financement du terrorisme visant le géant du ciment. Bruno Pescheux, directeur de l'usine de 2008 à 2014, et Jean-Claude Veillard, directeur sûreté chez Lafarge, ont été mis en examen pour «financement d'une entreprise terroriste» et «mise en danger de la vie d'autrui». Frédéric Jolibois, directeur du site à partir de l'été 2014, avait été mis en examen un peu plus tôt dans la journée.
Ces salariés du groupe avaient été présentés le 29 novembre 2017 aux juges d'instruction dans le cadre de l'enquête cherchant à déterminer si le Lafarge avait versé de l'argent à des organisations djihadistes, parmi lesquelles Daesh. Ces pots de vins et ces échange de bons services auraient permis à Lafarge de continuer à exploiter l'usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie entre 2013 et 2014.
Collusion de #Lafarge avec #Daesh en Syrie : perquisitions simultanées à #Paris et à #Bruxelles
— RT France (@RTenfrancais) 14 novembre 2017
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Suivant la même logique, le cimentier est également soupçonné d'avoir acheté du pétrole à différentes organisations djihadistes, afin d'entretenir de relations d'affaires cordiales et d'avoir les coudées franches, notamment grâce à des sauf-conduits délivrés par l'administration de Daesh, alors toute puissante et à l'apogée de son extension territoriale en Syrie.
Dans un rapport, dont l'AFP a eu connaissance, le service national de douane judiciaire avait estimé que la direction française du groupe, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, avait «validé ces remises de fonds» en produisant de fausses pièces comptables.
Les 14 et 15 novembre dernier, une vaste perquisition avait été menée au siège du cimentier à Paris, ainsi qu'à Bruxelles, alors que les enquêteurs cherchent à savoir si des responsables du groupe en France ont pu avoir connaissance de tels accords.