Quand Valérie Pécresse préconise un concordat avec l'islam
Alors qu'elle participait à une manifestation contre une prière de rue musulmane à Clichy le 10 novembre, Valérie Pécresse défend désormais un «concordat» pour l'Islam. Une petite attaque contre la loi de 1905.
Paradoxale ? Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a été pour le moins ambiguë quant à sa vision de la laïcité. En tête de cortège le 10 novembre pour manifester contre une prière de rue musulmane à Clichy, placée sous une banderole au slogan autoritaire : «Stop aux prières de rue illégales», l'élue affirmait dans le même temps : «Le maire a passé énormément de temps à trouver une solution. Quand la solution, on ne la trouve pas, il faut un peu de fermeté. Et c’est ce qu’on demande à l’Etat.»
Mais ce 12 novembre, Valérie Pécresse semble ménager la chèvre et le chou. Tout en assurant que l'Etat ne devait pas reculer, l'ancienne ministre a précisé dans une interview accordée à Cnews et Europe 1, qu'elle était favorable à «une laïcité qui respecte les identités religieuses de chacun, une laïcité apaisée, qui ne nie pas le droit de croire ou de ne pas croire».
Développant l'idée d'une «laïcité apaisée», Valérie Pécresse a même évoqué un concept surprenant pour celle qui se revendique aussi comme le défenseur d'une «laïcité ferme mais non laïcarde» : «un concordat pour un islam républicain». Une formule qui existe déjà en Alsace-Moselle, où l'Etat peut salarier des ministres des cultes catholiques, protestants et juifs. Un spécificité régionale qui n'a pas été remise en cause par la loi de 1905 concernant la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Ainsi, Valérie Pécresse entend donner à l'islam une particularité sur les autres cultes, ici sur l'ensemble du territoire français, pour permettre à l'Etat d'encadrer avec «l'ensemble des responsables de l'islam de France» : «le prêche en français», «la formation aux règles et aux lois de la République» des imams et «l'interdiction à la vente de la burqa». Quant à savoir si les imams doivent être payés par l'Etat, Valérie Pécresse laisse la porte ouverte : «Il faut en discuter», a-t-elle admis.
Selon l'élue, l'objectif étant que «l'islam s'intègre mieux dans la vie de la République».