Valls accuse La France insoumise de partager «les thèses de Soral», Mélenchon veut «la fin du buzz»

Valls accuse La France insoumise de partager «les thèses de Soral», Mélenchon veut «la fin du buzz»© JACQUES DEMARTHON / AFP
Manuel Valls s'en prend (encore) à la France insoumise
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Le député apparenté LREM s'est-il trouvé un bouc émissaire ? Après avoir attaqué à plusieurs reprises Jean-Luc Mélenchon, qui nie avoir traité l'ex-Premier ministre de «nazi» malgré leurs divergences, il accuse d'antisémitisme les militants insoumis.

«Les militants de La France insoumise publient des photos de moi avec des ministres israéliens, mais évidemment ils ne publient pas des photos de moi avec le leader du Parti travailliste [israélien], car tout cela mettrait en cause leurs propres thèses, qui sont exactement les thèses [du polémiste français, condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine, principalement antisémite, Alain] Soral ! L'antisémitisme est le lien entre tous ces gens-là», a lancé Manuel Valls, dans un entretien au journal Le Point le 13 octobre.

L'ancien Premier ministre, qui avait durant son mandat mené une guerre juridique à l'humoriste Dieudonné (proche d'Alain Soral) pour faire interdire ses spectacles, faisait référence à de récentes publications de militants de La France insoumise sur les réseaux sociaux.

Une image relayée par ceux-ci montrait ainsi Manuel Valls poser aux côtés d'Ayelet Shaked, ministre de la Justice israélienne issue du parti ultranationaliste Le Foyer juif, connue pour ses propos violents sur les Palestiniens. 

Sur sa page Facebook personnelle, le président de La France insoumise avait pour sa part relayé le 11 octobre une vidéo dans laquelle Manuel Valls, interrogé par la radio locale Judaïca Strasbourg le 17 juin 2011, déclare : «Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël.» 

Dans son interview du 13 octobre au Point, Manuel Valls poursuit son analyse : «C'est exactement comme au moment de l'affaire Dreyfus. Une partie de la gauche est perdue car Dreyfus l'oblige à sortir de la critique classique du capitalisme : il faut défendre un bourgeois, blanc et juif. C'est toujours le même débat aujourd'hui. Mais je pense quand même que les choses ont changé avec les crimes politiques de janvier 2015.»

De son côté, Jean-Luc Mélenchon avait reproché à Manuel Valls sa «proximité avec les dirigeants de l'extrême droite israélienne», comme il l'écrivait dans une lettre de démission de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie le 6 octobre, après que Manuel Valls en avait été désigné président. Le président de La France insoumise avait également affirmé sur Twitter le 12 octobre que l'ex-Premier ministre était affilié à la «fachosphère».

Mélenchon décrète «la fin du buzz»

Malgré ses divergences évidentes avec l'élu apparenté LREM, Jean-Luc Mélenchon nie toutefois avoir qualifié son adversaire politique de «nazi», comme l'avait rapporté Le Canard enchaîné le 11 octobre. «Je n'ai dit ni ne pense que Valls soit nazi. Il est en perdition politique», avait démenti Jean-Luc Mélenchon sur Twitter le 12 octobre.

Interrogé sur les différentes étapes de la passe d'armes entre Manuel Valls et lui, Jean-Luc Mélenchon, invité du Grand jury de RTL et LCI le 15 octobre, a qualifié de «ragots» les allégations du Canard enchaîné, qu'il a à nouveau démenties. «Je décrète la fin du buzz», a-t-il encore lancé, précisant que les véritables propos tenus entre lui et Manuel Valls ne concernaient que les deux hommes.

Interrogé sur les polémiques médiatiques concernant notamment les propos de la députée Danielle Obono ou les révélations du Canard enchaîné sur de présumés impayés de Raquel Garrido, il a accusé les journalistes de vouloir semer la zizanie au sein de son parti, soulignant à leur attention : «Regardez-moi bien dans les yeux ! Vous n'y arriverez pas.»

Alors que les journalistes lui demandaient de s'expliquer sur la prise de position de Danielle Obono, qui avait, après les attentats contre Charlie Hebdo en 2015, dénoncé la «censure» dont faisait l'objet Dieudonné, il a souligné la diversité des opinions au sein de son mouvement, estimant que c'était en cela que La France insoumise était «différente».

Lire aussi : Qualifiée d'«islamo-gauchiste» par Valls, la France Insoumise l'accuse d'«alimenter le FN»

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