Une trentaine de policiers seraient sous surveillance pour des liens présumés avec l'islamisme
Le Canard enchaîné révèle qu'une trentaine de policiers seraient sous surveillance de l'IGPN pour des liens supposés avec l'islamisme. Mais le caractère imprécis des critères d'appartenance à la mouvance empêche toute prise de mesure juridique.
Dans son édition du 11 octobre, le Canard enchaîné révèle qu'une trentaine de policiers soupçonnés d'entretenir des liens avec les milieux islamistes seraient actuellement surveillés de près. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb s'est lui-même inquiété de la présence de ces éléments au sein de la police nationale.
D'après les informations de l'hebdomadaire satirique, une cellule spéciale au sein de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de détecter et de surveiller ces individus, aurait établi leur nombre à trente, parmi lesquels une dizaine entretiendraient des liens avec des réseaux salafistes connus des services de renseignement.
Tout le problème réside dans la difficulté à établir avec certitude l'appartenance de ces policiers à la mouvance islamiste. «Les signes avérés et manifestes de radicalisation varient selon les appréciations», explique le Canard enchaîné. Le journal cite d'ailleurs des cas de policiers s'étant retrouvés dans le lot des individus surveillés pour avoir... consommé de la nourriture halal ou consulté des sites en arabe. L'imprécision des critères justifiant ces mises sous surveillance rend ainsi difficiles d'éventuelles procédures judiciaires.
A l'occasion de la présentation de la loi antiterroriste devant l'Assemblée nationale le 3 octobre dernier, Gérard Collomb avait déjà évoqué pour la première fois cette menace : «Comment comprendre que puissent demeurer en fonction un policier, un gendarme ou un détenteur de l'autorité publique, quand une enquête administrative fait état de signes avérés et manifestes de radicalisation ?» Cette déclaration intervenait quelques jours après que RTL eut révélé qu'un ancien fiché S avait réussi à intégrer la police.
Lire aussi : Attentat déjoué dans le XVIe à Paris : l'un des suspects aurait voulu devenir gendarme