Pluralisme ? Des associations étudiantes de gauche ne veulent pas de Sens commun à SciencesPo Paris

Pluralisme ? Des associations étudiantes de gauche ne veulent pas de Sens commun à SciencesPo Paris© DOMINIQUE FAGET Source: AFP
Militants de Sens commun en 2014.
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Un groupe d'étudiants envisageant la création à SciencesPo d'une branche de Sens commun, organisation hostile au mariage homosexuel et à l'homoparentalité, fait face à une vaste levée de bouclier de la part d'associations étudiantes de gauche.

La perspective de la création d'une branche de Sens Commun, émanation politique de la Manif pour tous, défendant des valeurs conservatrices au sein de la société, provoque une vaste polémique au sein de SciencesPo Paris. Des associations étudiantes de gauche présentes dans la prestigieuse institution, dont les syndicats UNEF et Solidaires, la branche étudiante de La France insoumise (LFI) ou encore collectif féministe Garçesse sont fendues d'un communiqué assassin dénonçant une «vision archaïque de la société».

S'indignant du fait qu'une organisation ouvertement hostile au mariage homosexuel comme à l'homoparentalité puisse lancer une procédure de reconnaissance des associations au sein de l'école, les organisations étudiantes de gauche dénoncent le «climat de haine et d'homophobie» instauré selon eux dès 2013 par l'arrivée de la Manif pour tous à SciencesPo. 

«Ce mouvement, né de l'opposition au mariage pour tout-e-s, s'est fait connaître aux étudiant-e-s de Science Po au début de l'année 2013 [...] Nombre de personnes, encore étudiant-e-s aujourd'hui on dû subir les attaques et invectives homophobes, lesbophobes et transophobes de la part de celleux [sic] qu'ielles [sic] considéraient comme leurs camarades», peut-on lire dans le brûlot, rédigé en orthographe inclusive. 

Selon une membre de l'UNEF citée par Le Figaro, une association étudiante a vocation à «défendre tous les étudiants, dont les étudiants LGBTQ+, et une association comme Sens Commun ne le fera clairement pas». 

Sens commun plaide pour un «pluralisme d'opinions à SciencesPo»

Sens commun SciencesPo a répondu lui aussi par un communiqué aux accusations d'homophobie portées par les associations étudiantes de gauche, sur le ton de la conciliation. Assurant agir pour mener à «une réflexion bienveillante [...] dans le but d’œuvrer ensemble au service du bien commun», l'organisation a balayé les allégations portées contre elle. 

«Nous avons pleinement conscience des souffrances subies par les personnes homosexuelles [...] Mais nous accuser faussement d'homophobie, là est le véritable délit. Et vouloir bâillonner la liberté d'expression d'autrui en est un autre», martèle Sens commun SciencesPo. 

Le groupe d'étudiants conservateurs dénonce par ailleurs le «sectarisme» dont font preuve entre autres l'Unef, Solidiares et LFI, qui entraveraient leur liberté d'expression dans l'enceinte universitaire. 

Ce n'est pas la première fois que la mise en place d'une organisation conservatrice ou défendant des valeurs classées à droite créé des remous dans l’institution qui forme nombre de hauts fonctionnaires, journalistes et personnel politique. En 2015, l'ouverture officielle d'une antenne du Front national au sein de SciencesPo Paris (baptisée par la suite section «Jean Moulin»), avait suscité en son temps la polémique. Deux ans plus tôt, en avril 2012, Marine Le Pen avait été copieusement huée (et en même temps applaudie), lors d'une invitation à venir prendre la parole au sein de l'école... tout comme son père en 2007. 

Lire aussi : Le milieu LGBT s'indigne contre un bus sillonnant l'Île-de-France pour dénoncer la théorie du genre

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