Deux enfants Fillon placés sous le statut de témoin assisté dans l'affaire des emplois fictifs
- Avec AFP
Deux des enfants du couple Fillon, Charles et Marie, ont été placés sous le statut de témoin assisté dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs qui a conduit à la mise en examen de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle et de sa femme.
Convoqués ces dernières semaines par les juges d'instruction financiers en charge du dossier, deux des enfants de François et Penelope Fillon, Charles et Marie, sont ressortis de leur audition sous le statut intermédiaire de témoin assisté, selon une source proche du dossier.
Les magistrats ont considéré qu'il n'existait pas à ce stade d'«indices graves ou concordants» justifiant leur mise en examen pour «recel de détournements de fonds publics».
Les investigations des trois juges d'instruction saisis du dossier après une enquête préliminaire du parquet national financier visent notamment les emplois rémunérés de Penelope Fillon entre 1986 et 2013 – avec des interruptions – comme collaboratrice parlementaire auprès de son mari quand il était député de la Sarthe, puis de son suppléant à l'Assemblée, ainsi qu'à La Revue des deux mondes où elle avait été salariée en CDI, entre mai 2012 et décembre 2013. Les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de ces emplois, vigoureusement défendue par le camp Fillon.
Au début de l'affaire, l'ex-Premier ministre avait en outre lui-même annoncé qu'il avait employé ses deux enfants Marie et Charles comme collaborateurs à ses côtés quand il était sénateur entre 2005 et 2007. La première, alors élève avocate, d'octobre 2005 à décembre 2006 et le second de janvier à juin 2007, pour 3 000 euros en moyenne. Des salaires justifiés selon leurs avocats qui avaient mis en avant la réalité de leur collaboration.
«Marie Fillon a mené des recherches sur plusieurs thématiques pour son père, sur des sujets institutionnels, européens et sur des questions de société, notamment en vue de la sortie de son livre en 2006», avait expliqué à l'AFP son avocat, Kiril Bougartchev, évoquant «plusieurs notes» et «dix journées» de présence à la bibliothèque du Sénat.
Du côté de Charles Fillon, un travail sur des sujets institutionnels et sur le thème de l'Etat actionnaire, ayant donné lieu à la production d'une vingtaine de notes, selon son avocat Pascal Eyraud.
Le Parisien avait révélé qu'une partie de ces salaires avait été rétrocédée aux parents sous forme de virements. Pour les avocats des enfants, il s'agissait de «remboursements» de dépenses engagées par le couple Fillon pour le mariage de Marie, et pour couvrir le loyer et les charges courantes de Charles.
Soupçons d'emplois fictifs : les enfants Fillon échappent à la mise en examen https://t.co/X0TT1iWWz7
— Le Parisien (@le_Parisien) 4 juillet 2017
A ce stade, quatre personnes ont été mises en examen dans ce dossier. Dans le volet des possibles emplois fictifs d'assistants parlementaires, Penelope Fillon a été mise en examen notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics, ainsi que François Fillon et son ex-suppléant à l'Assemblée, Marc Joulaud, pour détournement de fonds publics.
S'agissant des soupçons d'emplois fictifs à la Revue des deux mondes, son propriétaire Marc Ladreit de Lacharrière a été mis en examen pour abus de biens sociaux ainsi que le couple Fillon pour complicité et recel d'abus de bien sociaux.
L'affaire, née des révélations du Canard enchaîné fin janvier, à quelques mois du premier tour de la présidentielle, a empoisonné la campagne du candidat de la droite, alors parti comme favori dans la course à l'Elysée, jusqu'à sa défaite en mai au premier tour.