Les enfants de François Fillon lui ont reversé une partie importante de leurs salaires d'assistants
- Avec AFP
Alors qu’il était sénateur de 2005 à 2007, François Fillon a touché une partie des salaires de ses deux enfants, employés à l’époque comme assistants parlementaires. Les avocats évoquent des remboursements de frais de mariages et de loyers.
Un nouveau dossier vient-il s'ajouter au scandale financier qui touche François Fillon ? Le 13 mars, Le Parisien a révélé que ses enfants, employés par lui comme assistants parlementaires entre 2005 et 2007 lui ont reversé une bonne partie de leurs salaires.
Ainsi, sur les 46 000 euros net touchés par sa fille, Marie, d'octobre 2005 à décembre 2006, environ 33 000 sont repartis directement sur le compte commun de ses parents, François et Pénélope Fillon.
Ces virements des enfants Charles et Marie Fillon sur leur salaire qui intriguent les enquêteurs #BourdinDirectpic.twitter.com/XcNl9VN59k
— RMC (@RMCinfo) 14 mars 2017
L'avocat de Marie Fillon, Me Kiril Bourgatchev, a confirmé ces chiffres à l’AFP, indiquant que la jeune femme avait souhaité «payer son mariage, mi-2006», et que, pour cela, «elle avait remboursé ses parents» qui avaient avancé l'argent pour les préparatifs et la cérémonie.
«Elle fait ce qu'elle veut de l'argent qu'elle gagne ! Si elle veut rembourser ses parents, c'est son choix. Elle l'a dit spontanément aux enquêteurs» de l'office de lutte contre la corruption de la police judiciaire (Oclciff) qui l'ont entendue le 9 février, a martelé Me Bourgatchev. D’après lui, le couple Fillon a pu retrouver, «dix ans après», 14 factures de ce mariage pour une somme s’élevant à 44 000 euros.
Par ailleurs, selon l'avocat, les salaires touchés par Marie Fillon, alors qu’elle faisait ses études de droit, étaient tout à fait justifiés.
«Elle a mené des recherches sur plusieurs thématiques pour son père, sur des sujets institutionnels, européens et sur des questions de société, notamment en vue de la sortie de son livre en 2006», a expliqué l’avocat qui évoque «plusieurs notes attestant de ce travail» et «dix journées» de présence à la bibliothèque du Sénat pendant les quatre premiers mois de sa mission.
L'avocat de la fille de Fillon parle d'un salaire "raisonnable". 44000 euros pour 12 journées à la bibliothèque et une dizaine de notes... pic.twitter.com/SmTcFg4jNi
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Pour ce qui est du fils de François et Pénélope Fillon, Charles, Le Parisien affirme également que ce dernier, employé comme assistant parlementaire de janvier à juin 2007 pour un salaire de 4 846 euros brut par mois, a «évoqué des virements mensuels pour un pourcentage moindre, de l'ordre de 30% environ de son salaire net». Il s’agirait cette fois de remboursements de «son loyer et de son argent de proche», selon l'avocat du candidat de droite à la présidentielle, Antonin Lévy.
François Fillon est convoqué le 15 mars devant les juges d'instruction en vue d’une possible mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics, dans l'enquête sur les emplois présumés fictifs de sa femme, Penelope, et de deux de ses enfants.
Le Canard enchaîné avait révélé fin janvier que son épouse avait été son assistante parlementaire rémunérée pendant des années, une fonction que le couple n'avait jamais affichée.
Entre 1986 et 2013, Pénélope Fillon aurait ainsi perçu 680 380 euros net, soit environ 3 600 euros net par mois alors qu’elle travaillait pour son mari ou pour Marc Joulaud, qui a travaillé comme suppléant de François Fillon de 2002 à 2007.
Les tracas financiers sont donc loin d'être terminés pour le candidat de droite qui doit faire face à ces accusations depuis plusieurs mois.
Le 13 mars, Le Journal du dimanche (JDD) a affirmé qu'un mécène avait signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, tailleur parisien des quartiers chics. Ils étaient destinés à François Fillon.
A cela s'ajouteraient, toujours selon le JDD, près de 35 500 euros «réglés en liquide» pour de précédents achats effectués chez ce tailleur et destinés à François Fillon.
Pour le candidat, il s'agit d'une «intention évidente de nuire».
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