Les salariés de GM&S ont mis le feu dans leur usine après l'échec des négociations
Les salariés de GM&S Industry ont annoncé qu'ils venaient d'allumer des feux dans leur usine, constatant l'échec des négociations pour la reprise de leur entreprise. Alors que les 277 emplois du site sont menacés, ils veulent «hausser le ton».
Un communiqué de la CGT publié le 27 juin annonce que les salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S Industry ont décidé de mettre le feu à l'intérieur de leur usine. Des photos publiées sur les réseaux sociaux révèlent d'ailleurs que cette décision radicale a immédiatement pris effet.
#Creuse#Automobile échec négociation #Bercy . GM&S font brûler pneus dans leur usine pic.twitter.com/QJh2MFMOVH
— France Bleu Creuse (@FBCreuse) 27 juin 2017
«Suite aux négociations catastrophiques avec la cellule de crise mise en place par le gouvernement, les salariés ont décidé de hausser le ton et de mettre le feu dans l'usine», se contente d'annoncer le communiqué.
#Creuse#Automobile#fumee noire au dessus de GM&S. Incendie de pneus ds l'usine. Colère après échec négos avec #Bercypic.twitter.com/KrcAGHF7by
— France Bleu Creuse (@FBCreuse) 27 juin 2017
Un salarié de l'usine a répondu aux questions de RT France pour expliquer la situation sur place. «On a mis le feu dans l'usine», annonce-t-il, expliquant vouloir protester contre d'éventuelles suppressions d'emploi. «Les constructeurs nous ont une énième fois dit "fuck", ce qui fait que vendredi [30 juin] on va vivre une liquidation et dans 15 jours les premiers licenciements tomberont», ajoute-t-il.
Les ouvriers de GMS ont mis le feu à plusieurs ateliers de l'usine. Interview d'un salarié en colère pic.twitter.com/ZG4Ez9s6uf
— Jonathan Moadab (@Jonathan_RTfr) 27 juin 2017
Bruno Le Maire assure mobiliser «toutes les énergies» pour empêcher la liquidation judiciaire
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé de son côté qu’il n’y avait «pas un instant à perdre» pour qu’une offre ferme soit déposée pour la reprise de l’équipementier, et assuré mobiliser «toutes les énergies» pour y parvenir.
«J’ai eu très longuement le patron de Peugeot, Carlos Tavares, hier, j’ai eu longuement au téléphone le président de Renault, Carlos Ghosn, aujourd’hui, pour leur demander d’investir à nouveau dans cette entreprise pour lui garantir un carnet de commandes sur le long terme», a-t-il précisé.
Interrogé sur la réponse que lui ont réservé les deux patrons, le ministre de l'Economie a répondu que les discussions se poursuivaient et que «rien [n'était] facile». Le ministre a par ailleurs dit avoir aussi discuté avec le repreneur, pour lui demander de faire un effort sur son offre, ainsi qu’avec le président de la région, Alain Rousset, pour voir si lui aussi pouvait contribuer. Reconnaissant qu’il s’agissait d’un «dossier difficile», il espère malgré tout qu'une offre ferme soit déposée avant que le tribunal de commerce ne rende sa décision, le 30 juin.
Il y a quelques jours, le tribunal de commerce de Poitiers avait repoussé d'une semaine le rendu de sa décision, notamment afin de permettre la tenue d'une réunion au ministère de l'Economie le 27 juin. Ce «processus de négociations» avec l'Etat et les constructeurs PSA et Renault, principaux clients de GM&S, ne semble pas avoir satisfait les quelques 277 salariés dont l'emploi est menacé.
La CGT dénonce la «promesse non tenue» du président Emmanuel Macron, qui s'est selon elle engagé, lors de sa rencontre avec les salariés le 9 juin au cours d'un déplacement en Haute-Vienne, à «contacter lui-même plusieurs partenaires et repreneurs potentiels, en plus de GMD». Deuxième employeur privé de la Creuse, l'entreprise est en redressement judiciaire depuis le mois de décembre 2016.