Des «roms qui urinent n'importe où» : les propos d'une nouvelle députée LREM choquent la toile
Les propos de la députée LREM Claire O'Petit, ancienne intervenante régulière de l'émission Les Grandes gueules sur RMC, ont fait polémique au sein même de son parti.
Largement élue députée de la 5e circonscription de l'Eure avec 55,98 % des votes, l'ancienne commerçante Claire O'Petit a pu faire son entrée à l'Assemblée nationale le 20 juin sous les couleurs du parti La République en marche. Parfait exemple de la volonté du nouveau président d'ouvrir la politique à des représentants de la société civile, cette jeune députée de 67 ans n'en est pas pour autant pas à son coup d'essai en termes de prise de position publique. Celle qui fut pendant neuf ans une intervenante régulière de la célèbre émission de RMC Les Grandes gueules n'avait pas pour habitude d'utiliser la langue de bois. Ses propos soigneusement dépourvus de politiquement correct font aujourd'hui polémique, jusqu'à émouvoir certains militants LREM avant le scrutin.
«Ils dégueulassent systématiquement les trottoirs»
En 2011, lors d'une émission en compagnie de Gilbert Collard, devenu depuis député apparenté FN, l'ancienne «grande gueule» s'est exclamée au sujet d'un camp de roms à Saint-Denis : «Ils urinent n’importe où devant nous, ils se bagarrent, ils se lavent dans le canal, c’est immonde !» Avant de continuer sur sa lancée «Pourquoi ils dégueulassent systématiquement les trottoirs ? Pourquoi ils nous agressent systématiquement à cinq ou six autour d’une voiture ? Merde !»
En 2013, en pleine affaire Léonarda, Claire O'Petit déclare : «On ne peut pas admettre tout le monde, on ne peut pas admettre des voyous !
Accélérer sur un «barbu en djellaba»
En 2012, toujours au micro de RMC, Claire O'Petit réagit aux propos du chroniqueur Franck Tanguy, qui ironise sur la peur propagée par les médias au sujet des musulmans : «Très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j'ai envie d'accélérer, je vous le dis.» La chroniqueuse répond, sans aucune ironie cette fois : «Moi ça me l'a toujours fait, c'est pas nouveau.»
RMC avait été contrainte de présenter ses excuses suite à ces propos.
En 2013, rebelote : au sujet d'une salle de gym réservée exclusivement aux femmes ouverte au Raincy, Claire O'Petit répond à une auditrice : «Qu’est-ce que ça peut vous déranger que l’on voit votre mollet ou vos poignets ? Franchement, vous avez besoin d’être psychanalysée madame ! Je comprends qu’elles ont surtout un problème psychologique.»
Des profs en« jeans dégueulasses » et des «cheveux pas possibles»
En 2015, enfin, au milieu d'une discussion avec un professeur portant sur la discipline à l'école :
«Comment vous arrivez en classe avec des jeans dégueulasses, avec des cheveux qui sont pas possibles [...] À 99%, ils sont comme ça.»
Une candidate LREM d'abord tentée par le FN ?
Ces dérapages à répétition tranchent avec le ton habituel utilisé par les élus et ex-candidats LREM, mais cet attrait de Claire O'Petit pour le parti de la majorité présidentielle semble n'avoir pas toujours été aussi net.
Selon un article publié dans Le Parisien, Claire O'Petit aurait un temps cherché à obtenir l'appui du FN pour sa carrière politique. Un déjeuner aurait même été organisé avec son ex-collègue aux Grandes gueules Gilbert Collard et le vice-président du FN, Nicolas Bay, dans un restaurant du XVIIe arrondissement. L'intéressée avait démenti avoir parlé d'investiture à ce repas, évoquant une simple rencontre amicale.