France

Législatives : vers une majorité absolue pour Macron, mais avec une abstention record

Quelque 47 millions d'électeurs sont appelés aux urnes le 18 juin pour le second tour des législatives. Les bureaux de vote ouvrent en métropole à 8h et le resteront jusqu'à 18h, voire 20h dans la plupart des grandes villes.

Lundi 19 juin

La commission de recensement des votes de Mayotte a modifié lundi les résultats législatifs de la 1ère circonscription de l'île après une erreur de comptage, proclamant la victoire de la candidate PS Ramalti Ali, au détriment du LR Elad Chakrina, a annoncé la préfecture. 

Ramlati Ali devient la première femme députée mahoraise. Elle totalise au final 7 992 voix (50,17%), contre 7 938 voix pour son adversaire. Dimanche soir, les résultats donnaient ce dernier élu avec seulement 12 voix d'avance. 

Marine Le Pen, nouvelle députée à l'Assemblée nationale et présidente du FN, a exprimé lundi lors d'une conférence de presse à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) son espoir de constituer un groupe parlementaire «au cours des prochains mois».

Avec huit députés FN, «nous n'avons pas de groupe aujourd'hui, rien ne dit que nous n'en aurons pas demain [...]. Je ne perds pas de vue cet objectif de pouvoir au cours des prochains mois constituer un groupe à l'Assemblée nationale qui puisse être un groupe où nous nous entendions sur deux, trois lignes principales, tout en conservant chacun notre indépendance et sa spécificité» a déclaré Marine Le Pen, entourée de plusieurs nouveaux élus FN. Il faut 15 députés pour constituer un groupe à l'Assemblée.

Avec 100% des voix, Anne Blanc, candidate LREM dans la deuxième circonscription de l'Aveyron, sera le député le mieux élu de la mandature. Son adversaire, le candidat LR André At, avait jeté l'éponge dans l'entre-deux-tours. «Les gens veulent que ce soit En Marche, eh bien ce sera En Marche !, a-t-il déclaré à La Dépêche

La militante féministe Clémentine Autain a été élue députée de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis. La porte-parole du mouvement Ensemble, soutenue par la France insoumise, l'a emporté face à la candidate de La République en marche, Elsa Wanlin.

L'adversaire aux législatives dans l'Essonne de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, Farida Amrani (candidate de la France insoumise), a revendiqué elle aussi la victoire au second tour des législatives et a annoncé un recours dès le 19 juin, à travers ses avocats.

«En tant que candidate, j'ai constaté des irrégularités sur certains bureaux, et notamment un», a-t-elle assuré, avant d'ajouter : «Aujourd'hui on ne reconnaît pas la victoire de l'ex-Premier ministre». «On la revendique aussi et on annonce un recours dès demain», a poursuivi la candidate de la France insoumise, très déterminée.

Le secrétaire national du Parti communiste Français, Pierre Laurent, a annoncé l'élection de 11 députés communistes. «C'est onze sièges, je peux vous le confirmer, onze», a-t-il déclaré à Franceinfo.

Jean-Paul Dufrègne, Pierre Dharréville, André Chassaigne, Fabien Roussel, Alain Bruneel, Jean-Paul Lecoq, Sébastien Jumel, Hubert Wulfranc, Elsa Faucillon, Marie-George Buffet, Stéphane Peu ont été élus, a confirmé quelques instants plus tard le PCF dans un communiqué.

Benjamin Griveaux, porte-parole de La République en marche, a été élu député de la 5e circonscription de Paris, selon les résultats officiels.

Selon les dernières données du ministère de l'Intérieur, basées sur 92% des bulletins dépouillés, La République en marche et son allié du MoDem disposeraient de 294 députés élus à l'Assemblée nationale.

Dimanche 18 juin

La candidate de la France insoumise, Farida Amrani, a annoncé sa victoire face à Manuel Valls dans la première circonscription de l'Essonne. L'ancien Premier ministre a lui aussi proclamé la victoire quelques minutes plus tôt.  

Bruno Piriou, conseiller général communiste de l'Essonne a déclaré qu'il soupçonnait des «tricheries» dans la circonscription de Manuel Valls. La directrice de communication de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, Sophie Chikirou, a également lancé le même type d'accusation à l'encontre de l'ancien Premier ministre.

«Une abstention qui annonce une explosion sociale...», a commenté Mickaël Wamen, militant de la CGT Goodyear, et figure de proue du Front social.

Dans une publication sur Facebook, le leader syndical a lancé un message de mobilisation contre le gouvernement : «Demain dans plus de 35 villes, le Front social se met en ordre de résistance et conquêtes.» 

Le Front social est un collectif d'organisations syndicales et d'associations.

L'ancienne ministre socialiste Myriam El Khomri, qui avait porté l'emblématique et controversée loi Travail, a déclaré l'AFP qu'elle avait été battue à Paris par le candidat Les Républicains, Pierre-Yves Bournazel.

Myriam El Khomri, candidate dans la 18e circonscription de la capitale, a concédé sa défaite alors que l'ensemble des bulletins de vote n'étaient pas encore complètement dépouillés.

Avec seulement 139 voix d'avance, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a été élu de justesse dans la première circonscription de l'Essonne face à la candidate de la France insoumise, Farida Amrani.

L'ancienne ministre du Travail, Myriam El Khomri, s'est inclinée face au candidat soutenu par le Premier ministre Edouard Philippe, Pierre-Yves Bournazel, qui l'emporte avec 55,91% dans la 18e circonscription de Paris. 

Les députés socialistes élus seront «autant de sentinelles de la justice sociale», a déclaré l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, dans un communiqué, cité par l'AFP.

«La gauche de gouvernement, inscrite dans le réel et qui ne renonce pas à ses idéaux, est à reconstruire. C'est une responsabilité historique», a-t-il poursuivi.

Interrogé sur France 2 sur la forte abstention et le score plus bas que prévu de son mouvement La République en marche (LREM), le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a estimé : «On a peut-être un peu trop laissé penser que tout cela était joué.»

Christophe Castaner a été réélu député dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Jean-Christophe Lagarde, président des centristes de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), allié au parti de droite Les Républicains, a annoncé sur Twitter sa réélection en Seine-Saint-Denis. 

 

La Corrèze, fief historique de François Hollande, a succombé à la vague La République en marche. Christophe Jerretie, jeune maire centriste qui avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite, a battu son adversaire, Bernard Combes, maire PS de Tulle. 

L'ancien ministre de l'Agriculture et député PS sortant, Stéphane Le Foll, a été réélu avec près de 55% des voix dans la Sarthe, face au candidat Les Républicains Emmanuel Franco. 

Le candidat de La République en marche, Bruno Bonnell, a revendiqué la victoire face à l'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem dans la 6e circonscription du Rhône.

L'ancien candidat du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, s'est adressé aux députés de gauche élus à l'Assemblée nationale. «Au travail pour résister, s'opposer, proposer, reconstruire», a-t-il déclaré.

«Le verdict des urnes est clair», a concédé François Baroin, chef de file du parti Les Républicains (LR) pour les législatives. La droite dispose d'un groupe suffisamment important pour se faire entendre à l'Assemblée nationale mais devra entamer sa reconstruction, a jugé François Baroin.

Selon les nouvelles estimations Kantar Sofres-onepoint, le principal parti de droite et ses alliés seront représentés par 131 députés.

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé son élection dans les Bouches-du-Rhône. 

«Les Français ont préféré l’espoir à la colère», s'est félicité le Premier ministre, Edouard Philippe, avant de nuancer : «L’abstention n’est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie.»

«Il y a un an, personne n'aurait imaginé un tel renouvellement politique. Nous le devons à la volonté du président de la République de donner un nouveau souffle à la démocratie. Nous le devons aussi aux Français, qui ont voulu donner à la représentation nationale un nouveau visage», a déclaré le chef du gouvernement

«Nous devons êtres prêts à accueillir toutes les bonnes volontés», a-t-il ajouté. 

L'ex-ministre socialiste Marisol Touraine n'obtient que 43% des voix et n'est pas réélue députée, malgré l’absence de candidat de La République en marche dans sa circonscription.

Annoncé battu dans un premier temps par l'agence de presse Reuters, le député sortant du Front national, Gilbert Collard a été réélu dans le Gard avec 50,16% des voix.

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a déclaré : «Notre peuple est entré dans une forme de grève générale civique, faisant la démonstration de l’état d’épuisement d’institutions qui prétendent organiser la société avec une minorité étriquée qui a tous les pouvoirs.»

«Je vois dans cette abstention une énergie disponible pour peu que nous sachions l’appeler au combat», a-t-il ajouté.

Il a également annoncé que la France insoumise disposera d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.

Sylvia Pinel, présidente du Parti radical de gauche, a été réélue députée de la 2e circonscription du Tarn-et-Garonne avec 55,4% des voix. Sylvia Pinel a bénéficié de l'absence de candidat de La République en marche en face d'elle.

La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a déclaré que le parti d'Emmanuel Macron et ses alliés défendaient «les intérêts de l'oligarchie». «[Le Front national] est la seule force de résistance à la dilution de la France», a-t-elle souligné. 

Elle a annoncé qu'au moins six candidats FN avaient été élus. 

Christophe Castaner, candidat de La République en marche et porte-parole du gouvernement, a été réélu dans les Alpes-de-Haute-Provence. 

Florian Philippot appelle le Front national à être «rassembleur, professionnel, encore plus moderne».

Marine Le Pen prend la parole à l’issue des premières estimations :

Les résultats électoraux départageant Manuel Valls et Farida Amrani dans l'Essonne s'annoncent très serrés.

Le journaliste Hugo Clément a écrit sur Twitter : «Dépouillement très serré à Evry. Quasi égalité entre Valls et Amrani sur les premières centaines de bulletins dans les bureaux de la mairie.»

Florian Philippot, numéro 2 du Front national, a reconnu sa défaite au second tour des législatives dans la 6e circonscription de la Moselle face à Christophe Arend, candidat de La République en marche.

Il a déclaré avoir recueilli moins de 45% des suffrages, mais les résultats définitifs ne sont pas encore connus.

Eric Ciotti (Les Républicains) a annoncé sa victoire dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes. 

Louis Alliot, vice-président du Front National, a été élu député dans les Pyrénées-Orientales.

Le porte-parole national de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise (FI) Alexis Corbière a assuré avoir été élu député dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis avec un score situé entre 56 et 58%.

André Chassaigne, membre du Parti communiste Français (PCF) et patron du groupe Front de gauche a été réélu député dans le Puy-de-Dôme. 

L'ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle a été réélu député dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Il devance un candidat de La République en marche.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, est réélu député avec 63,74% des voix dans la 1ère circonscription de l'Eure.

Gilbert Collard, député sortant du Front national, a été battu par un candidat de La République en marche (LREM). Florian Philippot, vice-président du parti frontiste, a également été devancé par un candidat LREM.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a été élue députée dans le Pas-de-Calais.

Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, a été élu député dans la 6e circonscription du Finistère. 

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré : «la déroute du PS est incontestable». Il a en outre annoncé son retrait de la direction du Parti socialiste.

Christian Jacob, patron des députés Les Républicains, est réélu en Seine-et-Marne selon l'AFP. 

François Ruffin, candidat de la France insoumise (FI), a annoncé sa victoire dans la Somme.

EN DIRECT du QG de La République en marche après les premières estimations des résultats des législatives :

 

La République en Marche d'Emmanuel Macron et son allié MoDem obtiennent la majorité absolue à l'Assemblée nationale avec 355 à 425 sièges sur 577 au second tour des législatives, selon les projections de trois instituts de sondage.

L'ensemble Les Républicains/UDI/DVD obtient de 97 à 130 sièges, le Parti socialiste/PRG/EELV/DVG de 27 à 49, La France insoumise et le PCF sont crédités de 10 à 30 sièges et le Front national de 4 à 8, selon Kantar Sofres-Onepoint pour TF1/RTL/LCI, Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France, LCP/Public Sénat, France 24/Le Point et Elabe pour BFMTV.

Selon François Bedonnet, correspondant de France Télévisions à Rome, le taux d'abstention dans le bureau de vote situé dans la capitale italienne atteindrait les 96%. 

Seuls 35,33% des Français inscrits sur les listes électorales s'étaient rendus dans les bureaux de vote le 18 juin à 17h. Si la tendance se confirme, jamais un taux d'abstention n'aura été si fort pour des législatives sous la Ve République.

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a été réélue le 17 juin – le scrutin ayant eu lieu avec un jour d'avance sur la métropole – députée de Saint-Pierre-et-Miquelon avec 51,87% des voix.

Elue sous l'étiquette Parti radical de gauche (PRG) et avec le soutien de La République en marche, Annick Giradin pourra ainsi rester au gouvernement. Saint-Pierre-et-Miquelon est un archipel de l'Atlantique nord situé au large du Canada.

Selon le quotidien La Provence, des incidents ont eu lieu dans des bureaux de vote situés dans les quartiers Nord de Marseille. Le journal a précisé que deux bureaux de vote du 15e arrondissement avaient ouvert leurs portes avec une demie-heure de retard en raison de l’absence des présidents de bureaux. Des incidents similaires auraient également eu lieu dans le 14e arrondissement.

Le taux de participation pour le second tour des législatives était de 35,33% à 17h, en recul par rapport à 2012, mais aussi par rapport au premier tour de 2017. Si la tendance se confirme, jamais un taux d'abstention n'aura été si fort sous la Ve République pour des élection législatives.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls (25,45%), dont le duel dans la 1ère circonscription de l'Essonne face à la candidate de la France insoumise Farida Amrani (17,61 %) s'annonce serré, s'est rendu à la mairie d'Evry pour y voter.

Si le mouvement d'Emmanuel Macron n'a pas voulu de lui, Manuel Valls a pu trouver du réconfort chez un adversaire politique d'hier, l'ancien industriel et sénateur Les Républicains Serge Dassault. Son adversaire Farida Amrani est de son côté soutenue par Benoît Hamon.

Benoît Hamon, candidat malheureux du Parti socialiste à la présidentielle, a voté à Trappes dans les Yvelines.

Il a été éliminé dès le premier tour le 11 juin, «à 80 voix près» dans la 11e circonscription des Yvelines. Avec 22,59 % des voix, il est arrivé derrière la candidate de La République en marche, Nadia Haï, (32,98 %) et celui des Républicains, Jean-Michel Fourgous (23,09 %).

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qui s'était enthousiasmé du tour de force réussi par Emmanuel Macron sur le monde politique français, a glissé son bulletin dans l'urne.

L'auteur du blog Les crises.fr Olivier Berruyer a déniché les résultats aux élections législatives de 2007 et 2012 de candidats qui se présentent désormais sous l'étiquette de La République en marche (LREM), notant le spectaculaire «effet Macron».

Le taux de participation au second tour des législatives en métropole atteignait 17,75% à midi, selon le ministère de l'Intérieur, en baisse à la même heure par rapport à la fois au premier tour de dimanche dernier (19,24%) et au second tour du scrutin de 2012 (21,41%).

A Paris, le taux de participation est de 10,37% à midi, contre 13,35% en 2012, à la même heure, lors du second tour des élections législatives, selon la Préfecture de Paris et d’Ile-de-France.

 

 

Deux des trois candidats soutenus par la majorité locale du président Edouard Fritch, Maina Sage et Nicole Sanquer, ont été élus au second tour des élections législatives en Polynésie française, mais le troisième, Patrick Howell, a été battu par l’indépendantiste Moetai Brotherson.

Les deux députés autonomistes veulent venir en soutien de la majorité présidentielle, selon Maina Sage, qui était la seule députée sortante à se représenter.

Moetai Brotherson, gendre du leader autonomiste Oscar Temaru, crée la surprise dans la troisième circonscription. Il est le premier indépendantiste polynésien élu à l’assemblée nationale. Avec 52,5% des voix, il l’emporte face à l’ex-ministre de la Santé d’Edouard Fritch, Patrick Howell.

Dans la première circonscription, Maina Sage (68,3%) gagne très largement face à Moana Greig. Dans la deuxième, Nicole Sanquer (64,1%) bat Teura Iriti. Dans ces deux circonscriptions, les vaincus sont des proches de Gaston Flosse. Son parti, qui a remporté la grande majorité des sièges de parlementaires depuis les années 80, repart donc bredouille de ces élections.

La faible participation (entre 45 et 50% selon les circonscriptions) est toutefois supérieure à celle du premier tour (42%).

Ces législatives sont considérées en Polynésie comme un galop d’essai avant les territoriales, l'élection majeure de cette collectivité : elle permettra en 2018 d’élire les représentants à l'assemblée et le président de la Polynésie française. Edouard Fritch, net vainqueur ce 17 juin, partira donc en position de force face à son ancien mentor Gaston Flosse, inéligible. Mais l’indépendantiste Oscar Temaru a démontré qu’il faudrait aussi compter avec lui.

La présidente du Front national (FN) Marine Le Pen, candidate aux législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a voté peu avant 11h à Hénin-Beaumont. Elle était accompagnée par Steeve Briois, maire FN de cette ville d'un peu plus de 26 000 habitants située dans l'ex-bassin minier, un des fiefs du Front national.

Elle n'a fait aucun commentaire devant la vingtaine de journalistes présents dans cette école transformée en bureau de vote où les électeurs ne se pressaient pas.

Emmanuel Macron a voté à 9h au Touquet (Pas-de-Calais), avant de rejoindre la région parisienne pour présider la cérémonie de commémoration de l’Appel du 18 juin 1940 au Mont-Valérien.

Le Premier ministre Edouard Philippe a voté à 8h25 dans une école du centre-ville du Havre, ville dont il fut le maire, devant une dizaine de journalistes.

Veste bleu marine de costume, pantalon de toile, l'ancien édile du Havre de 2010 à 2017 est arrivé à pied accompagné de son épouse Edith Chabre et de son garde du corps.

Souriant, l'air détendu, il a voté par vote électronique, la ville du Havre s'étant équipée de machines à voter depuis 2005. Il a pris davantage de temps qu'au premier tour pour saluer les assesseurs et discuter avec des habitants de la ville, dont certains étaient venus l'attendre pour le féliciter et lui souhaiter «bon courage».

Le locataire de Matignon n'a en revanche pas fait de déclaration. Il repartira à Paris en début d'après-midi.

Les quelque 67 000 bureaux de vote de métropole ont ouvert le 18 juin à 8h pour le second tour des élections législatives, un scrutin qui devrait être marqué par une nouvelle poussée de l'abstention. Près de 47 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu'à 18h, voire 20h dans la plupart des grandes villes. 

Les électeurs de Martinique ont élu le 17 juin pour la première fois une femme députée et reconduit trois députés sortants à l’Assemblée nationale à l’issue du second tour des législatives.

Dans la 1ère circonscription de Martinique, l’ancienne présidente du conseil général Josette Manin (DVG), 67 ans, l’a finalement emporté face à l'avocat Me Philippe Edmond-Mariette (DIV) avec 54,89% des voix. Elle devient ainsi la première femme députée de Martinique.

Dans les trois autres circonscriptions, tous les sortants ont été réélus ; Bruno-Nestor Azérot (DVG), (2e circonscription, 55,78% des voix), Serge Letchimy (DVG) (3e circonscription, 73,94%) et Jean-Philippe Nilor (REG), (4e circonscription, 68,02%).

Des quatre députés, seul Bruno Nestor Azérot a manifesté son soutien à Emmanuel Macron.

Enfin, si l’abstention a été moindre qu’au premier tour elle est restée encore forte avec 69,86 % dans la 1ère circonscription, 65,96 % dans la 2e, 66,81% dans la 3e et 71,66% dans la 4e.  

Samedi 17 juin

Le vote pour le second tour des élections législatives a débuté le 17 juin en Outremer. C'est l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon qui a donné le coup d'envoi du scrutin à 12h, heure de Paris (8h, heure locale).

Le vote, qui débute le 18 juin en France métropolitaine, aura également lieu le 17 juin en Guyane, aux Antilles et en Polynésie française, ainsi que dans deux circonscriptions des Français de l'étranger (Amérique du nord ainsi que Amérique centrale, du sud et Caraïbes).

Vendredi 16 juin

Une enquête préliminaire sur des soupçons de travail dissimulé dans le cadre d'une activité d'astrologie a été ouverte contre Corinne Vignon, candidate En Marche ! en Haute-Garonne, a fait savoir le 15 juin le procureur de Toulouse.

«Le procureur de la République [...] a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire confiée au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse du chef de travail dissimulé, infraction susceptible d'avoir été commise entre 2012 et 2014 dans le cadre de l’exercice d'une activité dissimulée d'astrologie», a affirmé le parquet dans un communiqué.

L'enquête a été décidée à la suite d'une «saisine de la direction départementale des finances publiques», ajoute le texte, sans plus de précisions.

En savoir plus : Une enquête ouverte contre une candidate LREM accusée d'avoir dissimulé son activité... d'astrologue

Les Républicains sont divisés sur l'attitude à adopter envers Emmanuel Macron, certains souhaitant voter la confiance au Premier ministre Edouard Philippe, issu de leurs rangs. Candidat dans les Hauts-de-Seine, Thierry Solère n'a pas exclu une scission du groupe LR.

«Ce ne serait pas constructif mais destructif pour notre famille politique. Je ne soutiens pas ce jeu dangereux incarné par une poignée d'élus LR qui ne viennent même plus siéger dans nos instances de débat. Ils vont à l'encontre de la nécessaire unité des Républicains», a jugé Brice Hortefeux dans un entretien au Parisien.

Pareillement, pour le député européen, soutien historique de Nicolas Sarkozy, «annoncer aujourd'hui un vote de confiance sans connaître le contenu du texte, c'est signer un chèque en blanc». 

«Nous proposons une position simple : nous avons nos projets et défendons nos valeurs. Quand il y aura des initiatives bonnes, nous les soutiendrons et quand elles ne le seront pas, nous les dénoncerons», a prôné Brice Hortefeux.

«Seulement trois membres LR sont entrés au gouvernement. En rejoignant En Marche! ils se sont placés en marge. Leur choix est peut-être hélas politiquement compréhensible mais moralement répréhensible», a réaffirmé Brice Hortefeux.

Nicolas Sarkozy a appelé le 16 juin «sans réserve» à voter, dans la seconde circonscription de l'île, pour Philippe Gomès (UDI) «qui défendra à l'Assemblée nationale le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France» face au «risque d'élection d'un député indépendantiste».

L'ancien président de la République a rédigé une lettre à ses «compatriotes de Nouvelle-Calédonie» transmise aux médias par l'équipe de Philippe Gomès.

Ce dernier affrontera le 18 juin l'indépendantiste Louis Mapou, arrivé en tête au premier tour, lors d'un duel qui pourrait être serré, en raison notamment de rivalités personnelles à droite.

«L'essentiel c'est que, dans moins de 18 mois, vous aurez à vous prononcer sur le maintien ou non de la Nouvelle-Calédonie dans la France», a déclaré Nicolas Sarkozy, faisant allusion au référendum d'autodétermination qui doit se tenir en novembre 2018.

Selon lui, «l'élection d'un député indépendantiste enverrait à Paris un signal qui serait contraire à ce que souhaite la majorité des Calédoniens».

«Les enjeux sont trop cruciaux et le risque d'élection d'un député indépendantiste trop élevé pour se laisser aller à un vote d'humeur», a également affirmé Nicolas Sarkozy, demandant aux loyalistes de se «rassembler».

Ce courrier intervient alors qu'Harold Martin, candidat LR dissident battu au premier tour, a exprimé sa «préférence» pour l'indépendantiste Louis Mapou et son refus de voter Philippe Gomès, contre lequel il avait focalisé sa campagne.

Le 15 juin, les principaux partis de la droite non indépendantiste (Rassemblement-LR et Calédonie Ensemble)- ont signé une déclaration commune s'engageant à l'union, «au moment où s'ouvre une période capitale pour l'avenir» de la Nouvelle-Calédonie.

Jeudi 15 juin

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate LR aux législatives à Paris, a fait un malaise après une altercation avec un passant, en campagne sur un marché dans le Ve arrondissement, a constaté une journaliste de l'AFP. 

L'ancienne ministre, en ballottage défavorable dans la 2e circonscription de Paris face à un candidat LREM, a perdu connaissance durant plusieurs minutes. Les pompiers sont intervenus, sur ce marché place Maubert.

Plus de 6 Français sur 10 souhaitent que les résultats du premier tour des législatives soient rectifiés au second afin de ne pas donner une majorité trop importante à la République en marche, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

Invitées à exprimer leur souhait parmi deux options, quelque 61% des personnes interrogées souhaitent que le second tour «rectifie le premier tour avec une majorité moins importante qu'attendue» favorable au président Emmanuel Macron, contre 37% qui espèrent au contraire qu'il confirme le résultat du premier tour. 

Si une très large majorité d'électeurs de la République en marche au premier tour du scrutin souhaitent une confirmation, ceux de la France insoumise préfèrent en quasi totalité une rectification, devant ceux du FN, puis dans une moindre mesure de LR et de l'UDI, loin devant ceux du PS et du PRG, au vu de cette enquête. Une majorité des abstentionnistes du premier tour se prononce aussi pour une rectification.

Un peu plus de la moitié (53%) des personnes interrogés se disent en outre «inquiètes» de voir la République en Marche et le Modem disposer d'une majorité à l'Assemblée nationale supérieure à 400 députés sur 577, tandis que 20% se disent indifférents. En revanche, cette perspective inspire de la «confiance» à 27% des Français sondés. 

De manière générale, les Français semblent partagés quant à ces résultats, selon cette enquête.

Priés de dire si, personnellement, ils sont satisfaits ou mécontents des résultats du premier tour, une courte majorité (52%) se montre insatisfaite - dont 22% «très mécontents». A l'inverse, 47% des personnes interrogées se déclarent satisfaites de ces résultats - dont 14% «très» satisfaits.

Marine Le Pen, présidente du FN, affirme dans le clip de campagne de son parti pour le second tour des législatives que son parti ne donne aucune consigne de vote en cas d'absence de candidat FN ou «patriote».

«Dans les circonscriptions où nos candidats ne sont pas qualifiés et où aucun candidat patriote ne mérite à nos yeux notre soutien, je dis à nos électeurs que nous sommes respectueux de leur totale liberté et que nous ne donnons aucune consigne de vote», affirme celle qui est en situation très favorable dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais face à une candidate de la  République en marche.

«Ailleurs, il y a la possibilité de contrer le système Macron et c'est heureux. Dans ces circonscriptions, il est essentiel de voter pour le FN ou le candidat soutenu par le FN», souligne-t-elle.

«Voter pour un candidat LR-UDI n'aurait aucun sens: leurs responsables ont tous appelé à voter Macron pendant la présidentielle, certains participent même au gouvernement et une grande part ont déjà indiqué qu'ils rejoindraient la majorité présidentielle une fois élus», dénonce l'eurodéputée.

«Voter pour l'UDI ou LR, c'est choisir de donner les pleins pouvoirs à M. Macron», juge-t-elle. 

«Nous sommes la seule et véritable opposition, les seuls à défendre l'indépendance de la France. Les députés FN sauront s'opposer à la terrible réforme du travail» dont «salariés comme entreprises souffriront beaucoup», prévoit Marine Le Pen.

Le FN est présent au second tour dans 120 circonscriptions dont 119 duels, parmi lesquels 102 contre des candidats de la majorité présidentielle.

Lire aussi : Qui soutient qui ? Le labyrinthe des consignes de vote à la loupe

Isabelle Muller-Quoy, candidate REM dans la 1ère circonscription du Val-d'Oise, est menacée d'inéligibilité en raison d'une fonction exercée par son suppléant, a déclaré à l'AFP son opposant LR, Antoine Savignat, affirmant que le Conseil constitutionnel devra annuler l'élection.

Le suppléant de la candidate la République en Marche, Michel Alexeef, est président sortant du conseil des prud'hommes de Cergy-Pontoise, a détaillé Antoine Savignat, en ballottage défavorable à l'issue du premier tour des élections législatives.

En raison de cette fonction exercée depuis moins d'un an, il est inéligible et par ricochet, Isabelle Muller-Quoy l'est également, a-t-il poursuivi. «Dans ces conditions, si elle l'emporte, le Conseil constitutionnel ne pourra qu'annuler l'élection», assure Antoine Savignat.

Selon l'article LO132 du code électoral, sont en effet «inéligibles en France dans toute circonscription comprise en tout ou partie dans le ressort dans lequel ils exercent ou ont exercé leurs fonctions depuis moins d'un an à la date du scrutin les titulaires des fonctions suivantes (...) les présidents des tribunaux de commerce et les présidents des conseils de prud'hommes».

Mercredi 14 juin

Marine Le Pen a dit «partager» une critique formulée par le secrétaire général du FN Nicolas Bay qui avait reproché au vice-président du parti Florian Philippot d'avoir évoqué la refondation du parti pendant la campagne des législatives.

Interrogée par Europe 1 sur des propos critiques de Nicolas Bay à l'égard de Florian Philippot, la présidente du FN a d'abord minimisé, jugeant que «c’est en dessous de l’escarmouche». «Le propos de Nicolas Bay, que je partage», a-t-elle toutefois ajouté, «consiste à dire: il y a un temps pour tout». 

«Nous sommes dans le temps de l'élection, il y aura après l'élection un temps pour ouvrir le chantier des discussions, des analyses, la refondation et ce temps-là pour l'instant n'est pas arrivé. Il faut être patient», a-t-elle demandé à ses troupes.

Nicolas Bay avait dénoncé au lendemain d'un décevant premier tour des législatives des «voix discordantes» au sein du FN pendant la campagne, visant sans le nommer Florian Philippot.

Le vice-président du FN a en effet rapidement lancé une association «Les Patriotes» qu'il a qualifiée de «boîte à idées» pour participer à la «refondation» à venir du FN annoncée par Marine Le Pen au soir de la défaite de second tour de la présidentielle. Marine Le Pen avait déjà dit le 4 juin sur France 3 n'être «pas particulièrement d'accord sur le calendrier» même si des associations de réflexion sont «légitimes».

Sur la question qui fait débat au sein du FN d'une sortie de l'euro, Marine Le Pen a jugé le 13 juin que cela ne relevait pas du débat d'une campagne législative puisque la proposition du parti reposait sur l'organisation d'un référendum que «les institutions ne permettent pas» au niveau de l'Assemblée nationale.

«Mais nous le mettrons sur la table», a-t-elle une nouvelle fois promis. «Nous avons été conscients que ce retour à une monnaie nationale avait été anxiogène, que beaucoup de Français ne comprenaient pas sa nécessité, ou avaient peur tout simplement, de manière parfois irrationnelle, nous en tenons compte et nous ouvrirons ce débat après les législatives», une nouvelle fois sans préciser si ce débat concernerait le maintien de cette proposition en tant que telle ou concernerait la seule manière de la présenter.

Une partie de ce débat devrait se produire à l'occasion d'un congrès «qui aura probablement lieu au début de l'année 2018».  

L'ancien député PS Jean Glavany, battu dès le premier tour aux élections législatives, a jugé qu'Emmanuel Macron a «plus incarné la République en un mois que François Hollande en cinq ans».

«A écouter beaucoup, notamment des frondeurs ou commentateurs, ce quinquennat n'aurait pas été assez à gauche», a expliqué l'ancien ministre sur France Inter. Mais, pour lui, «ce n'est pas de gauche que ce quinquennat a manqué mais de République».

«On a manqué d'un chef de l'Etat avec de l'autorité naturelle, le sens de la décision, de la cohérence, de la fermeté, il n'y a pas eu d'incarnation de la République», a-t-il déploré.

Selon Jean Glavany, «beaucoup de Français se sont trouvés perdus par rapport à ça, personne ne leur a parlé de la France». «Sur l'incarnation, il n'y a pas grand chose à dire d'Emmanuel Macron», a ajouté Jean Glavany, pour qui le nouveau président a «plus incarné la République en un mois que François Hollande en cinq ans».

La secrétaire fédérale FN de Nouvelle-Calédonie n'appelle pas à voter pour le candidat de la droite non indépendantiste opposé dimanche prochain à un indépendantiste dans la seconde circonscription, contredisant la consigne de Louis Aliot, a-t-elle indiqué.

«Moi je voterai blanc parce que j'ai une certaine morale à garder devant les électeurs (...) et j'ai dit que Philippe Gomès (UDI) était en train de vendre la Nouvelle-Calédonie», a déclaré à la presse Bianca Hénin, qui était candidate dans cette circonscription où elle a recueilli 4.378 voix (4,18%). Elle a précisé qu'elle ne «donnait pas les voix du FN à M. Gomès sauf s'il s'engage à ne voter aucun texte en faveur de l'indépendance pendant toute cette mandature».

Bianca Hénin a en outre reproché au député sortant, qui affrontera dimanche l'indépendantiste Louis Mapou, «d'avoir appelé à voter contre Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle en faveur d'Emmanuel Macron».

Ses déclarations contredisent le communiqué publié le 12 juin à Paris par Louis Aliot, vice-président du FN, qui avait demandé de voter pour Philippe Gomès «face à un candidat indépendantiste».

Dans moins de 18 mois, au terme des vingt années du processus de décolonisation progressif de l'accord de Nouméa (1998), les Calédoniens se prononceront pour ou contre l'indépendance, lors d'un référendum d'autodétermination programmé en novembre 2018.  

Candidat LR dissident, Harold Martin, qui a recueilli 15,36% au premier tour, a lui aussi indiqué qu'il ne «voterait pas pour Philippe Gomès», estimant qu'il «préférait un indépendantiste qui est clair (...) tandis que Gomès, réélu à l'Assemblée nationale, se précipitera chez Macron». Philippe Gomès, investi LR/UDI, a qualifié cette position de «trahison contre la France», ajoutant qu’on «ne peut pas  privilégier les règlements de compte personnel par rapport à l'intérêt supérieur du pays».

Mardi 13 juin

Benoit Hamon soutient «sans hésiter» Farida Amrani, la candidate de La France insoumise, opposée au second tour à Manuel Valls dans la première circonscription de l'Essonne, selon un extrait de l'émission de Canal+ le Gros Journal, diffusé le soir du 12 juin sur Twitter.

«Vous apportez votre soutien à Manuel Valls ou à la candidate de La France insoumise»?, demande l'animateur Mouloud Achour au candidat socialiste de la présidentielle. «La France Insoumise, sans hésiter», répond Benoît Hamon, éliminé dès le premier tour des élections législatives dans les Yvelines.

«C'est une candidate de gauche et Valls est aujourd'hui sur un projet politique qui s'est éloigné de la gauche, progressivement», poursuit-il, fustigeant les futures ordonnances pour réformer le Code du travail.

Manuel Valls, qui se présentait sans étiquette mais contre qui, ni le PS ni la République en marche n'avaient investi de candidat, est arrivé en tête au premier tour avec 25,45% des voix, devant Farida Amrani (17,61%).

Benoit Hamon avait déjà soutenu au premier tour un autre adversaire de Manuel Valls, le communiste Michel Nouaille, arrivé en 5e position lors du premier tour (7,58%). Lors de la présidentielle, Manuel Valls avait annoncé qu'il voterait au premier tour pour Emmanuel Macron plutôt que pour Benoît Hamon, qui l'avait battu au second tour de la primaire socialiste. 

Edouard Philippe a jugé qu'il serait «utile» d'introduire «une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale», tout en s'interrogeant sur le niveau auquel fixer ce changement prôné par Emmanuel Macron dans le mode de scrutin législatif.

«Je pense qu'il est utile qu'une dose de proportionnelle soit introduite à l'Assemblée nationale. Après, il y a un sujet sur la dose. Est-ce que c'est une petite dose, une dose totale? Là, il y a un sujet», a déclaré le Premier ministre sur franceinfo, rappelant également l'engagement présidentiel de réduire le nombre de parlementaires.

Le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien pour le second tour des législatives aux quatre députés PS qui avaient signé la motion de censure contre la loi travail. «J'appelle à voter pour les députés du PS qui ont signé la motion de censure. Il y en a quatre en tout et pour tout dans le pays», a-t-il dit sur RTL, en citant Régis Juanico (Loire), et Barbara Romagnan (Doubs).

Les deux autres députés PS qui avaient signé en mai 2016 la motion de censure à laquelle il avait finalement manqué deux signatures, et qui sont qualifiés pour le second tour sont le chef de file des frondeurs Christian Paul (Nièvre) et Yann Galut (Cher). 

«Quant aux autres, qu'ils méritent leurs voix, et qu'ils s'en débrouillent», a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

Lundi 12 juin

Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre de Jacques Chirac, a appelé son camp à accorder une «présomption de confiance», selon ses termes, à Emmanuel Macron. «On assiste à un énorme big bang», a-t-il fait valoir au micro de RTL, au lendemain d'un premier tour qui confirme un recul conséquent des Républicains.

Au lendemain du premier tour des législatives, La France insoumise s'assouplit un peu, selon une journaliste du Monde. Dans les circonscriptions où il est éliminé, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon pourrait non seulement appeler ses électeurs à voter pour les candidats qualifiés pour le second tour du Parti communiste français, mais aussi en faveur de ceux du Parti socialiste qui ont appelé à voter contre la loi travail, dite loi «El Khomri», en 2016.

«Ca fait cinq ans que je dis qu'on va dans le mur, alors quand on va dans le mur ça fait mal», a tempêté Gérard Filoche, membre du Parti socialiste médiatisé pour son opposition virulente à la loi travail en 2016. «On avait tout, nous la gauche en 2012», a-t-il déploré devant les caméras de télévision. Et de lâcher, encore plus furieux : «Hollande nous a tout fait perdre ! Hollande pendant cinq ans a trahi la gauche !»

Patrick Balkany, député-maire Les Républicains (LR) de Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine préfère encore soutenir la candidate de La République en marche (LREM) Céline Calvez qu'Arnaud de Courson, pourtant investi par LR. «Je préfère nettement que ce soit elle», a-t-il déclaré au lendemain du premier tour, selon Le Figaro, alors que la candidate LREM est en ballotage favorable avec 41,7% des voix. «C'est une femme agréable, Je m'entendrai sûrement avec elle plutôt qu'avec un opposant chronique», a-t-il lancé à l'adresse d'Arnaud de Courson. En 2016, Patrick Balkany, en raison de nombreuses affaires et condamnations, avait dû renoncer à l'investiture LR pour les législatives.

Le Front national (FN) doit «s'interroger» sur «son programme et son organisation», a estimé son secrétaire général, Nicolas Bay, qui a dénoncé les «voix discordantes» au sein du parti pendant la campagne des législatives, visant Florian Philippot sans le nommer.

«Incontestablement, c'est une déception : le tassement entre le score à la présidentielle et celui des législatives est plus fort que d'habitude», a-t-il déploré, constatant que le parti n'avait recueilli que 13,2% des voix. Candidat dans la 6e circonscription de Seine-Maritime, avec 22,78% des voix, Nicolas Bay n'accède pas au second tour. 

Le conseiller régional socialiste d'Ile-de-France Julien Dray a appelé Jean-Luc Mélenchon à se prononcer «pour la réciprocité» au second tour des législatives. Il espère voir les candidats socialistes appelant à voter pour La France insoumise (LFI) et que la réciproque s'appliquera également dans les circonscriptions où un candidat de l'un ou l'autre parti serait en position de gagner.

«A Marseille, Jean-Luc Mélenchon a besoin pour être élu des électeurs socialistes», a déclaré Julien Dray, citant le cas de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, où le leader de La France insoumise est en ballottage face à la candidate de La République en Marche Corinne Versini, après l'élimination du socialiste Patrick Mennucci.

Avec 7,44% des voix, le Parti socialiste ne peut espérer faire élire qu'entre 20 et 30 députés à l'Assemblée nationale lors du second tour – une situation historique pour le parti. La France insoumise, avec à peine plus de 11% des suffrages, ne renouvelle pas la performance des présidentielles, où Jean-Luc Mélenchon avait obtenu 19,58% des voix.

L'ancien Premier ministre Les Républicains (LR), Jean-Pierre Raffarin, a estimé, au lendemain du triomphe électoral de La République en marche (LREM) aux législatives, qu'il s'agissait d'«un big bang» politique. «Je pense que les gens de sagesse et de responsabilité seront utiles, a-t-il expliqué, ajoutant qu'il allait «falloir tout construire».

Il a néanmoins mis Emmanuel Macron en garde, estimant qu'il lui appartenait désormais de «tout construire». «Il va falloir structurer un parti qui n'existait pas et devoir être au centre de la vie politique française», a-t-il déclaré. Son parti, qui n'a obtenu que 15,77% des voix au niveau national, est en grande difficulté et pourrait perdre jusqu'à 100 députés à l'issue du second tour.

L'abstention massive (51,29%) qui a marqué le premier tour des législatives est «un échec de cette élection», a estimé le 12 juin Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement. «Je crois qu'effectivement il faut l'entendre, il faut redonner confiance», a-t-il déclaré au soir du premier tour sur France 2.

Dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, où Emmanuel Macron n'était arrivé que troisième lors du premier tour de la présidentielle en mai dernier, Christophe Castaner a recueilli 44,04% des voix. Pour le second tour, il est en ballottage très favorable face à Léo Walter, candidat de La France insoumise (LFI), qui en a obtenu 16,55%.

Le vice-président du Front national (FN), Florian Philippot, mise sur «plus de députés» FN qu'annoncé, malgré le revers électoral subi par son parti à l'issue du premier tour. «Il faut reconnaître qu'il y a eu une vague Macron, tout le monde a subi», a-t-il déclaré sur Europe 1 le 12 juin au matin. 

Arrivé en tête dans sa circonscription de Forbach (23,79 %), il est néanmoins en difficulté pour le second tour, où il affrontera le candidat La République en marche (LREM) Christophe Arend, sur lequel son avance n'est que de quelques centaines de voix. 

Largement battu à Paris, Henri Guaino, dissident Les Républicains (LR) annonce sur BFMTV qu'il arrête la politique.

Selon les résultats partiels dans la 18e circonscription de Paris, le candidat La République en marche (LREM), Pierre-Yves Bournazel, est en tête avec 31,16% des suffrages, suivi de l'ex ministre du Travail de François Hollande, Myriam El Khomri (20,28%). Viennent ensuite Paul Vannier de La France insoumise (LFI) avec 17,11% et la militante féministe Caroline de Haas (13,62%).

La vice-présidente du MoDem et ministre chargée des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, s'est dite «largement en tête» dans la 11e circonscription de Paris, «à 40%», à l'issue du premier tour des législatives, appelant «au rassemblement le plus large possible», sur BFMTV. 

Emmanuelle Cosse, l'ex-ministre écologiste du Logement, a annoncé sur Facebook son élimination au premier tour des élections législatives dans la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis.

La conseillère régionale d'Ile-de-France a appelé les électeurs à se mobiliser au second tour «pour défendre les valeurs de la gauche et de l'écologie», pour qu'elles ne soient pas absentes de la représentation nationale et au-delà des étiquettes, «à prendre en compte la qualité des candidats qu'ils souhaitent envoyer à l'Assemblée».

Sur BFMTV, le mathématicien Cédric Villani, qui porte les couleurs de La République en marche (LREM), annonce qu'il est en tête dans sa circonscription de l'Essonne avec près de 45%.

«Il y a eu une volonté de renouvellement annoncée de façon très claire et une volonté de cohérence avec l'élection présidentielle, ce sont les deux facteurs très importants», a exposé le lauréat de la prestigieuse médaille Fields, jugeant également qu'Emmanuel Macron «a rassuré beaucoup de monde sur sa façon de gouverner».

Battue au premier tour, l'ancienne ministre Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) de l'Egalité des territoires et du logement de François Hollande, Cécile Duflot, a appelé à «construire une force nouvelle».

Dimanche 11 juin

Le score de La République en marche (LREM) est le signe «d'une réelle adhésion aux réformes», selon le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.

Manuel Valls a annoncé sur BFMTV qu'il arrivait nettement en tête dans la 1ère circonscription de l'Essonne avec 25,5% des voix, sa poursuivante, la candidate de La France insoumise Farida Amrani (LFI), recueillant 17,6% des suffrages.

La socialiste Elisabeth Guigou, ex-ministre de la Justice et de l'Emploi et de la Solidarité de Jacques Chirac, a concédé sa défaite en Seine-Saint-Denis sur le réseau social Twitter par une formule sans équivoque : «Une page se tourne.»

La carte des résultats compilés par France Info, circonscription par circonscription.

«Les candidats des partis et des mouvements républicains doivent tout mettre en œuvre pour faire barrage aux candidats de l’extrême droite», a tweeté Xavier Bertrand, le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France. Dans sa région, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, est arrivée en tête du premier tour avec 46,02% des voix dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

Le président de la région qui regroupe cinq départements où la candidate FN avait enregistré de très bons scores lors de l'élection présidentielle a dit également penser à «tous les candidats LR-UDI qui se sont battus sans relâche pour nos idées mais dont le score ne permet pas une présence au 2e tour».

Candidat dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise-LFI) s'est qualifié pour le second tour des élections législatives, selon l'agence Reuters. Plus tôt, Patrick Mennucci, son concurrent socialiste, avait reconnu être éliminé.

Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle a annoncé sa défaite dans la 11e circonscription des Yvelines, à 80 voix près.

Le candidat de La République en Marche (LREM), Gilles Le Gendre, qui affronte Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains-LR) affirme sur Twitter être qualifié pour le second tour dans la 2e circonscription de Paris où l'ex-ministre de droite est en grande difficulté. 

«Vous avez décidé de nous qualifier pour le second tour de l'élection législative», déclare Gilles Le Gendre aux côtés de sa suppléante dans une vidéo postée dans la soirée du 11 juin sur son compte Twitter.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a été éliminé dès le premier tour des élections législatives dans la 16e circonscription de Paris, dont il était député depuis 1997, ont indiqué plusieurs sources socialistes à l'AFP.

Selon des résultats encore provisoires, Jean-Christophe Cambadélis ne se classerait qu'en quatrième position avec moins de 10% des voix, très loin derrière le secrétaire d'Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi La République en mache (LREM), en tête avec environ 37%, et la candidate de La France insoumise (LFI), Sarah Legrain (environ 20%), tous deux qualifiés pour le second tour.

La candidate du Parti radical de gauche (PRG) et ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a récolté 41,59% des voix. Soit exactement le même score que son adversaire de droite, Stéphane Lenormand.

La Corse pourrait envoyer pour la première fois des élus autonomistes à l'Assemblée nationale. Les nationalistes arrivent largement en tête dans deux circonscriptions : Michel Castellani (31,3%) à Bastia, dans le 1ère circonscription de Haute-Corse, et Jean-Félix Acquaviva (36,5%) dans le centre, la deuxième circonscription du département.

Nicolas Bay, responsable de la campagne législative du Front national et numéro trois du parti, a été éliminé à vingt voix près, à l'issue du premier tour de l'élection législative dans la 6e circonscription de Seine-Maritime, selon les résultats définitifs.

Avec 22,78% des suffrages, Nicolas Bay est arrivé en 3e position derrière le candidat de la République en marche Philippe Dufour (26,87%) et celui du PCF Sébastien Jumel (22,82%). Seules vingt voix séparent Sébastien Jumel et Nicolas Bay. La députée sortante, Marie Le Vern (PS), a obtenu 9,56%. 

Dans la 1ère circonscription de la Somme, le journaliste et réalisateur François Ruffin affrontera au deuxième tour Nicolas Dumont, le maire d'Abbeville et candidat La République en marche, arrivé en tête avec 33,7%.

Le réalisateur du film documentaire Merci patron!, soutenu par La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), a pour sa part récolté 21% des suffrages. Il devance le candidat du Front national (FN), le comédien Franck de Lapersonne qui a obtenu 17% des voix.

Le candidat PS sortant Patrick Mennucci à Marseille a annoncé son élimination dès le premier tour, où il affrontait notamment le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, regrettant que son bilan n'ait pas pu résister «aux dynamiques politiques auxquelles [il devait] faire face».

«A l'heure où je vous parle, sans appel, je ne suis pas qualifié pour le second tour des élections législatives dans la 4e circonscription des Bouches-du -Rhône» a déclaré Patrick Mennucci, expliquant que le lien qu'il avait tissé avec les électeurs de [sa] circonscription n'était sans doute «pas suffisamment fort pour résister à la recomposition politique actuelle».

Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, qui ne serait pas reconduit en cas de non-élection, se trouverait largement en tête dans sa circonscription à l'issue du premier tour avec 44% des voix.

Jean-Luc Mélenchon juge qu'il n'y a pas de majorité pour «détruire le code du travail» vu «l'immensité de l'abstention».

Il s'est par ailleurs déclaré satisfait du fait que des «dizaines de candidats» de La France insoumise soient présents au second tour.

Le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé, à l'issue du premier tour des législatives, dans une déclaration faite depuis Matignon : «malgré l'abstention, le message des Français est sans ambiguïté.» 

«Pour la troisième fois consécutive, vous avez été des millions à confirmer votre attachement au projet de renouvellement, de rassemblement et de reconquête du président de la République», a-t-il dit. 

Le locataire de Matigon estime que «la France est de retour», depuis l'arrivée à la présidence d'Emmanuel Macron et la nomination d'un gouvernement «regroupant des sensibilités et des expériences diverses».

«Depuis un mois, le président a su incarner en France comme sur la scène internationale, la confiance, la volonté et l'audace», a jugé Edouard Philippe.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et ex-Les Républicains (LR), s'est félicité d'avoir obtenu son «meilleur score» lors d'un premier tour d'une élection législative dans sa circonscription de l'Eure.

L'ancien candidat à la primaire de la droite, qui a rejoint le gouvernement d'Edouard Philippe, autre ex-LR, a dit avoir recueilli 45% des voix dans la 1ère circonscription de l'Eure, dans un bref discours devant ses militants.

François Baroin, chef de file Les Républicains (LR) pour les législatives, a appelé sur France 2 à la mobilisation pour éviter que les pouvoirs soient concentrés dans «un seul et même parti». 

«Nous disons à tous ceux qui se sont abstenus, qui ont fait un choix différent [...] que notre pays attend des pouvoirs équilibrés et non concentrés dans un seul et même parti», a-t-il ajouté, appelant à un sursaut au second tour.  

Le fort taux d'abstention au premier tour des élections législatives, «à un niveau jamais vu depuis 1958, témoigne de la persistance des fractures de la société française», a en outre estimé François Baroin.

Selon lui, l'abstention déjà très forte au deuxième tour de la présidentielle s'est amplifiée et est «extrêmement préoccupante». «Ce soir les fractures [de la société française] ne sont ni oubliées, ni effacées encore moins dépassées», a-t-il conclu.

La présidente du Front national Marine Le Pen estime que le taux d'abstention «catastrophique pose la question du mode de scrutin». Elle s'est en outre félicitée d'arriver «largement en tête» dans sa circonscription avec plus de 45% des voix.

Elle a également appelé les «électeurs patriotes» à une forte mobilisation au second tour.

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis ne souhaite pas que La République en marche (LREM) dispose de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Le vice-président du Front National Florian Philippot, qui affirme être «largement au second tour» des élections législatives dans la sixième circonscription de Moselle, a reconnu «une déception dans le score» de son parti, sur France 2.

«Nous avons subi peut-être une déception dans le score et nous avons, je crois, payé l'abstention. On sait que lorsqu'il y a une très forte abstention, ceux qui résistent le mieux sont les sortants», a affirmé Florian Philippot, qui a appelé «à la mobilisation générale» pour le second tour.

La présidente du Conseil régional d'Ile de France, Valérie Pécresse, appelle les électeurs Les Républicains à un «sursaut citoyen» au second tour.

Après le recul sans précédent du Parti socialiste (PS), Julien Dray admet «une crise politique profonde» et appelle à «refonder l'identité» du PS.

«C'est une crise politique profonde, d'abord il faut attendre le 2e tour [...] il faut continuer à se battre et après il va falloir retravailler profondément à refonder ce qui a été l'identité socialiste», a déclaré le conseiller régional d'Ile-de-France sur France 2.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, l'abstention remet «gravement en cause la légitimité du futur Parlement».

Debout la France, a par ailleurs précisé ne donner «aucune indication de vote» pour le second tour des élections législatives, laissant les électeurs décider comment «faire barrage» aux candidats de la République en marche.

Le parti «ne se considère pas propriétaire des voix des électeurs», a-t-il dit dans un communiqué. Il a ajouté f«aire confiance aux Français pour déterminer dans chaque circonscription, en fonction du contexte local et des candidats en présence, quel est le candidat le mieux placé pour faire barrage au candidat "En Marche" ou à tout candidat ayant affirmé sa proximité ou sa compatibilité avec le Gouvernement».

Les projections pour le second tour de l'AFP donnent entre 390 et 445 sièges à LREM, entre 80 et 132 à LR et à ses alliés, entre 15 et 40 au PS et ses alliés, entre 10 et 23 à La FI et au PCF et de 1 à 10 au FN.

Bernard Accoyer, le secrétaire général du parti Les Républicains, a jugé que le premier tour des élections législatives était «décevant pour [sa] famille politique».

«Bien sûr il est décevant pour notre famille politique», a réagi sur France 2 l'ex-président de l'Assemblée nationale. LR et ses alliés, les centristes de l'UDI, sont «la deuxième force du pays» à l'issue de ce premier tour, a-t-il noté, appelant à un réveil pour ne pas se retrouver «avec un parti unique».

L'abstention du premier tour s'élève à 51,6% selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a souligné que «rien [n'était] joué» et qu'il fallait «rester mobilisés», tout en concédant que les ministres en lice, dont lui-même, étaient «sereins» pour leur qualification au second tour.

«Rien n'est joué, une élection se fait en deux tours. Il faut rester mobilisés», a déclaré Christophe Castaner sur TF1, notant la «crise de confiance marquée par cette faible participation». 

Concernant les six membres du gouvernement en lice, il s'est montré confiant : «Je crois que les autres ministres et moi-même sommes sereins dans cette élection. Pour ce qui me concerne, je suis aux alentours de 45% au premier tour», dans les Alpes de Haute-Provence.

Outre Christophe Castaner, cinq membres du gouvernement, qui devront démissionner en cas de défaite, jouent leur avenir lors de ce scrutin: Richard Ferrand, Bruno Le Maire, Annick Girardin, Marielle de Sarnez et Mounir Mahjoubi.

La République en marche (LREM) arrive largement en tête de ce premier tour avec 32,90% des suffrages exprimés, selon une estimation Kantar-Sofres pour Le Figaro. Soit entre 400 et 440 sièges à l'Assemblée nationale. 
Viennent ensuite les candidats Les Républicains avec 21%, avec 95 à 132 sièges. Les candidats du Front national cumulent 13,5% des voix et n'auraient que 2 à 5 sièges.


Derrière, la France insoumise affiche un taux de 11%. Le parti socialiste, avec le parti radical de gauche et les divers gauche, n'obtiennent que 9,70%. Viennent ensuite les écologistes (4%), le parti communiste (3,20%), les divers (2,80), Debout la France (1,1%) et l'extrême gauche à 0,80%.

Le PS et ses alliés obtiendraient de 15 à 40 sièges, la France insoumise et le parti communiste de 10 à 23 sièges selon les projections des instituts Kantar-Sofres, Elabe et Ipsos/Sopra Steria.

En 2012, seuls 36 candidats avaient été élus dès le premier tour des élections. Dans 34 circonscriptions, des triangulaires avaient eu lieu.

Chacun à sa façon, les responsables politiques français ont glissé leur bulletin dans l’urne à l’occasion du premier tour des élections législatives.

L'abstention atteindrait le taux record de 50 à 51%, selon des estimations des instituts de sondage Ipsos et Sopra Steria.

Le taux de participation au premier tour des élections législatives en métropole atteignait 40,75% à 17h, selon le ministère de l'Intérieur, en fort recul, de près de huit points, par rapport au premier tour des législatives de 2012 à la même heure (48,31%) et de près de neuf points par rapport à 2007 (49,28%).

Si cette tendance se confirme, on se dirige vers le taux de participation le plus bas pour un premier tour des législatives sous la Ve République. Comme c'est toujours le cas, la participation est largement inférieure à celle enregistrée, à 17h, au premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril dernier (69,42%). 

Un taux d'abstention record a marqué le premier tour des législatives dans les deux circonscriptions de Nouvelle-Calédonie. L'abstention, en dépassant 60% dans les deux circonscriptions (66,06% et 62,83%), est le fait le plus marquant de cette consultation, le dernier scrutin au suffrage universel prévu sur le «Caillou» avant le référendum d'autodétermination de 2018.

Une campagne sans relief, le choix d’un important parti indépendantiste de ne pas prendre part aux élections nationales, les vacances scolaires et la «saison des mariages» semblent contribuer à expliquer cette désertion des urnes.

Dans la première circonscription, fief de la droite, Philippe Dunoyer, candidat de Calédonie Ensemble (centre droit), est arrivé largement en tête, mais la victoire demeure incertaine. Le 18 juin, il affrontera Sonia Backès, cheffe du groupe Les Républicains (LR) au Congrès de l'île, qui faisait partie des trois candidats issus des rangs LR, très divisés. 

Dans la seconde circonscription, le député sortant de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) Philippe Gomès affrontera au deuxième tour le candidat indépendantiste Louis Mapou, arrivé en tête. Mais compte tenu des réserves de voix non indépendantistes dont il dispose, Philippe Gomès semble en position de l'emporter.

La participation pour ce premier tour des élections législatives s'établit à midi à 19,24% en France métropolitaine, d'après les chiffres transmis par le ministère de l'intérieur. C'est moins qu'en 2012 (21,06%) et qu'en 2007 (22,56%).

Le président Emmanuel Macron vient de voter au Touquet (Pas-de-Calais), peu avant midi, en compagnie de son épouse.

Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont, où elle est également candidate à la députation.

L'ancien président de la République François Hollande a voté dans la matinée. Il s'est rendu dans son bureau de vote seul et à pied, puisqu'il votait pour la première fois depuis cinq ans en tant que simple citoyen.

Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, a voté de bonne heure dans le village breton de Motreff (730 habitants). Devant de très nombreuses caméras, le député sortant a voté sans s'attarder dans le bureau de vote. Il est, depuis plusieurs semaines, au cœur d'un scandale relatif à des opérations immobilières réalisées alors qu'il dirigeait les Mutuelles de Bretagne.

Le Premier ministre Edouard Philippe a voté à 8h20 à la mairie du Havre (Seine-Maritime), ville dont il a été maire, devant quelques journalistes. Le chef du gouvernement est arrivé au bureau de vote avec son épouse à pied, depuis leur domicile du centre-ville havrais. Le locataire de Matignon n'a pas fait de déclaration, il repartira pour Paris en fin de matinée.

Les bureaux de vote viennent d'ouvrir leurs portes pour le premier tour des législatives et resteront ouverts jusqu'à 18h, 19h ou 20h selon la taille des municipalités.

Les électeurs ont été rares à se déplacer pour le premier tour des législatives en Guadeloupe, où les candidats de La République en marche (LREM) ont tiré leur épingle du jeu.

La grande gagnante de ce scrutin reste l'abstention : dans les quatre circonscriptions, le taux d'abstention dépasse les 70%, allant même jusqu'à 75% dans la deuxième.

Des candidats de la majorité présidentielle, qu'ils aient été investis par LREM (Olivier Serva dans la 1ère, Diana Perran dans la 2e ou Max Mathiasan dans la 3e) ou qu'ils s'annoncent simples sympathisants (Aramis Darbaud, dans la 4e), seront en lice lors des quatre duels du second tour.

A noter qu'Hélène Vainqueur-Christophe est la seule candidate investie par le Parti socialiste (PS) à se placer en tête avec 38,70% des voix dans la quatrième circonscription.

En Guadeloupe, 82 candidats s'affrontaient au premier tour.

 

Samedi 10 juin

Vendredi 9 juin

Trois ex-élus Front national (FN) du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur ont assigné leur ancien parti en justice pour obtenir le remboursement de sommes qui leur auraient été illégalement ponctionnées pendant leur mandat, a-t-on appris auprès du Tribunal de grande instance de Nanterre, le FN dénonçant une «diffamation».

Cette assignation, évoquée dans L'Obs cette semaine, remonte au 30 mars 2016, selon leur avocat, Bernard Jacquier.

Lydia Schenardi, Laurent Comas et Sébastien Copin reprochent au parti de Marine Le Pen d'avoir prélevé sur leur compte plus de 30 000 euros chacun en cinq ans.

Dans une interview à Valeurs actuelles, le député et candidat aux législatives dans les 5e, 6e et 7e arrondissements de Paris, Henri Guaino, s'en est pris avec véhémence à Emmanuel Macron et à sa politique qu'il juge autoritariste.

«C’est le règne de la pensée unique, de l’arrogance technocratique, du pseudo progressisme et du pseudo modernisme décomplexés, jetant un jour un os à ronger à la gauche sociétale et un autre jour un os à ronger à la droite libérale», s'est insurgé Henri Guaino au sujet de la politique du président de la République.

«L’autoritarisme qui pointe chez Monsieur Macron, les ordonnances, la concentration dans ses mains des services de renseignements, les projets concernant la suite de l’état d’urgence. Peut-être allons-nous découvrir une personnalité un peu plus inquiétante que nous le pensions… Du coup, une opposition capable de se faire entendre est encore plus nécessaire et elle ne doit pas être le monopole de la radicalité. Reste à savoir s’il restera de grandes voix au Parlement après les législatives», a-t-il ajouté..

Edouard Philippe s'est dit «prudent» à deux jours du premier tour des élections législatives, expliquant vouloir «une majorité stable et puissante» que lui accordent les sondages.

«Je suis prudent. Je suis prudent parce que l'exemple britannique de cette nuit, mon expérience personnelle avec Alain Juppé, m'ont conduit à penser que tous ceux qui avant les élections tiraient des plans sur la comète étaient parfois surpris après les élections», a déclaré le Premier ministre sur Europe 1.

«Il y a trois mois, les commentateurs nous interrogeaient en nous disant : mais si Emmanuel Macron est élu président de la République, il ne pourra pas disposer d'une majorité. Aujourd'hui, vous dites l'inverse, sa majorité serait trop nombreuse. On verra bien», a poursuivi Edouard Philippe.

«Ce que je sais, c'est que la question que les Français doivent trancher dimanche [le 11 juin] c'est : est-ce qu'ils veulent donner au président de la République et au gouvernement qu'il a nommé une majorité le mettant en mesure de lancer cette opération de redressement du pays ? Est-ce qu'il veulent une espèce de cohabitation ou de combinaison entre partis après les élections législatives, ou est-ce qu'ils veulent donner au gouvernement une majorité stable et puissante ?», a-t-il ajouté.

«Il y aura peut-être de nouveaux ministres [après le scrutin]», a fait savoir le chef du gouvernement, issu du Parti Les Républicains (LR) mais qui est allé soutenir plusieurs candidats de la République en marche pendant la campagne.

Jean-Christophe Cambadélis entretient lui aussi un espoir modeste pour les élections, comme le relève Europe 1.

Dans un entretien à Buzzfeed, le premier secrétaire du PS estime que les législatives ne seront pas un échec s'il obtient «un chiffre qui permet d’être au-delà d’un groupe», soit 15 députés.

«Les sondages nous donnent une trentaine de députés, on n’a pas vu ça depuis la fondation de la Ve République. On va pas mentir aux gens. Si je vous disais qu’on allait faire une centaine de députés, vous exploseriez de rire», déclare-t-il. 

«Personnellement, je pense que nous allons faire mentir les sondages», estime-t-il, n'excluant pas d'obtenir 15, 25, 30 voire même 35 députés.

A en juger par des propos tenus dans un reportage sur sa campagne diffusé par la chaîne France Info le 8 juin, l’écologiste Cécile Duflot, élue députée de Paris en 2012, ne croit pas trop en ses chances pour les 11 et 18 juin 2017.

«Je ne m'attends pas à perdre. Je m'y prépare. Il ne faut jamais se leurrer», lance la candidate de la 6e circonscription de Paris, où s’affrontent 26 candidats et où les candidats de La République en marche, Pierre Person, et de la France insoumise, Danielle Simonnet, sont favoris dans les sondages.

Jeudi 8 juin

Xavier Bertrand a trouvé qu'Alain Juppé manque de cohérence. Le maire Les Républicains (LR) de Bordeaux a en effet décidé d'apporter son soutien à Aurore Bergé, une candidate de La République en marche aux législatives.

Sur Europe 1 le 8 juin, le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand l'a pris pour cible : «Si tous ces responsables pouvaient mettre un peu de clarté et de cohérence, mon dieu que ça ferait du bien au débat politique! Moi-même, j’ai d’anciens collaborateurs qui sont candidats pour En Marche!. Eh bien je ne les soutiens pas.»

«La cohérence, ce n’est interdit à personne. Je revendique cette cohérence», a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a déclaré dans un communiqué avoir décidé de reconduire le dispositif de sécurisation qui avait été mis en place à l’occasion de l’élection présidentielle.

Au  total, 50 000 policiers et gendarmes seront engagés pour assurer la sécurisation de près de 67 000 bureaux de vote partout en France. Ils seront appuyés par les militaires de l'opération «Sentinelle». 

Mercredi 7 juin

Rebondissant sur les propos polémiques de certains candidats du Front national aux législatives, épinglés par le site Buzzfeed, le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just a dénoncé un deux poids deux mesures. Evoquant la blague d'Emmanuel Macron sur les «kwassa-kwassa», qui avait provoqué un tollé, il a estimé : «Si je l'avais prononcée, je serais déjà en prison.»

«Je suis prêt aussi à faire battre la France insoumise», a ainsi déclaré Pierre-Yves Bournazel, dans la 18e circonscription de Paris, se déclarant ainsi près à faire barrage au mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Plus mesurée, Myriam El Khomri a quant elle fait part de son intention d'appeler à vote contre la France insoumise si elle n'était pas qualifiée pour le second tour.

Dans cette circonscription de Paris, Jean-Luc Mélenchon a recueilli 24% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle. Un score qui inquiète LREM, laquelle n'a pas présenté de candidat afin de laisser le champ libre à Myriam El Khomri.

Selon une information révélée par Le Canard enchaîné le 7 juin, le président de la République redouterait d’obtenir… trop de députés.

«Nous allons avoir beaucoup d’élus, presque trop, plus de 400 (sur 577 sièges)», aurait-il ainsi confié à ses proches.

«Il va falloir les encadrer de près pour éviter le foutoir», aurait poursuivi le chef de l’Etat.

Mardi 6 juin

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, brigue un troisième mandat de députée à Saint-Pierre-et-Miquelon, face à quatre candidats qui lui reprochent d'être revenue sur son engagement de ne plus faire partie d'un gouvernement. 

A 52 ans, elle est investie par le Parti radical de gauche PRG (dont elle est vice-présidente) et le Parti socialiste (PS) tout en étant soutenue par La République en Marche (LREM) dans cette collectivité de l'Atlantique nord.

En cas de défaite, Annick Girardin devra quitter ses fonctions de ministre. Si elle gagne, c'est son suppléant Stéphane Claireaux, l'actuel député de l'archipel, qui siégerait à l'Assemblée nationale tandis qu'elle resterait en poste rue Oudinot.

Pour l'emporter, l'ex-ministre de la Fonction publique devra faire oublier qu'elle s'était engagée à ne plus faire partie d'un gouvernement, afin de se consacrer entièrement à l'archipel pour un troisième et dernier mandat de député, avant d'accepter le ministère des Outre-mer. 

«Quand le président de la République me téléphone, après que j'ai refusé la proposition du Premier ministre Edouard Philippe, pour insister, je ne me pose qu'une seule question : qu'est-ce qui est mieux pour l'archipel ? Et c'est pour l'archipel que j'ai accepté», a-t-elle expliqué sur la radio Saint-Pierre et Miquelon 1ère. 

Si la ministre évoque «une chance unique pour Saint-Pierre et Miquelon», ses adversaires, Robert Langlois (France insoumise), le vice-président du conseil territorial Stéphane Lenormand (Archipel Demain), Roger Rode (Front National) ou Denis Vigneau-Dugué (sans étiquette) dénoncent une forme de pression sur ces élections.

«Elle met une pression sur cette élection, c'est indéniable [...] J'ai peur que cette élection se transforme en un plébiscite : Est-ce que vous êtes pour ou contre une ministre de Saint-Pierre-et-Miquelon au gouvernement ?», a estimé Stéphane Lenormand sur la même radio. 

Elu députée PRG à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2007, reconduite en 2012 dès le 1er tour avec 65,5% des voix, elle avait été nommée secrétaire d'Etat au Développement et à la Francophonie en avril 2014, dans le premier gouvernement Valls. Elle avait ensuite succédé à Marylise Lebranchu à la Fonction publique en février 2016.

Les quelque 5 000 électeurs inscrits devront faire leur choix les 10 et 17 juin prochains.

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon La France insoumise a lancé trois sites internet à destination des électeurs, afin de passer au peigne fin le programme de La République en marche (LREM) mais aussi le passé des candidats qui se sont rangés sous la bannière d'Emmanuel Macron.

Le premier, analysons-macron.fr, décortique le programme porté par le candidat Emmanuel Macron, notamment concernant la réforme annoncée du code du travail. Tambouille-electorale.fr et quisontlescandidatsmacron.wordpress.com se proposent de passer à la loupe les candidats se présentant sous la bannière de La République en marche. Avec des onglets qui annoncent la couleur, tels que «On ne nous dit pas tout», «La République irréprochable ?», ou encore «Les Recyclés».

La République en marche (LREM) a rappelé que la ministre chargée des Affaires européennes Marielle de Sarnez, confrontée à des candidatures dissidentes, était la seule investie par le parti d'Emmanuel Macron dans la 11e circonscription de Paris.

«Nul autre candidat ne saurait en conséquence se réclamer du soutien du mouvement En Marche ! ou utiliser la bannière La République En Marche», a souligné Catherine Barbaroux, présidente par intérim du parti, dans un communiqué.

Déplorant que «certains "concurrents" n’hésitent pas à entretenir une ambiguïté coupable dans leurs documents de campagne, en revendiquant une appartenance à la "Majorité présidentielle", en exploitant d'anciennes photos du président de la République ou en reprenant à leur compte tout ou partie du programme présidentiel», Catherine Barbaroux a appelé ces candidats à «davantage de clarté dans leur communication et de probité à l’endroit des électeurs».

«A défaut, afin qu'une information précise des électeurs puisse être assurée, La République En Marche se réserve le droit de saisir les tribunaux compétents», a-t-elle menacé.

Vice-présidente du MoDem et ministre, Marielle de Sarnez se présente dans une circonscription très disputée, entre l'avocat Les Républicains Francis Szpiner, le député socialiste sortant Pascal Cherki mais aussi l'ex-conseillère du MoDem et adhérente de LREM Armelle Malvoisin, qui semble être la première visée par le communiqué. 

Cette dernière revendique par exemple son soutien au chef de l'Etat sur son site de campagne «la11eavecmacron.com». 

L'investiture de Marielle de Sarnez avait semé le trouble dans les rangs de La République en marche puisqu'elle effectue actuellement son quatrième mandat d'eurodéputée. Or, plaidant pour le renouvellement, Emmanuel Macron avait édicté comme critère pour se présenter de ne pas avoir fait plus de trois mandats parlementaires consécutifs.

Reconnaissant que les socialistes allaient connaître probablement un échec aux élections législatives, l'ancien candidat à la présidentielle a critiqué sur France 2 «une sorte de Macronmania» qui fait selon lui oublier les politiques qu’il va mettre en œuvre.

«Il a pour lui l’art de la communication, il lui reste encore à démontrer l’art du pouvoir, l’art de la politique et surtout l’art d’être juste. Je ne le crois pas capable d'être juste, juste avec les Français», a dénoncé Benoît Hamon.

«Maintenant on est en train d'en savoir un tout petit plus sur ce qui va se passer derrière, à l'Assemblée nationale, notamment sur le code du travail», a-t-il affirmé, raillant «le  bons sens d'Emmanuel Macron». «On peut dire que c'est un petit génie, ça fait un siècle qu'on sait qu'on a besoin de protection au niveau de la loi sans quoi les salariés [...] seraient bien moins protégés.»

«Je pense que la majorité de ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron vont bien, ils vont bien dans leur vie, ils vont même très bien. Et aujourd'hui ils s'entendent sur une vision de la société qui laisse à croire que si ceux qui vont mal sont bien moins protégés, on réduira le chômage. Je ne crois pas à cela», a-t-il développé.

«Cela peut marcher pour réduire le chômage, mais ça se traduira par une augmentation de la pauvreté comme en Allemagne», a affirmé Benoît.

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate LR à Paris doit recevoir, en fin de journée le 6 juin, dans la circonscription où elle est candidate, la visite du maire de Bordeaux, Alain Juppé, à qui elle avait apporté son soutien à l'issue du premier tour de la primaire, a-t-on appris dans l'entourage de la candidate. 

Interrogée par Le Parisien sur une possible émergence à l'Assemblée de deux groupes de droite à l'issue du scrutin, la députée de l'Essonne a constaté la présence de «lignes de fracture» au sein de son parti, prophétisant : «Certains ne vieilliront pas ensemble.»

«Avec la vague En Marche! qui s'annonce, il serait nécessaire qu'une droite constructive mais autonome soit représentée. Ne pas avoir de débat à l'Assemblée, c'est prendre un risque pour la démocratie», a ajouté NKM, qui aspire à succéder à François Fillon dans la 2e circonscription de Paris, mais fait face à l'opposition plus que sérieuse du candidat REM Gilles Le Gendre ainsi qu'à celle de deux dissidents LR.

Consciente que dans dix jours sa voix «peut s'éteindre», l'ex-candidate à la primaire de la droite a martelé qu'elle «ne renierait pas [sa] liberté ni ce qu'elle porte depuis des années : une droite moderne, ouverte et européenne».

Henri Guaino, un des dissidents de LR se présentant dans la même circonscription, a affirmé à Public Sénat et Sud Radio que son «combat» face à NKM avait «un sens». «Si on ne tranche pas les contradictions qui aujourd'hui dévastent les grands partis politiques [...] nous ne reconstruirons plus rien», a estimé le député LR sortant des Yvelines.

S'il est battu, il arrêtera la politique. «Je retournerai dans mon corps d'origine et puis voilà», a précisé le haut fonctionnaire.

Henri Guaino envisage un éclatement de LR et deux groupes de droite à l'Assemblée.

«Très fière et émue du soutien que m'apporte aujourd'hui Alain Juppé dans ma campagne législative. Merci à lui!», a tweeté Aurore Bergé. La candidate investie par La République en marche (LREM) dans la 10e circonscription des Yvelines, qui a collaboré avec le Premier ministre de Jacques Chirac, est opposée à Jean-Frédéric Poisson, le président du Parti chrétien démocrate investi par Les Républicains (LR).

«Aurore Bergé est aujourd'hui votre candidate aux élections législatives. Je connais son engagement, son énergie et sa détermination. J'ai pu les mesurer lorsqu'elle a travaillé à mes côtés dans le cadre de la primaire de la droite et du centre», indique Alain Juppé dans ce texte. 

Aurore Bergé avait contribué à la campagne numérique d'Alain Juppé pour la primaire de l'automne 2016 et avait rejoint Emmanuel Macron mi-février.

«Je connais son attachement à son département des Yvelines qu'elle n'a jamais quitté», poursuit Alain Juppé, qui affirme partager avec la candidate de la République En Marche (LREM) «les mêmes valeurs», et assure aux électeurs «qu'elle saura vous représenter à l'Assemblée nationale : Je vous invite à voter pour Aurore Bergé», conclut-il.

Le maire de Bordeaux avait cependant affirmé, juste après la nomination d'Edouard Philippe, l'un de ses proches, au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron, qu'il soutiendrait les candidats de droite aux élections législatives.

Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, a mis en garde contre la «majorité écrasante» attribuée par les sondages à La République en Marche (LREM) aux législatives, parce qu'«une majorité écrasante écrase l'opposition, écrase les garanties d'équilibre». 

«Cette élection n'est pas jouée encore, mais ça dépend avant tout des électeurs de la droite et du centre, qui ont voté à la primaire et qui aujourd'hui ne sont pas avec nos candidats», a-t-il ajouté. «Il ne faut pas leur faire des reproches à ces électeurs, c'est à nous de nous poser des questions. Mais en attendant on a besoin d'eux», a souligné l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Macron «n'est pas de droite», a encore affirmé l'ancien ministre, pour qui «la droite et le centre doivent redevenir une force politique qui parle en même temps à l'ouvrier et au chef d'entreprise, à l'infirmière et au chirurgien, à l'artisan et au fonctionnaire».  

«Ce que je reproche aujourd'hui, c'est que d'une certaine façon, En Marche c'est le parti des gens qui habitent dans les très grandes villes, les métropoles et qui n'ont pas vraiment de problèmes», a encore dit Xavier Bertrand avant d'ajouter : «Le président de la République, il parle très bien à la France qui va bien, le président de la République ne parle pas à la France qui va mal.»

L'ancien ministre réclame en particulier «le retrait de l'augmentation de la CSG», prévue par le chef de l'Etat et «souhaite qu'il y ait le rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées dès cet été».

Sur les ondes de RTL le 6 juin, le chef de file des socialistes pour les législatives, Bernard Cazeneuve, a déclaré «ne pas croire à la disparition du clivage droite-gauche», tout en défendant la présence de «parlementaires de la gauche de gouvernement à l’Assemblée nationale» pour que le quinquennat «ne s'engage pas dans une mauvaise direction». 

Prenant l'exemple de la hausse de la CSG, que prévoit le gouvernement pour financer la suppression des cotisations salariales, l'ancien Premier ministre a estimé que «cette mesure de pouvoir d'achat, qui n'est pas nécessairement mauvaise, implique pour être appliquée dans de bonnes conditions, qu'il y ait des parlementaires de gauche à l'Assemblée nationale».

«Je ne dis pas qu'Emmanuel Macron n'atteindra pas son objectif avec les candidats d’En Marche!, mais je pense que s'il veut réussir l'ambition de modernisation qu'il porte, il est préférable que nous ayons une coalition dans laquelle chacun est respecté», a-t-il ajouté.

La République en Marche (LREM) recule dans les intentions de vote, mais reste en tête à cinq jours du premier tour des élections législatives. Le parti issu du mouvement fondé par Emmanuel Macron, devenu depuis président de la République, semble en mesure de disposer d'une large majorité dans la future Assemblée nationale, selon un sondage Ipsos Sopra Steria Game changers publié le 6 juin.

Avec 29,5% d'intentions de vote, LREM allié au MoDem de François Bayrou perd 1,5 point par rapport à la précédente enquête de cet institut, publiée le 2 juin dernier.

D'après ce sondage réalisé pour France Televisions et Radio France, LREM devance Les Républicains et leurs alliés centristes de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), en progression d'un point à 23%, et le Front national (FN), qui perd un point à 17%.

La France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon gagne un point à 12,5% d'intentions de vote, devant le Parti socialiste (PS) allié au Parti radical de gauche (PRG), stable à 8,5%. Les écologistes d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) sont crédités de 2,5% des voix, le Parti communiste français (PCF) de 2%, Debout la France de 1,5%, l'extrême gauche de 1%. 2,5% des suffrages vont à des candidats divers.

Les projections de participation font état de 60% du corps électoral pour le premier tour.