France

Le recours à Hitler, l'ultime arme des soutiens de Macron ?

Dans les médias et la presse, soutiens d'Emmanuel Macron et détracteurs de Marine Le Pen se sont livrés à une véritable reductio ad Hitlerum, appelant à faire barrage, au FN qu'ils considèrent comme une continuité du nazisme hitlérien.

Après la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle, les détracteurs de cette dernière n'ont pas hésité à reprendre les références au nazisme et à la Seconde Guerre mondiale, notamment après la visite du candidat d'En Marche! Emmanuel Macron à Oradour-sur-Glane, cette bourgade dans la Haute-Vienne dont les habitants ont été massacrés par les troupes hitlériennes en 1944.

La visite d'Emmanuel Macron dans le village martyr était en effet très symbolique et intervenait après l'éviction de Jean-François Jalkh, président par intérim du FN, accusé de propos négationnistes.

Jean-François Jalkh s'est fait épingler récemment après la réapparition d'un article de la revue Le Temps des savoirs datant de 2005, dans lequel il tenait des propos controversés sur les chambres à gaz des camps d'extermination nazis. 

Dans la tourmente, Jean-François Jalkh a été remplacé par le maire d'Hénin-Beaumont Steve Briois à la tête du Front national, Marine Le Pen ayant annoncé qu'elle se retirait de son poste pour se consacrer pleinement à la présidentielle.

Mais l'affaire de négationnisme est venue s'immiscer dans l'entre-deux-tours. Aussi, le 28 avril, les adversaires du Front national ont multiplié les références au nazisme, n'hésitant pas à signaler sur les réseaux sociaux que le point Godwin avait été atteint.

Essayer Le Pen, c'est comme essayer Hitler

Selon la loi de Godwin, plus une discussion s'éternise, plus la réductio ad Hitlerum et les comparaisons au nazisme sont susceptibles de venir s'y mêler.

«Dans les années 1930 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir entre les sociaux-démocrates et les nazis. Hitler a été élu par le suffrage universel», a déclaré sur les ondes de RTL l'ex-maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, qui a appelé à la «responsabilité» de ceux qui ne voteraient pas Emmanuel Macron le 7 mai pour faire barrage au Front national. Il a notamment fait un parallèle entre la candidature de Marine Le Pen et l'arrivé des nazis au pouvoir en Allemagne en 1933.

L'ancien maire de Paris a été rejoint dans ses propos par le socialiste Gérard Filoche, qui a déclaré sur BFMTV : «Essayer Le Pen, c'est comme essayer Hitler : vous avez un ticket aller mais sans ticket retour.»

A travers une image en pleine page publiée dans Libération, l'association «Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France» avec pour leader Serge, Beate et Arno Klarsfeld, ont établi un parallèle entre Marine Le Pen et les camps de concentration nazis. «Le FN en 2017 ? Non jamais. Contre le Pen - votez Macron», peut-on y lire.

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Autre personnalité à s'être livrée à ce genre de comparaisons avec l'Allemagne d'Hitler, l'ex-présidente du Medef Laurence Parisot, soutien affiché d'Emmanuel Macron. «Si le pire arrive, on n’a plus que nos yeux pour pleurer», a-t-elle lancé, évoquant le témoignage d'une journaliste américaine qui avait rencontré Adolf Hitler en 1925, sans avoir à l'époque su déceler dans son personnage un quelconque danger.

Ces comparaisons avec l'Allemagne nazie auxquelles se sont livrées les personnalités politiques et médiatiques pour évoquer la présence de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle ont été vivement critiquées par le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just.

Revenant sur les propos de Laurence Parisot, ce dernier a déclaré à Sud Radio : «C’est n’importe quoi. Comparer le FN au nazisme… On peut aussi parler de la gauche, du Parti communiste et de leurs relations avec le nazisme. On est en 2017, on a des problèmes d’immigration, d’économie, et elle vient nous parler d’Hitler ? Mais qu’elle reste dans le passé, cette dame.»

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