A Nantes, Macron se pose en chef de guerre et irrite le clan Fillon
Le 19 avril à Nantes, Emmanuel Macron est apparu aux côtés du patron du Raid et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. L'entourage de François Fillon a aussitôt dénoncé une «mise en scène» et une «récupération de la menace terroriste».
«Honteuse utilisation de l'image du Raid dans le meeting de Nantes par Macron. Cette récupération de la menace terroriste est indigne !» Voilà le tweet posté le 19 avril par Eric Ciotti et visant Emmanuel Macron.
Honteuse utilisation de l'image du Raid dans le meeting de #Nantes par #Macron.Cette récupération de la menace terroriste est indigne !
— Eric Ciotti (@ECiotti) 19 avril 2017
Le président du Conseil départemental des Alpes maritimes, solide soutien de François Fillon pour l'élection présidentielle, s'offusquait ainsi de la manière dont le candidat du mouvement En Marche ! s'affichait aux côtés de l'ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à Nantes.
Je rends hommage aux hommes du RAID qui nous protègent ce soir. #MacronNantes
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 19 avril 2017
A Nantes, Emmanuel Macron s'affiche en véritable chef de guerre
En effet, le 19 avril, lors de son meeting dans la cité des Ducs devant 5 500 personnes, Emmanuel Macron s'est posé comme seul candidat à la présidentielle capable «d'assurer la sécurité» des Français sur fond de menace terroriste ravivée. Pour la première fois, il s'est affiché aux côtés du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Avec @EmmanuelMacron et @JY_LeDrian, rencontre avec le RAID que je viens de quitter ! #MacronPresident 🇫🇷 #MacronNantes Photo @soazigdlmpic.twitter.com/ZI6imhamiH
— JeanMichel Fauvergue (@JMFauvergue77) 19 avril 2017
A quatre jours du premier tour, le candidat de 39 ans, jamais élu et challenger à la présidentielle, a voulu donner des gages sur sa capacité à assumer les prérogatives régaliennes dans une France frappée depuis 2015 par une série d'attentats et en état d'urgence. Une nécessité accrue par le contexte tendu après l'arrestation le 18 avril de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat imminent.
8000 personnes hier au Zénith de Nantes et les @JeunesMacron86 étaient bien sûr de la partie, au plus près ! J-3, let's go 💪 #MacronNantespic.twitter.com/iQ6CAcVCWW
— Jeunes Avec Macron86 (@JeunesMacron86) 20 avril 2017
Emmanuel Macron a promis de «poursuivre et mettre hors d'état de nuire tous ceux qui ont attaqué notre pays ou ont eu le projet de le faire, les terroristes où qu'ils se trouvent». Ce qui «revient à poursuivre le travail opéré depuis cinq ans par Jean-Yves le Drian», d'après le candidat d'En Marche.
Les terroristes nous attaquent à un moment où notre pays doute parce qu’il vit des changements profonds. #MacronNantes
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 19 avril 2017
«La première mission d'un chef de l'Etat, la mission la plus importante, c'est celle d'assurer la sécurité de ses concitoyens, car c'est la condition pour assurer votre liberté. Cette mission première, j'y suis prêt», a clamé Emmanuel Macron au Zénith de Nantes.
Sous les yeux de Jean-Yves Le Drian, qui lui avait apporté son soutien il y a un mois, le candidat a répété : «Ceux qui nous attaquent ont décidé de venir perturber notre élection présidentielle.»
«Ce soir, en étant rassemblés ici, en disant à quel point nous tenons à la démocratie [...] nous leur apporterons la plus solide des réponses», a clamé l'ancien ministre de l'Economie.
Emmanuel Macron a rendu «hommage aux forces de police et de renseignement» mais aussi «aux forces d'intervention», alors que «plusieurs hommes du Raid» surveillaient la réunion publique dans le cadre du renforcement des dispositifs de sécurité des candidats.
L'occasion aussi de rappeler, au grand dam d'Eric Ciotti, qu'il bénéficie de l'appui de Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid et candidat En Marche ! aux législatives dans le département de la Seine-et-Marne.
«Macron est un chef de guerre, la police et la gendarmerie ont besoin d’un chef et fonctionnent à l’affect», a d'ailleurs déclaré ce dernier le 19 avril sur Europe 1.