Passe d'armes entre le FN et Israël concernant les propos de Marine Le Pen sur le Vel' d'Hiv
- Avec AFP
Alors qu'Israël a condamné le refus de Marine Le Pen de reconnaître la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'Hiv, le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, a défendu la «position très gaullienne» de la candidate du FN.
«La France ce n'était pas Vichy», a déclaré le secrétaire général du Front national (FN), Nicolas Bay, le 10 avril au micro de Sud Radio et de Public Sénat. Le numéro trois du FN a défendu les propos de Marine Le Pen sur la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'Hiv en 1942.
«La position de Marine Le Pen, c'est celle du général De Gaulle, de Georges Pompidou, de Valéry Giscard d'Estaing et de François Mitterrand», a-t-il affirmé, ajoutant : «On peut ne pas être d'accord avec Jacques Chirac ou François Hollande, ce n'est pas interdit quand même ! Ils ont tenu des propos qui sont gravement attentatoires à l'image de la France en disant que la France était à Vichy».
«Engager la responsabilité de la France, ça reviendrait à légitimer le gouvernement de Vichy et son action. Ce qui serait absolument désastreux. Nous, nous avons une position très gaullienne, on considère que la France était à Londres», a précisé Nicolas Bay, en ajoutant : «La responsabilité de l'Etat français, en tant que régime de Vichy, est indéniable. La responsabilité de la France, non».
Pour le secrétaire général du FN, «il faut arrêter d'être tout le temps dans une espèce d'entreprise de repentance, d'autoflagellation, comme si on avait à avoir honte de notre histoire de France».
"@MLP_officiel a dit une évidence. La France était à Londres, pas à Vichy."#TDInfos
— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 10 avril 2017
Interrogée sur le plateau du «Grand Jury» RTL-LCI-Le Figaro sur la rafle du Vel' d'Hiv en 1942 et sur la décision du président Jacques Chirac de reconnaître, en juillet 1995, la responsabilité de la France, Marine Le Pen avait déclaré : «Je pense que la France n'est pas responsable du Vel' d'Hiv».
«Je pense que, de manière générale, plus généralement d'ailleurs, s'il y a des responsables, c'est ceux qui étaient au pouvoir à l'époque, ce n'est pas LA France. Ce n'est pas LA France», avait-t-elle précisé.
Israël condamne les propos de Marine Le Pen sur la rafle du Vel' d'Hiv
Des propos qui ont suscité la polémique en France, mais qui ont également eu des répercussions à l'étranger. L'Etat hébreu a exprimé un vif mécontentement. «Nous condamnons les déclarations faites par Marine Le Pen selon lesquelles la France n'est pas responsable de la déportation des juifs de son territoire pendant la Shoah», a déclaré le 10 avril une porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Michal Maayan.
«Cette déclaration est contraire à la vérité historique telle qu'elle a été exprimée par les déclarations des présidents de France, qui ont reconnu la responsabilité de l'Etat pour le sort des juifs français qui ont péri dans la Shoah», a-t-elle précisé dans un communiqué.
Israel condemns Marine Le Pen's statements that France isn't responsible for deportation of Jews from its territory during the Holocaust 1/4 pic.twitter.com/uUsB0HvepZ
— Israel Foreign Min. (@IsraelMFA) 10 avril 2017
Plus de 13 000 juifs ont été arrêtés, puis déportés, lors de la rafle du Vel' d'Hiv à Paris en 1942. La politique officielle israélienne est de n'avoir aucun contact avec le FN, accusé d'antisémitisme. Cette position avait été réaffirmée fin janvier, à la suite de la visite en Israël du numéro trois du Front national, Nicolas Bay.
Lire aussi : Des célébrités françaises lancent un appel à contrer le Front national dans Libération