Vel d'Hiv : Marine Le Pen accusée de «négationnisme» après avoir nié la responsabilité de la France

Vel d'Hiv : Marine Le Pen accusée de «négationnisme» après avoir nié la responsabilité de la France Source: Reuters
"S'il y a des responsables, c'est ceux qui étaient au pouvoir à l'époque, ce n'est pas la France" a estimé Marine Le Pen
Suivez RT en français surTelegram

Comme en leur temps Mitterrand ou de Gaulle, Marine Le Pen s'est refusée à admettre la responsabilité de l'Etat français dans la rafle du Vel d'Hiv. Ses propos ont fait réagir à droite comme à gauche, et lui valent des accusations de «négationnisme».

Marine Le Pen a déclaré le 9 avril que la France n'était «pas responsable» de la rafle du Vel d'Hiv organisée en 1942 à Paris, au cours de laquelle 13 000 juifs avaient été arrêtés. Invitée au «Grand Jury» RTL-LCI-Le Figaro, la candidate du Front national (FN) a déclaré : «S'il y a des responsables, ce sont ceux qui étaient au pouvoir à l'époque et non pas la France.»

«La France a été malmenée dans les esprits depuis des années», a-t-elle déploré, expliquant : «On a appris à nos enfants qu'ils avaient toutes les raisons de la critiquer, de n'en voir peut-être que les aspects historiques les plus sombres.» «Je veux qu'ils soient à nouveau fiers d'être Français», a-t-elle ajouté.

La question de la responsabilité de la France a longtemps fait débat au sommet de l'Etat. François Mitterrand s'était toujours refusé à la reconnaître, poursuivant ainsi la ligne défendue par le général de Gaulle. «Je ne ferai pas d'excuses au nom de la France. La République n'a rien à voir avec ça. J'estime que la France n'est pas responsable», avait déclaré le président socialiste en 1994.

Cette ligne avait finalement été rompue par Jacques Chirac en 1995. «La France, patrie des lumières et des droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable», avait-il déclaré en 1995 au square des Martyrs du Vel d'Hiv, à Paris, présidant les cérémonies du 53e anniversaire de la rafle. «Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français», avait-il ajouté.

Des propos jugés «révisionnistes» 

Les propos de Marine Le Pen ont fait réagir à gauche comme à droite. «D’aucuns avaient oublié que Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen», a commenté Emmanuel Macron sur le plateau de BFMTV le 9 avril au soir. «Il ne faut pas avoir de complaisance ou minimiser ce qu’est le Front national aujourd’hui dans notre pays. Donc c’est une faute grave, ce qu’elle a fait», a-t-il ajouté, préférant pour sa part saluer le «geste courageux» de Jacques Chirac.

Sur Twitter, Christian Estrosi, président Les Républicains (LR) de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a estimé qu'«en niant la responsabilité de l'Etat français sur le Vel d'Hiv, Marine Le Pen [rejoignait] son père sur le banc de l'indignité et du négationnisme». Dans un second message, l'ex-maire de Nice a également salué Jacques Chirac.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont également condamné la déclaration de la candidate souverainiste dans deux communiqués distincts, dénonçant tous deux des propos «révisionnistes». Pour l'UEJF, «cette déclaration de Marine Le Pen s'inscrit dans la lignée révisionniste du Front national». «Ses déclarations sont une insulte à la France, qui s'est honorée en 1995 à reconnaître sa responsabilité dans la déportation des juifs de France et faire face à son histoire, sans mémoire sélective», a fustigé le CRIF.

Réagissant à ces accusations, Marine Le Pen a publié un communiqué dans lequel elle indique que, «comme Charles de Gaulle, François Mitterrand ou encore de nos jours Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan, [elle] considère que la France et la République étaient à Londres pendant l’occupation et que le régime de Vichy n’était pas la France». Elle a qualifié cette polémique d'«instrumentalisation indigne».

Lire aussi : Meeting perturbé à Ajaccio : Le Pen accuse le préfet, qui rejette la faute sur le Front national

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix