«L'enfarineur» de Fillon à Strasbourg était fiché S, mais sans lien avec la mouvance islamiste
- Avec AFP

L'un des deux hommes interpellés le 6 avril à Strasbourg après l'enfarinage de François Fillon avait été fiché S après «des voyages dans des pays sensibles», mais des vérifications n'avaient montré aucun signe de radicalisation.
Selon une source policière, un des hommes interpellés pour avoir jeté de la farine à la figure de François Fillon à Strasbourg «était fiché S» car il s'était rendu «dans des pays sensibles et notamment l'Afghanistan».
Cette même source a cependant ajouté que la fiche S de l'individu n'était «plus active». Aussi, il n'y avait pas de raison que ce dernier fasse l'objet d'une surveillance puisque, «après vérifications, il ne montrait pas de signe de radicalisation ou de lien avec le terrorisme».
Cela confirme les informations relayées par Valeurs actuelles, qui affirmait dans un article publié plus tôt le 7 avril que l'individu avait eu un entretien administratif avec la DGSI lors duquel il avait expliqué avoir voyagé au Népal et en Inde.
C'est lors de son retour en 2012 d'Afghanistan, où il se serait rendu «au moins deux fois pour participer à des combats» qu'il a été fiché S. L'hebdomadaire ne précise cependant pas de quels combats il s'agit.
La fameuse fiche S (pour «sûreté de l'Etat») est un outil de police servant notamment à repérer un individu lorsqu'il tente de passer les frontières. Il s'agit d'une balise et non d'un indice ou d'une preuve de culpabilité. Faire l'objet d'une fiche S ne signifie pas être surveillé en permanence, ou même occasionnellement.
Ce fichier ne vise pas que des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance terroriste, mais aussi des hooligans, des membres de groupes d'ultragauche ou d'extrême droite.
Le 6 avril, à Strasbourg, alors que François Fillon s'avançait sous l'œil des caméras vers la tribune pour prononcer un discours, un jeune homme a vidé sur le candidat un paquet rempli de farine. Il s'est aussitôt fait plaquer au sol par les services de sécurité, et le t-shirt «Les étudiants avec Fillon» qu'il portait pour se faire passer pour un militant a été déchiré.
Juste avant l'enfarinage, on a entendu les mots «lobbyiste, escroc», sans savoir qui les avait prononcés. Deux personnes avaient ensuite été interpellées, selon une source proche du dossier.
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