Frappes américaines en Syrie : Macron pour des représailles, les autres candidats plus mesurés
Les candidats à l'Elysée ont dû clarifier leurs position, notamment concernant l'éventualité d'une intervention militaire en Syrie et le sort de Bachar el-Assad. La frappe sur la base d'Al-Chaayrate a véritablement rebattu les cartes de la campagne.
La Syrie s'est bel et bien invitée dans la campagne présidentielle après les frappes américaines, avec des réactions allant d'un soutien de Benoît Hamon et d'Emmanuel Macron, aux critiques de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, en passant par la prudence de François Fillon.
Emmanuel Macron est le seul candidat à se prononcer clairement en faveur d'«une action coordonnée sur le plan international en représailles au régime de Bachar el-Assad». «Le peuple syrien a un ennemi : Bachar el-Assad», a-t-il martelé.
.@EmmanuelMacron prône une intervention militaire internationale en #Syrie contre #Daesh et #Assadhttps://t.co/6bCNrf5cwCpic.twitter.com/SRTTucMJJb
— RT France (@RTenfrancais) April 6, 2017
Sur le plateau de L'Emission politique le 6 avril, quelques heures avant la riposte des Etats-Unis contre la base militaire d'Al-Chaayrate, Emmanuel Macron s'était dit favorable à une intervention militaire afin de «sanctionner» Bachar el-Assad.
Marine Le Pen, «étonnée» par Donald Trump
Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen s'est dite «étonnée» par Donald Trump. «Parce que», a-t-elle détaillé, «Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde». «Et c'est exactement ce qu'il a fait hier», a regretté la candidate, qui avait salué l'élection de Donald Trump en novembre 2016 et qui se retrouve aujourd'hui en porte-à-faux.
VIDEO : Marine Le Pen craint que l'ordre de #Trump de frapper la #Syrie mène au même scénario qu'en #Irak ou en #Lybie, à savoir le #chaos. pic.twitter.com/xjXinPfGLz
— fandetv ن (@fandetv) 7 avril 2017
François Fillon, pour sa part, s'est efforcé de ménager la chèvre et le chou : «Cette riposte américaine, que l’on peut comprendre au vu de l'horreur des attaques chimiques, ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l’Iran». «Ce serait un terrible danger pour la paix», a-t-il déclaré.
Ma réaction suite aux frappes américaines en Syrie https://t.co/NkxU9H5Qxf
— François Fillon (@FrancoisFillon) 7 avril 2017
Partisan d'une solution politique en Syrie, Jean-Luc Mélenchon a réagi brièvement sur Twitter, pointant la responsabilité du président François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel. Accusé par ses rivaux d'être complaisant envers Vladimir Poutine et Bachar el-Assad, le candidat de la France insoumise a vivement dénoncé le soutien de Paris et Berlin à Washington.
Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 avril 2017
Eric Coquerel, un des lieutenants de Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part condamné «avec gravité l'intervention militaire des Etats-Unis». Et de proférer : «La décision unilatérale de Trump est irresponsable». Il a ensuite ajouté que donner la caution de la France à cette attaque était «une faute supplémentaire dans le quinquennat de François Hollande».
Benoît Hamon d'accord avec François Hollande
Pour Benoît Hamon, Bachar el-Assad est «directement responsable de la riposte qui a été décidée par les Etat-Unis». Fustigeant ceux des candidats qui soutiennent le gouvernement de Damas, le candidat du Parti socialiste a renvoyé dos à dos Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon et appelé à une solution au conflit en Syrie «sans Bachar el-Assad». Rejoignant ainsi la position exprimée par François Hollande qui prône une relance du «processus de transition politique en Syrie»
L'acte abominable de Bachar Al Assad exige une solution politique immédiate pour une paix durable en Syrie.https://t.co/8LICEw5IOm
— Benoît Hamon (@benoithamon) 7 avril 2017
Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui appelé à la prudence. «Je ne voudrais pas qu'on nous fasse le coup de l'Irak, le coup de la Libye», s'est inquiété le candidat de Debout la France. «J'attends d'avoir la preuve [..] il y a eu des attaques chimiques, on le sait, mais par qui, comment ?», s'est-il interrogé.
VIDEO - Frappes en Syrie: Dupont-Aignan ne veut pas "qu'on nous refasse le coup de l'Irak ou de la Libye" https://t.co/Y8o4Z8ci36pic.twitter.com/3NXznOena7
— BFMTV (@BFMTV) 7 avril 2017
«On nous a raconté n'importe quoi sur l'Irak et sur la Libye pour faire des coups d'Etat», a rappelé le candidat souverainiste. «Si ce sont des attaques avérées par Assad, il faut répliquer, mais dans le cadre de l’ONU. Si c’est le scénario de Saddam Hussein en Irak, je suis inquiet», a-t-il déclaré dans une autre interview sur CNews.
Parmi les autres candidats qui se sont exprimés sur la situation en Syrie, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, a dénoncé des interventions «impérialistes», qualifiant la frappe américaine de «terrorisme d'Etat».
A bas interventions impérialistes au moyen orient. A bas terrorisme d'État qui nourrit terrorisme daech.
— Nathalie Arthaud (@n_arthaud) 7 avril 2017
«Je dénonce l'action américaine en Syrie. Je la dénonce comme je dénonce évidemment les bombardements à l'arme chimique du régime de Bachar el-Assad», a-t-elle martelé sur Europe 1, poursuivant : «Comme je dénonce ceux de la Russie. C'est du terrorisme d'État. Du terrorisme d'État qui nourrit le terrorisme de Daesh».
Vers une «Troisième Guerre mondiale»
François Asselineau, pour sa part, s'en est pris sur LCI à Emmanuel Macron. Le candidat de l'Union populaire républicaine (UPR) lui reproche d'approuver les «actions américaines en Syrie» sans avoir «l'expérience internationale» nécessaire selon lui.
"Monsieur @EmmanuelMacron, qui n'a aucune expérience internationale, approuve les actions américaines en Syrie". #LCI#Syrie#Trump
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) 7 avril 2017
François Asselineau a également fustigé l'Union européenne qui place, selon lui, la France sous tutelle de l'OTAN et [l'] entraîne vers une Troisième Guerre mondiale. Par ailleurs déçu par Donald Trump, le candidat du «Frexit» a jugé que le président américain devenait un «Tsipras américain», en référence au dirigeant grec de Syriza.
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