Intervention militaire en Syrie : le temps des regrets pour François Hollande
La décision de Donald Trump de frapper la Syrie semble avoir pris par surprise la diplomatie française et le chef de l'Etat. Selon Le Parisien, François Hollande regretterait de ne pas être intervenu en 2013, malgré la défection de Barack Obama.
François Hollande s'en souvient encore, et le drame de Khan Cheikhoun en Syrie du 4 avril remue le couteau dans la plaie. En 2013, alors que l'armée française se tient prête à intervenir en Syrie aux côtés des Etats-Unis, Barack Obama renonce au dernier moment. Le président de la République se retrouve lâché en rase-campagne, comme en témoigne le livre-révélations Un président ne devrait pas dire ça. Depuis, François Hollande ne cesserait de refaire le match. «La France n'aurait-elle pas dû y aller seule ?», s'interroge-t-il de nouveau, selon Le Parisien.
«Mon attitude vis à vis de #Assad a changé», prévient #DonaldTrumphttps://t.co/jmkdzmfZCHpic.twitter.com/vfJ8Z1QZsA
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Le quotidien fait part de l'amertume dans l'entourage du président et dans l'état major. Le Parisien cite ainsi un militaire de haut rang sous couvert d'anonymat : «On n'avait pas exploité une piste : celle de construire une coalition sans les Américains pour intervenir sur place», déplore celui-ci, précisant : «Techniquement, ce n'était pas possible. Politiquement, encore moins». Et de poursuivre : «Ce n'était pas envisageable. Ou bien vous faites une opération propre [...] ou bien vous entrez dans une spirale impossible.»
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La France toujours un peu perdue
Presque quatre ans après, c'est Donald Trump qui prend par surprise ses alliés, avec un revirement à 180 degrés au sujet du conflit en Syrie. Le 30 mars, soit une semaine plus tôt, la représentante américaine permanente aux Nations unies, Nikki Haley, faisait savoir que le départ du président syrien n'était pas une priorité pour les Etats-Unis.
Ironie du sort, après avoir maintenu mordicus son exigence de voir Bachar el-Assad quitter le pouvoir, la France commençait tout juste, bon gré mal gré, à changer de position. Garder ou pas Bachar el-Assad, «ce n'est pas comme ça que la question se pose», avait ainsi concédé le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault lors d'une réunion de l'OTAN le 31 mars. Au sommet de l'Etat, on doit se dire que décidément, il n'est pas facile de suivre les Etats-Unis.
Alexandre Keller
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