Cazeneuve rejette la demande «irréaliste» d'un plan d'aide de 2,5 milliards d'euros pour la Guyane
- Avec AFP
Bernard Cazeneuve a rejeté la demande «irréaliste» des meneurs du mouvement social en Guyane de porter à 2,5 milliards d'euros le plan d'urgence du gouvernement, en appelant à «renouer les fils du dialogue» après l'échec des négociations.
«Il serait [...] aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures et des aides financières d’un montant irréaliste puis d’en laisser la charge et la responsabilité à un autre gouvernement. Ce n’est pas la conception que nous avons de la responsabilité dans la République», a déclaré le Premier ministre à Matignon concernant les négociations sur le plan d'aide à la Guyane, à l'issue d'une réunion rassemblant 12 membres du gouvernement.
.@la1ere Guyane : Bernard Cazeneuve réfute l'idée d'un "échec" des négociations, citant onze accords signés dans différents domaines. pic.twitter.com/X41GK1Ienb
— franceinfo (@franceinfo) 3 avril 2017
Bernard Cazeneuve a néanmoins appelé à «poursuivre le dialogue».
«J’en appelle encore une fois à la raison et à la levée des barrages. Bloquer la Guyane, bloquer son économie, bloquer ses écoles, bloquer ses services publics, ce n’est pas ainsi que l’on peut préparer l’avenir», a-t-il poursuivi.
Guyane : un milliard d'euros d'engagements annoncé par les ministres aux collectifs https://t.co/YXpQF4xsoTpic.twitter.com/tKQxCJ0Fib
— EL Bouchtili Kamal (@Kamalstar1979) April 2, 2017
«Nous avons entendu nos compatriotes guyanais», a affirmé le Premier ministre, qui a détaillé le plan de plus d'un milliard d'euros proposé par le gouvernement, dont les engagements doivent être «actés» le 5 avril en Conseil des ministres.
Lire aussi : Guyane : le collectif rejette le plan gouvernemental et demande 2,5 milliards d'euros
A Cayenne, le collectif «Pou La Gwiyann dékolé» (Pour que la Guyane décolle), qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, a annoncé un durcissement de la mobilisation. Il a notamment demandé aux magasins de rester fermés le 3 avril dans le cadre d'une «opération ville-morte», a expliqué à l'AFP une de ses communicantes, Florence Adjodha.
"J'en appelle encore une fois à la raison et à la levée des barrages" déclare @BCazeneuve#Guyane#CriseSocialepic.twitter.com/fKHPHVfun2
— La1ere.fr (@la1ere) 3 avril 2017
«On rentre dans un rapport de force avec l'Etat. La ministre des Outre-mer étant partie, il faut que l'Etat se rende compte que le peuple guyanais ne se démobilise pas», a-t-elle déclaré.
"Il serait aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures d'un montant irréalisable" @BCazeneuve#Guyane#CriseSocialepic.twitter.com/q5GeokeTey
— La1ere.fr (@la1ere) 3 avril 2017
Le mouvement de contestation en Guyane, vaste territoire d'Amérique du Sud de 83 000 kilomètres carrés (soit près de trois fois la Belgique) situé à 7 000 km de Paris, est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l'Etat, accusé de sous-investissement depuis des décennies.
Lire aussi : «Peuple guyanais» ? La formule de la ministre passe mal