Les candidats à l'ENA ont des «problèmes de lecture et de compréhension» selon un rapport du jury
Le jury d'entrée de la grande école précise vouloir «relativiser l'importance» de l'orthographe, et privilégier «des recrutements innovants» dans son rapport sur le concours 2016. Il se défend toutefois de toute «considération décliniste».
«La lecture et la compréhension du sujet posent encore problème». Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette remarque n'apparaît pas sur le bulletin trimestriel d'un élève de CM1... mais dans le rapport 2016 du jury du concours d'entrée à l'Ecole nationale d'administration (ENA).
Le niveau serait-il en train de baisser, y compris à l'entrée des plus grandes et prestigieuses écoles françaises ? Le président du jury, Thierry Bert, énarque et inspecteur général des Finances, refuse les «considérations déclinistes» et préfère mettre en avant d'autres aspects jugés plus positifs. Notant que les candidats «parlent souvent plusieurs langues et ont effectué de nombreux séjours à l’étranger», il se félicite des profils «très divers» des potentiels futurs hauts fonctionnaires.
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— RT France (@RTenfrancais) 7 janvier 2017
Pourtant, le rapport semble bien révéler que le jury adapte ses critères de sélection au niveau des candidats au concours. Ainsi, l'orthographe, perçu comme «un marqueur social», nécessite que l'on «relativise son importance si l'on veut pratiquer des recrutements innovants». Abaisser le seuil d'exigence pour ne pas favoriser les étudiants issus de milieux sociaux réputés plus propices à une maîtrise de la langue française est-il une bonne solution ? Le jury semble le penser, qui conclut : «On n’écrit plus comme Montaigne ou Richelieu».
Autre signe révélateur : Thierry Bert explique avoir voulu éviter un excès de pression sur les candidats à l'oral. Pour «tirer le meilleur d’un être vivant, qu’il s’agisse d’un animal ou d’un être humain», rien ne sert de l'interroger en «le bousculant, en le terrifiant ou en l’humiliant», note-t-il. Cela voudrait-il dire que telles étaient les méthodes employées par le jury jusqu'ici ? Le rapport ne le précise pas.
En 2015, les auteurs du rapport s'inquiétaient d'un certain «formatage» des candidats et de «l'uniformisation» de ceux-ci. L'ENA «n’a pas vocation à recruter de simples observateurs», rappelaient-il alors.
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