Médias : parti pris contre Le Pen pour 55% des Français, Macron favorisé selon 46% d'entre eux
Une écrasante majorité de Français juge la campagne présidentielle inintéressante, selon une étude de la Fondapol. Pour la plupart d'entre eux, le traitement médiatique de la campagne des candidats révélerait un parti pris.
Une enquête de la Fondation pour l’innovation politique et Harris Interactive publiée le 19 mars décrit le regard que portent les Français sur l'élection présidentielle et plus précisément sur le traitement médiatique de celle-ci. Premier constat cinglant : 88% des Français se disent «insatisfaits» de la manière dont elle se déroule – 82% la qualifient même de «ratée». Ils ne sont que 10% à la juger «enthousiasmante». C'est une désapprobation «sans précédent» pour un scrutin présidentiel, notent les auteurs de l'enquête.
Florian #Philippot accuse Laurent #Ruquier d'être un «militant anti-#FN» et son émission d'être un «meeting» https://t.co/HM8kXLrZx1pic.twitter.com/5k6SZnzznk
— RT France (@RTenfrancais) 19 mars 2017
Plus frappants encore sont les chiffres concernant la perception de l'objectivité des médias vis-à-vis des différents candidats. 55% des Français estiment que les médias traitent Marine Le Pen avec un parti pris plutôt négatif. Seuls 15% pensent qu'elle fait l'objet d'un traitement favorable. A l'inverse, 46% des Français jugent que les médias présentent Emmanuel Macron de manière positive – ils ne sont que 19% à penser que le candidat d'En Marche ! fait l'objet d'un partis pris négatif.
Les diverses appréciations portées aux différents supports médiatiques reflètent de manière nette les différences entre les électorats. Les Français ayant l'intention de voter pour Emmanuel Macron plébiscitent la télévision : ils sont 82% à estimer qu'elle est une source d'information fiable. Ils se méfient en revanche de Twitter, qu'ils ne jugent fiable qu'à 19%. A l'inverse, les électeurs de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont ceux qui font le plus confiance aux réseaux sociaux. L'attachement relatif des sympathisants du Front national à ces nouveaux moyens de communication peut en partie s'expliquer par la sociologie électorale : aux dernières élections (les régionales de 2015), le Front national était devenu le premier parti chez les 18-25 ans.
Paradoxe notable : alors qu'ils remettent en cause l'objectivité des médias, les Français ne sont que 29% à estimer que la faible qualité de la campagne électorale est de leur responsabilité. 52% pensent que c'est aux candidats eux-mêmes que la piètre qualité du débat est à imputer – une conviction partagée par près de 70% de ceux qui déclarent avoir l'intention de voter blanc, nul, ou de s'abstenir. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui regrettent le plus l'organisation par TF1 d’un débat limité à cinq candidat (63%).
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