Le montant des indemnisations après l'attentat de Nice contesté par la fille d'une des victimes
Après avoir perdu sa mère sur la promenade des Anglais en juillet dernier, Natacha Buchet doit faire face à des difficultés financières dont elle estime que le fonds d'indemnisation n'a pas pris toute la mesure. Elle dépose une requête.
France Info révèle ce 26 février qu'au moins une victime de l'attentat de Nice, le 14 juillet dernier, s'apprête à déposer une requête au tribunal de grande instance de Créteil afin de contester le montant des indemnisations proposé aux familles des victimes.
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Ayant perdu sa mère lors du drame, Natacha Buchet doit désormais s'occuper seule de ses deux petites filles, que leur grand-mère gardait souvent – notamment les mercredis et durant les vacances scolaires. Le préjudice économique avait été estimé par son avocat à 330 000 euros, mais le fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme lui propose une somme près de dix fois inférieure.
«Avec ce qu’il me donne je peux payer une nounou pendant deux ans et demi à hauteur de ce que faisait ma mère», déplore Natacha Buchet, qui estime que, si le préjudice moral n'est bien sûr pas quantifiable, le préjudice économique l'est tout à fait, et que l'Etat le sous-estime.
Un sentiment de frustration une fois l'émotion nationale passée
La vague d'émotion suscitée par l'attentat avait fait espérer aux victimes et à leur proche un soutien fort de la part de l'Etat. Pas à la hauteur, l'indemnisation annoncée près de sept mois plus tard déçoit donc. «On a été bercé depuis plusieurs mois au travers des discours, des commémorations, des propos disant que tout serait fait par la nation pour réparer, autant que faire se peut, la douleur des victimes. Et ce tout devient un presque rien, d’où l’indignation», explique l'avocat de Natacha Buchet au micro de France Info.
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De son côté, Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes, estime que «dans un cas comme celui-ci, quelle que soit la somme proposée, ce n’est jamais assez». «Il n’y a pas d’indemnisation de la douleur qui corresponde à la douleur. On ne peut pas avec une réparation financière éponger et cautériser une blessure qui est celle que l’on a lorsque l’on a perdu un enfant ou un parent», ajoute-t-elle.
L'attentat sur la promenade des Anglais le 14 juillet 2016 a fait 86 morts et 250 blessés : plus de 2 000 dossiers d'indemnisation ont d'ores et déjà été déposés. Environ 16 millions d'euros auraient par ailleurs déjà été versés. Le coût total de l'attentat s'établit, selon les calculs du fonds d'indemnisation, autour de 300 millions d'euros.