Polémique Mehdi Meklat : des internautes s'indignent aussi de tweets de son ex-collègue Badroudine
Ex-journaliste du Bondy Blog, Mehdi Meklat est au cœur d'une polémique médiatique depuis la mise en lumière de ses tweets haineux. Quelques jours plus tard, d'anciens tweets de son acolyte Badroudine Saïd Abdallah interpellent certains internautes.
La polémique avait enflé le 18 février : des internautes avaient déterré de nombreux tweets haineux de Mehdi Meklat, un ancien journaliste du Bondy Blog qui avait eu l'honneur d'être en couverture des Inrocks, deux semaines plus tôt, en compagnie de l'ex-Garde des Sceaux Cristiane Taubira et de son compère Badroudine Saïd Abdallah.
Les deux jeunes hommes ont, ces dernières années, collaboré au Bondy Blog (un média ayant pour vocation de «raconter les quartiers populaires»), partagé une chronique au micro de Pascale Clarksur France Inter sous le nom «Les Kids» et écrit à quatre mains deux romans (Burn out et Minute, aux éditions du Seuil). Les deux chroniqueurs-romanciers ont par ailleurs cofondé avec le journaliste Mouloud Achour la revue annuelle Téléramadan, ainsi que les Editions du Grand Remplacement (qui édite cette publication).
Jusqu'alors, le tourbillon médiatique dont a fait l'objet Mehdi Meklat avait épargné son compagnon de route. Néanmoins, un certain nombre d'internautes ont commencé à déterrer du fil Twitter attribué à Badroudine Saïd Abdallah, le 21 février, des messages qu'ils ont jugé dérangeants. «Une sacrée équipe de racistes», a par exemple tweeté une internaute, en diffusant des captures d'écran de tweets.
Coucou les "@lesinrocks le pote de "@mehdi_meklat, #Badroudine aime aussi les doubles comptes. Une sacrée équipe de racistes Oui pic.twitter.com/E25MwCCqlC
— Kerima Mendes (@kkerima) 21 février 2017
«Il a un double maléfique aussi le pote de Mehdi Meklat ?», s'est demandé un autre internaute, en faisant référence à la thèse du «personnage fictif» avancé par Mehdi Meklat pour justifier ses tweets haineux.
Il a un double maléfique aussi le pote de #mehdimeklat@Badroudini ? pic.twitter.com/umo4q98Szm
— Nassim Seddiki (@NSeddiki) 21 février 2017
«RIP à Mohammed Merah»
Parmi les quelques tweets attribués à Badroudine Saïd Abdallah ayant refait surface le 21 février figure celui-ci : «Aïd Mabrouk à tous les moutons qui voteront Sarko l'année prochaine. Dommage, nous ne vous égorgerons pas». Le compte Twitter ayant diffusé ce message, @Badroudini, correspond vraisemblablement au compte personnel de Badroudine Saïd Abdallah (ce compte Twitter se présente comme celui du jeune homme, et a été mentionné à de nombreuses reprises par d'autres comptes Twitter, en même temps que celui de Mehdi Meklat).
Aid Mabrouk à tous les moutons qui voteront Sarko l'année prochaine. Dommage, nous ne vous égorgerons pas. #Aid
— Badroudine (@Badroudini) 6 novembre 2011
«Se déguiser en Ben Laden près de Ground Zéro [le site des vestiges du World Trade Center] le soir de Halloween», a également tweeté @Badroudini.
Se déguiser en Ben Laden près de Ground Zéro le soir de Halloween.
— Badroudine (@Badroudini) 1 novembre 2012
Ou encore : «#SansLesArabes nous n'aurions pas eu Mohamed Merah [l'auteur de la tuerie de Toulouse et Montauban] et Smaïn. RIP à eux» (ce dernier tweet a été supprimé par son auteur au moment même où cet article était en phase d'écriture !)
Les tweets haineux de Mehdi Meklat liés à un «personnage fictif», selon leur auteur
Les tweets de Mehdi Meklat à l'origine de la polémique étaient ouvertements racistes, antisémites ou homophobes, ou bien flirtaient avec l'apologie du terrorisme. Parmi les messages qui avaient été épinglés se trouvaient les suivants : «Pourquoi les juifs ont le droit de prendre le métro», «LES BLANCS VOUS DEVEZ MOURIR ASAP», «Faites entrer Hitler pour tuer les juifs #César2012» ou encore «VIVE LES PD VIVE LE SIDA AVEC HOLLANDE !».
Face au tollé provoqué par ces déclarations, l'ex-journaliste s'était défendu en affirmant avoir longtemps incarné sur Twitter un personnage fictif, sous le pseudonyme de «Marcelin Deschamps». Néanmoins, comme l'avait relevé RT, la frontière entre ce personnage d'invention et le jeune homme était rendue floue par le comportement sur les réseaux sociaux et les prises de paroles de Mehdi Meklat lui-même.
L'ex-rédacteur du Bondy Blog avait en outre pris la décision de supprimer, dans la nuit du 18 au 19 février, plus de 50 000 tweets !
Affaire des tweets racistes de @mehdi_meklat : #Taubira, @LesInrocks et le @LeBondyBlog s'expliquenthttps://t.co/WpGsXPidsQpic.twitter.com/9QzzwbSmg4
— RT France (@RTenfrancais) 21 février 2017
Pierre Siankowski, le directeur de la rédaction des Inrocks – le magazine qui avait placé Mehdi Meklat en Une de son numéro du 1er février aux côtés de Badroudine Saïd Abdallah et de Christiane Taubira – a dénoncé dans un édito du 20 février les tweets incriminés, et a appelé Mehdi Meklat à présenter ses excuses. De même, l'ex-Garde des Sceaux s'était désolée de la «hideur» des messages haineux en question.