D'après le site internet de BFMTV, un des reporters de la chaîne d'information en continu a été agressé dans la soirée du 12 février, à Argenteuil (Val-d'Oise), mais «va bien».
Des images d'un homme à terre après avoir été frappé, présenté comme le journaliste de BFMTV en question, ont circulé sur les réseaux sociaux.
L'agression s'inscrit dans une vague de violences survenue dans la ville de Seine-Saint-Denis aux alentours de 17h30, selon la préfecture de police, après qu'une cinquantaine de jeunes personnes se sont regroupées sur la dalle d'Argenteuil, «suite à un appel sur les réseaux sociaux».
Des voitures ont d'abord été prises pour cibles, puis un bus a été caillaissé. Son chauffeur, ont rapporté les forces de l'ordre, a été blessé au visage. Un véhicule et trois poubelles ont également été incendiés, et de nombreux projectiles ont été lancés sur les agents de l'Etat. A l'issue de ces nombreux incidents, onze individus, parmi lesquels huit mineurs, ont été interpellés.
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Journalistes agressés et véhicules de presse détruits
La veille, la fureur des émeutiers avait aussi été dirigée contre des symboles médiatiques : lors d'une manifestation ayant dégénéré le soir du 11 février à Bobigny (en Seine-Saint-Denis toujours), un camion technique de la radio RTL avait été incendié.
Un véhicule d'Europe 1 avait fait l'objet, dans la même soirée, de jets de projectiles.
Ce n'est pas la première fois qu'un représentant des médias est ciblé par des attaques depuis le déclenchement des émeutes urbaines de Seine-Saint-Denis et de ses environs, dans le sillon de «l'affaire Théo». Le 6 février à Aulnay-sous-Bois, un jeune homme avait été blessé près d'un restaurant KFC, et son matériel volé. Selon un témoin, c'était un journaliste indépendant de 19 ans, Clément Lanot.
Deux semaines d'incidents nocturnes en Ile-de-France depuis l'hospitalisation de Théo
Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a condamné le 13 janvier «toutes les violences» et a appelé au «calme», après les émeutes urbaines de ces derniers jours en banlieue parisienne.
«J'appelle au calme», a-t-il déclaré. «J'appelle à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice», a-t-il ajouté, tout en prévenant qu'il serait «intraitable avec tous les casseurs», en marge d'une présentation concernant la sécurité routière.
Cette vague de violences fait suite à l'interpellation brutale de Théo, à Aulnay-sous-Bois, le 2 février. Le jeune homme de 22 ans, grièvement blessé au niveau du rectum, affirme avoir été violé, au moyen d'une matraque télescopique, par l'un des agents ayant procédé à son arrestation. L'IGPN (la police des polices), de son côté, a estimé après avoir vu les images d'une caméra de vidéosurveillance, qu'il avait été question d'un «accident grave et réel», mais non d'un viol.
Lors de la visite de François Hollande dans sa chambre d'hôpital, le 7 février, le jeune habitant d'Aulnay-sous-Bois avait appelé «au calme» en Seine-Saint-Denis – ce qui n'a, semble-t-il, pas convaincu les émeutiers.