Racisme : Balotelli dénonce le «contexte» de Bastia
- Avec AFP
L'attaquant italien de Nice a déploré les «bruits de singe» émis par certains supporters lors d'un match de Ligue 1 en Corse, qui a également été entaché d'incidents violents – le caillassage du bus niçois et des heurts entre hooligans.
«Est-ce que le racisme est légal en France ? Ou seulement à Bastia ?», a fait mine de s'interroger le 21 janvier l'attaquant italien de Nice Mario Balotelli, sur Instagram, dénonçant des «bruits de singe» lors du derby de la Méditerrannée le 20 janvier, émaillé d'incidents entre Bastia et Nice (1-1).
La Ligue de football professionnel (LFP) avait réagi à ces débordements dans un communiqué en disant «déplorer» ces débordements, et en expliquant que sa commission de discipline allait étudier «dès jeudi» les incidents ayant eu lieu lors de Bastia-Nice, «à partir des rapports complémentaires des officiels et des éléments apportés par les clubs».
Le bus de l'équipe niçoise a d'abord été caillassé à son arrivée à Furiani (près de Bastia), et deux vitres de l'autocar transportant l'équipe de l'OGCN ont été brisées par des jets d'objet, sans faire de blessé, selon les premiers éléments de l'enquête. Des heurts ont aussi opposé une trentaine de jeunes supporters, visage masqué, aux forces de police après le match.
«Est-ce normal que les supporters de Bastia fassent des bruits de singe pendant tout le match ?»
L'attaquant italien Mario Balotelli a accusé le 21 janvier le public corse d'avoir «fait des bruits de singe [...] pendant tout le match». «J'ai une question pour le public français : Est-ce normal que les supporters de Bastia fassent des bruits de singes et des "uh uh" pendant tout le match, et que personne des "commissions de discipline" ne dise quoi que ce soit ?»
Dans la soirée du 21 janvier, la chaîne BeIN Sports a diffusé les images d'une poignée de supporters bastiais véhéments à l'égard de Balotelli, notamment lors de l'échauffement des deux formations.
«On m'avait déjà comparée à des singes» : #MissFrance2017 dit avoir été victime de #racismehttps://t.co/Qdn7uGjvDYpic.twitter.com/DAF2AYqz1W
— RT France (@RTenfrancais) 8 janvier 2017
Ces images ont poussé la LFP à publier un second communiqué le 21 janvier, dans lequel elle «condamne avec la plus grande fermeté les auteurs de ces agissements, qui n'ont rien à faire dans un stade de football».
Balotelli, l'attaquant de 26 ans, né à Palerme et d'origine ghanéenne, a déjà été à de multiples reprises la cible d'insultes racistes lorsqu'il évoluait en Italie avec l'Inter ou l'AC Milan, et en Angleterre avec Manchester City ou Liverpool.
Un contexte délétère à Bastia ?
C'est en tout cas très loin d'être la première fois qu'un membre de l'équipe visiteuse se plaint du «contexte» dans lequel se jouent les matches au stade Armand-Cesari de Bastia. Le Parisien Lucas Moura peut en témoigner, lui qui avait été frappé à l'aide d'une hampe de drapeau en allant frapper un corner, au tout début de la saison.
En mars 2015, c'était le président de Rennes, René Ruello, qui avait provoqué la fureur de l'état major du Sporting Bastia en assénant : «Le problème de Bastia est un vrai problème [que] personne ne veut régler.»L'un de ses joueurs, Paul-Georges Ntep, avait notamment refusé d'aller tirer un corner en raison d'une altercation verbale avec des supporters.
#Corse : des supporters du SC #Bastia lancent des cocktails Molotov sur des gendarmes à Corte (PHOTOS) https://t.co/yZTUHeVqalpic.twitter.com/el9gLOdu8h
— RT France (@RTenfrancais) 16 décembre 2016
Dans la soirée du 21 janvier, Bastia a toutefois témoigné de sa «stupéfaction» devant les accusations de Balotelli, «qui portent un tort considérable à l'image du Sporting dans son ensemble».
«N'ayant à aucun moment constaté ni été informé tant par les arbitres, les délégués, ni par aucun membre de l'OGC Nice d'un quelconque incident de ce type», le Sporting a assuré se tenir «à l'entière disposition des instances afin que toute la lumière soit faite [...] sur ce type de comportements par nature stupides et inacceptables».