Manuel Valls contre l'entrée de la Turquie dans l'UE, pour une «laïcité réaffirmée»
- Avec AFP
Manuel Valls a présenté son projet présidentiel, centré sur des propositions visant à «refonder» l'Union européenne et permettre aux Français de «reprendre la main». Il a aussi annoncé être opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
«Pour moi, la question n'est pas de savoir si la gauche peut gagner. La gauche doit gagner. Car la France a besoin de progrès, de justice sociale, d'innovation. Elle a donc besoin de la gauche», a déclaré l'ex-Premier ministre devant ses soutiens et la presse à la Maison de la Chimie, où il a présenté son programme présidentiel en perspective de la primaire de la gauche à Paris.
"le programme de la droite c'est punir les Français : la question n'est pas de savoir si la gauche va gagner. Elle doit gagner #valls2017pic.twitter.com/Y7k0nHwp0u
— peuron laurence (@loooooo17) 3 janvier 2017
Face au «déclinisme», au «renoncement» et à la «vaste purge» de la droite et du Front national, «je suis candidat à la présidence de la République parce que je ne crois ni à la facilité, ni à la résignation», a insisté Manuel Valls, dont la candidature sera aussi «celle d'une laïcité réaffirmée».
«J'assume pleinement ce qui a été engagé» avec François Hollande depuis 2012. «Mais je revendique aussi le droit d'inventivité», a-t-il expliqué en dévoilant les grandes lignes de son programme, un document multi-thématique de 50 pages qui comporte un important volet de réformes concernant l'Union européenne.
Jugeant certains écarts déloyaux au sein de l'UE, Manuel Valls propose notamment d'instaurer un salaire minimum européen variable suivant les pays (60% du salaire médian) ou d'encadrer dans un «corridor», avec un minimum et un maximum, les impôts sur les sociétés des Etats membres.
L'ex-locataire de Matignon, qui veut une grande conférence pour «refonder» le projet européen, propose d'avancer avec les Etats volontaires faute d'accord à 27. S'il parvient à l'Elysée, il compte fermer définitivement la porte à l'entrée de la Turquie dans l'UE.
Sur l'Europe, Valls change de pied et se dit désormais opposé à l'adhésion de la Turquie pic.twitter.com/G5LIjNf88p
— Renaud Honoré (@r_honore) 3 janvier 2017
En matière de discipline budgétaire, s'il entend respecter la règle européenne des 3% de déficit public maximum, Manuel Valls n'a pas l'intention de revenir à l'équilibre budgétaire à la fin du prochain quinquennat, jugeant «inopportun» de vouloir réduire le déficit «à marche forcée».
Le candidat à la primaire des 22 et 29 janvier le justifie par ses priorités : défense (objectif de 2% du PIB en 2025), sécurité (création d'au moins 1 000 postes de forces de l'ordre par an), justice (10 00 nouvelles places de prison), éducation (hausse du salaire des enseignants), recherche (un milliard pour les universités) et financement d’un «revenu décent» d'environ 800 euros fusionnant les minimas sociaux. Il promet toutefois «la poursuite de la baisse des dépenses obligatoires», en retenant une hypothèse de croissance de 1,9%.
La France devra démultiplier l’effort éducatif, pour se hisser parmi les premières nations éducatives du monde. #Valls2017pic.twitter.com/srBS2SgKCd
— Manuel Valls (@manuelvalls) 3 janvier 2017
Manuel Valls, donné pour l'heure nettement perdant à la présidentielle par les sondages en cas de victoire à la primaire de la gauche, fait également plusieurs autres promesses, dont un service civique obligatoire de six mois, la division par deux en cinq ans de l'écart salarial hommes-femmes, un prêt à taux zéro pour les entrepreneurs ou encore une revalorisation de 10% des minimas retraite.
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