Caissière d'Auchan : «la marque d'une société déshumanisée», pour Valls
- Avec AFP
S'exprimant au sujet de l'employée d'Auchan qui a fait une fausse couche à son poste, l'ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la gauche a déploré «un manque total d'empathie et d'humanité» de ses supérieurs.
Manuel Valls a dénoncé mercredi 29 décembre sur sa page Facebook le cas «révoltant» de la caissière de Tourcoing ayant fait une fausse couche à son poste, y voyant la marque d'une société «déshumanisée» et assurant qu'il ne pouvait y avoir de projet d'avenir sans prise en compte de la question «du respect au travail».
«Le cas de cette caissière de l’enseigne Auchan qui a fait une fausse couche sur son lieu de travail est révoltant», s'est indigné Manuel Valls.
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— Manuel Valls (@manuelvalls) 28 décembre 2016
«S'il faut, bien sûr, attendre que toute la lumière soit faite, les premiers éléments de témoignage – cette femme à qui l'on a refusé de faire une pause, qui a dû se faire évacuer par les secours et qui, de surcroît, après cet événement douloureux, s'est fait déduire une semaine de salaire – indiquent un manque total de décence, d'humanité, de l'empathie la plus basique», fustige l'ancien Premier ministre, candidat à la primaire du PS et de ses alliés.
«C’est la marque d’une société déshumanisée, où l’humain est devenu une variable d’ajustement [...] La modernité, ce n’est pas demander toujours plus à ceux qui donnent déjà tant, ce n’est pas la négation de l’humain au profit de l’économie. C’est au contraire l’intégration de l’humain, du bien-être dans les conditions de travail [...] Je considère qu'il n'y a pas de projet d'avenir qui n'intègre pas, en plus du progrès technologique, de l'innovation, cette question de la dignité, du respect au travail», assure Manuel Valls, très décrié à gauche et parmi les syndicats pour son inflexibilité sur la loi travail.
Rappelant le bilan du gouvernement - retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, compte pénibilité -, l'ex-Premier ministre dit qu'il «faudra aller plus loin».
«Le progrès, c'est aussi la qualité de vie, l’articulation entre vie personnelle et professionnelle, notamment pour les femmes. C'est leur permettre de ne pas programmer leur grossesse en fonction de leur poste. C'est leur permettre aussi de continuer à travailler dans les meilleures conditions les premiers mois, quitte s'il le faut à aménager le poste de travail, à réduire les horaires pour les femmes enceintes, en particulier celles qui exercent un métier pénible. Voilà le nouvel horizon de progrès que la gauche portera dans le grand débat qui s'ouvre devant les Français», conclut-il.