Clermont-Ferrand ferme la porte aux produits provenant des colonies israéliennes
Malgré les très vives protestations d’Olivier Bianchi, maire PS de la ville, le conseil municipal de Clermont-Ferrand a voté le 16 décembre le boycott des produits provenant des colonies israéliennes. Depuis, les réactions s’enchaînent.
Comme à chaque fois qu’une telle décision est prise, la polémique n’est jamais loin. Le conseil municipal de Clermont-Ferrand n’échappe pas à la règle. Sa décision du 16 décembre de ne plus «acheter de marchandises en provenance des colonies israéliennes» n’a pas du tout plu au maire de la ville Olivier Bianchi.
Voté à l’initiative des groupes Communiste et Républicain, Front de gauche et Europe-Ecologie les Verts, le texte a été adopté à 24 voix pour sur 55 (14 élus se sont abstenus ou n'ont pas participé au vote).
[Clermont-Ferrand] La municipalité vote le boycott des produits des colonies israéliennes !https://t.co/cgPhnAUDy7pic.twitter.com/6XzOsH0I7T
— Halalbook.fr (@Halalbook) 19 décembre 2016
Afin de montrer à nouveau son opposition le maire s’est fendu d’un communiqué publié le 21 décembre : «Le conflit israélo-palestinien est suffisamment sensible, fait écho dans nos consciences à tant de déchirements et de souffrances [...] qu'il ne m'apparaît pas fondé pour une municipalité comme la nôtre, de susciter d'inutiles voire dangereuses tensions, ici à Clermont-Ferrand.»
Mon communiqué de presse pour préciser ma position suite au vote du vœux lors du dernier conseil municipal pic.twitter.com/PJTaGcN0dY
— Olivier BIANCHI (@olivierbianchi1) 21 décembre 2016
Il faut dire qu’il n’est pas le seul. Depuis le vote du conseil municipal, la ville est sous le feu des critiques des réseaux sociaux et inondée de demandes de réactions, de la part notamment d'associations israéliennes ou juives.
La ville de Clermont-Ferrand a rejoint cette semaine les municipalités françaises qui ont décidé de bafouer le... https://t.co/EvR6ilmthM
— Europe Israël (@Europe_Israel) 18 décembre 2016
Haine d’Israël en France : Clermont-Ferrand vote le boycott des produits des localités juives de Judée-Samarie : https://t.co/6kWCxy5qf6
— lemondejuif.info (@lemondejuif1fo) 18 décembre 2016
«Chacun comprendra, dans la période difficile et tragique que nous vivons, que la volonté du premier magistrat de la ville soit de s'en tenir au strict respect de la légalité républicaine et de l'état de notre législation», s'est encore justifié Olivier Bianchi, qui préfère «encourager les initiatives qui visent à fédérer les artisans et les porteurs de paix par delà les frontières et les communautés».
Peu de précédents
Si Clermont-Ferrand n’est pas la première ville française à voter une telle mesure, elle n’a été précédée que par les villes socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) et communiste d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) selon le collectif BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). L’organisation lancée par la société civile palestinienne en 2005 prône ce type d’action.
#UE imposait déjà l'étiquetage des produits israéliens issus des colonies, la #France s'y attèle : #Israel en colère https://t.co/XEd0p2ptNxpic.twitter.com/1zqB6JZQdO
— RT France (@RTenfrancais) 25 novembre 2016
Une brouille diplomatique avait éclaté fin novembre entre Paris et l’Etat hébreu. Israël accusait la France de favoriser les boycotts après des instructions données par Paris aux acteurs économiques pour l'application d'une décision de l'UE sur un étiquetage différencié des produits en provenance des territoires occupés par Israël.