«Dictateur fou» : réactions indignées après le décret de Valls sur la Cour de cassation
Le dernier décret de Manuel Valls a enflammé les réseaux sociaux. De nombreux responsables politiques craignent la fin de l'indépendance de la justice et certains n'ont pas hésité à qualifier l'ancien Premier ministre de «dictateur».
L'arrêté signé en grande discrétion par Manuel Valls le lundi 5 décembre, quelques heures avant sa démission de Matignon, a confié le contrôle de la Cour de cassation à l'Inspection générale des services judiciaires, une autorité placée sous les ordres du gouvernement.
Le 7 décembre, le Premier président de la Cour, Bertrand Louvel, et son procureur général, Jean-Claude Marin, ont rendu public un courrier envoyé le 6 décembre au nouveau Premier ministre Bernard Cazeneuve. Les deux plus hauts magistrats de France réclament des explications sur le décret qui place selon eux la Cour de cassation «sous le contrôle direct du gouvernement».
Tandis que des avocats ont dénoncé une décision «sidérante», de nombreuses personnalités politiques ainsi que des élus ont rapidement fait état de leur stupeur et de leur colère.
Si la gauche s'est montrée discrète à réagir, les hommes et femmes politiques de droite et du Front national tirent à boulets rouges contre Manuel Valls. Certains d'entre eux n'hésitent pas à comparer le décret à une décision dictatoriale.
Scandalisée par la «mise sous tutelle de la justice», Dominique Bilde, eurodéputée du Front national, a qualifié l'ancien Premier ministre de «dictateur fou».
Dictateur fou, #Valls place la justice sous la tutelle du gouvernement avant de partir. En voilà un qui assure bien ses arrières...
— Dominique Bilde (@DominiqueBilde) 7 décembre 2016
Nicolas Bay, secrétaire général du Front national et également eurodéputé, a pour sa part traité Manuel Valls «d'apprenti-dictateur jusqu'au bout».
Juste avant de quitter #Matignon,#Valls place la justice sous la tutelle du gouvernement. Apprenti dictateur jusqu'au bout... pic.twitter.com/U9eFm2Cssc
— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 7 décembre 2016
Sans aller jusqu'à qualifier Manuel Valls de dictateur en puissance, Gilbert Collard, avocat et député du Front national a déploré un acte «jamais vu en démocratie».
La Cour de cassation placée sous le contrôle direct du gouvernement : du jamais vu en démocratie ! pic.twitter.com/PaVElOjmO8
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 7 décembre 2016
Pour Robert Ménard, maire de Béziers et ancien président de l'association Reporters sans frontières, la décision de Manuel Valls rompt avec la «séparation des pouvoirs» de l'exécutif et du judiciaire.
Fin de la séparation des pouvoirs... Ce @gouvernementFR file un très mauvais coton. #Courdecassation#Cazeneuvepic.twitter.com/uUEZr8G2CX
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 7 décembre 2016
Philippe Houillon, le député-maire Les Républicains de la ville de Pontoise s'est également insurgé contre l'ancien Premier ministre et a parlé d'un «ahurissant décret».
Ahurissant décret signé par Valls le 5/12 creant l inspection generale de la justice et incluant pour la 1ere fois contrôle de la#C de Cass
— Philippe Houillon (@PHouillon) 8 décembre 2016
D'autres personnalités ont également réagi à la mise sous contrôle de la Cour
L'ancienne ministre de l'Environnement et par ailleurs avocate et présidente du Rassemblement citoyen s'est écriée : «Vive l'indépendance de la justice», en se désolant de ce «mauvais coup» institutionnel.
Vive l'indépendance de la justice!! @Courdecassation Mauvais coup de Valls avant de partir, en plus inconstitutionnel!
— Corinne Lepage (@corinnelepage) 7 décembre 2016
«Sommes-nous encore en République ?», s'est interrogé Eric Anceau, un des responsables de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Eric Anceau a dénoncé un Manuel Valls «dangereux» et «une mise sous tutelle de la Cour de cassation par le gouvernement socialiste».
Mise sous tutelle de la Cour de cassation par le gvt socialiste
— Eric Anceau (@Eric_Anceau) 8 décembre 2016
Du jamais vu
Sommes-nous encore en République ?
Ce Valls est dangereux https://t.co/Eu35IyHydZ
Le président de l'Union populaire républicaine, François Asselineau, s'est inquiété pour sa part de ce que pourrait cacher cette «attaque sans vergogne» contre «l'indépendance de la justice».
Attaque sans vergogne de M. #Valls, adoptée en catimini, contre l'indépendance de la #justice. Que cela cache-t-il ? https://t.co/weVDjPchd1
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) 7 décembre 2016
«Que fait la justice ?», s'est interrogé avec ironie le polémiste Dieudonné en rajoutant le hashtag #FautRigoler? à son tweet.
Avant de partir, Valls met la Cour de cassation sous tutelle du gouvernement. Mais Que fait la JUSTICE ? #FautRigoler? @manuelvallspic.twitter.com/7mXvf1y79f
— Dieudonné Officiel (@MbalaDieudo) 7 décembre 2016