Hervé Morin exige qu'on parle français sur les chantiers normands
- Avec AFP

La région Normandie a décidé d'exiger qu'il soit parlé français sur les chantiers de BTP afin d'éviter le recours massif à de la main d'œuvre étrangère, payée moins cher, qui entraîne une concurrence déloyale à l'égard des travaileurs autochtones.
Selon Hervé Morin, président UDI de cette région, le mécanisme est généralement le suivant : «Une entreprise gagne un marché en faisant des prix anormalement bas puis fait appel à des sous-traitants étrangers pour pouvoir s'en sortir», a-t-il déclaré le 23 novembre à l'AFP.
Pour éviter ces pratiques la région veut interdire la sous-traitance par une entreprise dont c'est le coeur de métier. Ainsi, si cette entreprise est spécialisée dans la maçonnerie, elle ne pourra pas sous-traiter cette activité mais seulement des activités connexes.
La Normandie impose le français sur les chantiers pour éviter la concurrence déloyale et le recours massif à la main d'oeuvre étrangère pic.twitter.com/D2SNcoqOK7
— Mohamed Kaci (@MKACITV5M) 23 novembre 2016
«Pour lutter contre l'usage massif de travailleurs détachés, nous imposons aussi l'usage du français sur les chantiers, notamment pour s'assurer de la compréhension des consignes de sécurité», a ajouté Hervé Morin, expliquant qu'on appelle cela «la clause Molière».
La région va imposer également la rédaction de tous les documents en langue française, y compris les fiches produits.
D'autres barrières, sociales et environnementales, seront aussi dressées pour éviter le dumping : prise en compte de l'apprentissage par les entreprises et bilan carbone, pour favoriser les entreprises locales.
«L'offre d'une entreprise située à 50 km sera mieux notée qu'une autre située à 500 km», a indiqué l'ex-ministre de la Défense.
«Nous avons essayé de répondre aux différentes problématiques qui sont souvent pointées du doigt par les entreprises françaises, notamment du BTP», a déclaré le président normand, précisant que ces dispositions, qui ont été votées en séance plénière le 21 novembre à Caen, sont actuellement étudiées par d'autres régions françaises.