Le score décevant d'Alain Juppé... résultat de l'effet Macron ?
L'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron à la présidence, jeudi 16 novembre, a-t-elle eu un effet sur la décision des électeurs au premier tour de la primaire de la droite ? C'est ce que semble penser une partie du camp d'Alain Juppé.
L'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron le 16 novembre dernier pourrait-elle être à l'origine de la défection soudaine d'une grande partie des électeurs qui, il y a encore quelques jours, annonçaient majoritairement vouloir voter pour Alain Juppé?
Evoquant le calendrier électoral décidé par Emmanuel Macron, le sénateur François Patriat, proche de l'ancien ministre de l'Economie, a déclaré : « Bien sûr qu'il a choisi cette date pour perturber le jeu de la primaire. Il fait de la disruption, c'est un mot qu'il aime beaucoup – avec un autre : triangulation. Beaucoup d'électeurs de gauche étaient résignés à voter Juppé. La stratégie d'Emmanuel, c'est de les en dissuader. C'est pour ça que Juppé a si mal réagi.»
En effet, quelques jours plus tôt, Benoist Apparu, porte-parole d'Alain Juppé, voyait «une démarche purement politicienne, purement de calcul électoral» dans cette candidature annoncée à point nommé après plusieurs semaines de faux suspense. Il a ajouté que, selon lui, Emmanuel Macron voulait «essayer de fausser le résultat de la primaire de la droite et du centre», attaquant dans un tweet ce qu'il considère être «une action d'intérêt électoral».
"#Macron ce n’est pas une action d’intérêt général mais une action d’intérêt électoral" #PolMat
— Benoist Apparu (@benoistapparu) 16 novembre 2016
Jeudi 24 novembre, au cours du dernier débat télévisé entre les candidats de la primaire, Alain Juppé avait directement évoqué Emmanuel Macron : «Moi, je rassemble la droite et le centre, pas des personnes qui sont les co-auteurs de la politique désastreuse de la gauche depuis 2012.» Selon le maire de Bordeaux, le candidat du mouvement «En Marche !» tenterait «de se refaire une virginité».
Donné pendant longtemps grand favori de la primaire de la droite et du centre par les sondages, Alain Juppé a dû se contenter de 28,6% des voix, loin derrière François Fillon qui a créé la surprise en obtenant 44,2% des suffrages. Un résultat qui a démenti les estimations de la classe politique, les sondages... et même les pronostics de François Hollande, qui affirmait récemment, selon des propos rapportés par le livre Un Président ne devrait pas dire ça : «Fillon n’a aucune chance.»