Politique à la française : quand les «casseroles» sont une vertu !
Eric Woerth, qui vient juste d'échapper à une condamnation pour recel dans le procès Bettencourt, est devenu le chef de projet des Républicains. Promu donc, et ce malgré les «affaires». Comme bien d'autres avant lui.
En France, c'est une habitude, les «affaires», les «casseroles» n'entravent pas (ou peu) une carrière politique.
Si Eric Woerth peut rédémarrer la sienne, il est loin d'être seul dans ce cas-là. Tous les grands partis sont concernés.
A l'instar de Jean-Noël Guérini (ex-PS), mis en examen depuis 2010 dans une vaste affaire politico-financière (qui porte d'ailleurs son nom) d'attribution de marchés publics à Marseille et de blanchiment d'argent sale. Un frein ? Même pas. Il vient d'être réélu sénateur des Bouches-du-Rhône en septembre 2014 avec son nouveau parti, Force 13.
Soupçonné, condamné ou blanchi : dans d'autres pays, avoir maille à partir avec la justice signifie tout simplement la «mort» politique de l'intéressé. Mais pas chez nous !
Autre sphynx qui parviennent toujours à renaître de leur cendre: les époux Balkany.
Bien que condamnés en 1996 à de la prison avec sursis pour avoir utilisé les caisses de la mairie de Levallois-Perret pour rémunérer du personnel qui étaient en réalité à leur service, Pierre et Isabelle Balkany sont toujours en place dans les Hauts-de-Seine. Et toujours en délicatesse avec la justice, qui les soupçonne cette fois-ci de fraude fiscale.
Dans un livre intitulé «Délits d'élus», paru en 2014, Gabriella Riou Harchaoui et Philippe Pascot dressent ainsi la liste des 400 élus français aux «prises avec la justice». La plupart sont toujours aux commandes.