Christine Boutin condamnée en appel pour avoir qualifié l'homosexualité d'«abomination»
L'ex-présidente du Parti chrétien démocrate a été condamnée à 5 000 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts à verser à deux associations LGBT pour avoir affirmé que l'homosexualité était une «abomination».
Christine Boutin a vu sa condamnation prononcée en première instance pour «provocation publique à la haine ou à la violence» être confirmée par la cour d'appel de Paris. Elle avait déclaré, dans un entretien donné au magazine Charles en 2014 : «L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné.»
La prévenue a donc été condamnée à payer 5 000 euros d'amende, ainsi que 2 000 euros de dommages et intérêts à deux associations LGBT, Mousse et Le Refuge, qui s'étaient portées parties civiles.
En première instance, l'avocat de Christine Boutin avait plaidé en faveur de la liberté d'expression et affirmé que si sa cliente venait à être condamnée, alors il faudrait «saisir la Bible». Dans l'Ancien Testament, la question de l'homosexualité est en effet définie en ces termes : «Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination.»
"L’homosexualité est une abomination" : Christine Boutin condamnée en appel pour ses propos pic.twitter.com/t1bwSIu1Fy
— Paulette Kimuntu Kim (@KimKimuntu) 2 novembre 2016
Christine Boutin s'était d'ailleurs justifiée, affirmant que son opinion s'inscrivait «dans la tradition chrétienne».
L'ancien Grand rabbin de France, Joseph Sitruk, avait lui aussi été au cœur d’une polémique concernant la Gay pride de Tel Aviv après avoir déclaré en juin dernier : «La Torah considère l’homosexualité comme une abomination et un échec de l’humanité». L'association SOS Homophobie avait porté plainte en septembre pour «incitation au crime en raison de l'orientation sexuelle», mais le décès du rabbin a finalement empêché la plainte d'aboutir.
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