Près de 1 300 jeunes sans famille dans la «Jungle» de Calais
Près de 1 300 mineurs isolés vivent sur la «Jungle» de Calais, et à peu près 500 de ces jeunes migrants affirment avoir de la famille en Grande-Bretagne, a déclaré mercredi 12 octobre à l'AFP le directeur général de France Terre d'asile Pierre Henry.
Un recensement mené les 10 et 11 octobre sur le campement de migrants situé en périphérie de Calais a permis d'identifier 1 290 mineurs isolés sur une base déclarative, a indiqué Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile, selon qui 95% d'entre eux affirment vouloir passer en Grande-Bretagne. Entre 5700 et 10 000 migrants, selon les comptages, vivent sur ce campement promis à un démantèlement prochain.
Ce recensement nominatif a été effectué par une trentaine d'agents de France Terre d'asile et du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés qui ont relevé l'identité, l'âge, la volonté d'aller au Royaume-Uni et, quand c'était le cas, les informations sur la famille s'y trouvant. Pierre Henry, s'est d'ailleurs dit étonné par la volonté massivement affichée de gagner la Grande-Bretagne. «Cela pose très clairement l'idée que la Grande-Bretagne doit prendre sa part dans l'accueil des mineurs isolés qui sont présents sur la Lande», a-t-il affirmé.
Les chiffres de ce recensement, demandé par les pouvoirs publics, marquent une nette hausse par rapport aux 861 jeunes sans famille dénombrés fin août par l'association. Ils vont toutefois dans le sens du bilan de 1 189 mineurs isolés produit il y a quelques semaines par l'Auberge des migrants et Help Refugees, deux autres associations présentes sur place.
Ces jeunes sont majoritairement Afghans, Erythréens et Soudanais et ont dans leur grande majorité entre 14 et 18 ans, a ajouté Pierre Henry, estimant totalement marginal le nombre d'enfants de moins de 12 ans.
Problème des mineurs
Pour l'Etat, la difficulté est que ces mineurs relèvent de la protection de l'enfance, qui est une compétence départementale. Ils ne peuvent être envoyés ni en Centre d'accueil et d'orientation (CAO) ni en Centre de rétention administrative, et un placement nécessiterait l'intervention d'un juge pour enfant, souligne une source proche du dossier.
Aucun calendrier n'a été officiellement annoncé pour le démantèlement du camp de fortune, même si l'hypothèse d'un début de l'opération lundi 17 octobre a été évoquée, après que le Défenseur des droits a avancé cette date.
Lundi 10 octobre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé Londres à assumer son devoir moral pour accueillir plus de jeunes migrants, avant de s'envoler pour Londres où il a rencontré son homologue britannique.
Tous deux avaient convenu lors de cette réunion que les accords sur la réunification familiale seraient appliqués et élargis, et la ministre britannique Amber Rudd avait dit ensuite avoir demandé une liste des mineurs à la France pour agir ensuite avec la plus grande diligence.
Pierre Henry a précisé que la liste du recensement était à présent entre les mains du ministre de l'Intérieur.