Drôme : le maire d'Allex renonce à un référendum sur un centre d'accueil de migrants jugé illégal
Le maire d'Allex a enterré son projet de référendum local sur le centre de réfugiés ouvert par l'Etat près de la commune, se pliant ainsi à la décision du tribunal administratif de Grenoble.
«C'est devant l'intransigeance de l’Etat et par la contrainte que j'annule le scrutin qui était prévu ce dimanche [le 2 octobre 2016]», a annoncé avec amertume le maire sans étiquette d'Allex, Gérard Crozier, lors d'une conférence de presse le 1er octobre, rapporte l'agence AFP. «J'ai outrepassé volontairement mon niveau de compétence, j'ai voulu faire en sorte que la démocratie s'exprime», a expliqué l'élu local, en faisant référence au référendum qu'il avait prévu d'organiser dans sa commune, le 2 octobre, afin que ses habitants se prononcent au sujet du centre d'accueil et d'orientation pour 50 migrants, ouvert par l'Etat dans un château situé à proximité. «Les Allexois et les Allexoises sont bâillonnés», a déploré l'édile.
Le maire d' #Allex Gérard Crozier a annoncé ce matin devant la presse l'annulation du #referendum sur le centre d'accueil de #migrants
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) 1 octobre 2016
Le 13 septembre, le conseil municipal de la petite ville de la Drôme avait voté, à l'unanimité, en faveur de l'organisation du référendum en question. La préfecture du département avait alors saisi le tribunal administratif de Grenoble, qui s'est finalement opposé dans une décision, datant du 30 septembre, à la tenue du scrutin. Il invoque que l'accueil des migrants se trouve être du ressort de l'Etat et non de la commune. Gérard Crozier a dénoncé un «acharnement de la préfecture», rappelant que celle-ci avait déposé trois requêtes, dont deux en urgence, auprès du tribunal administratif.
La tentative du maire d'Allex fait écho à l'appel du président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, invitant les élus locaux à refuser l'accueil de migrants provenant de Calais sur leur commune, afin d'empêcher la prolifération de nouvelles Jungles.
D'après le plan de répartition des migrants sur le territoire français prévu par le gouvernement, la région Auvergne-Rhône-Alpes doit en accueillir très exactement 1 784.