Gros sous et fausses factures : à charge contre Sarkozy, Envoyé Spécial enquête sur Bygmalion

Gros sous et fausses factures : à charge contre Sarkozy, Envoyé Spécial enquête sur Bygmalion© Stephane Mahe Source: Reuters
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Alors que les élections de 2017 approchent et malgré la polémique, le reportage sur le système de fausses factures auquel le candidat Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir recouru en 2012 a finalement été diffusé sur France 2.

Le 29 septembre, l’enquête controversée sur l’affaire Bygmalion du magazine d'investigation Envoyé Spécial, reprenant les accusations de fausses factures visant l'ancien chef d'Etat, a été diffusée après avoir suscité une vive polémique interne au sein de la chaîne publique France 2.

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La folie des grandeurs

Interrogé par les journalistes d'Envoyé Spécial, Franck Attal, l’ex-dirigeant de la société Bygmalion, chargée de l’organisation des meetings de Nicolas Sarkozy, raconte que tout aurait débuté au cours de la campagne électorale de 2012, lorsque l’équipe de campagne du candidat aurait réclamé des moyens financiers supplémentaires.

Du meeting du 19 février 2012 à Marseille, ayant coûté 770 000 euros, la facture aurait grimpé à 5 619 405 euros moins d'un mois plus tard, le 11 mars, lors de celui de Villepinte - un montant considérable sachant que le plafond légal des dépenses de campagne est de 22,5 millions d’euros.

Une double facturation pour contourner la loi

Toujours selon la version de Franck Attal, que Nicolas Sarkozy, interrogé par la justice, a assuré ne pas connaître, les comptes de la campagne présidentielle auraient alors été mélangés avec ceux du parti du candidat afin de dépasser illégalement ce plafond.

L’ancien dirigeant de Bygmalion indique qu'il aurait reçu l’ordre du directeur adjoint de la campagne, Jérôme Lavrilleux, de faire facturer une partie des meeting directement à l’UMP, permettant ainsi de «tenir la ligne de campagne».

En conséquence, certains meetings ayant coûté dans la réalité 700 000 euros se seraient transformés en une facture «officielle» de 100 000 euros.

18 millions d’euros de fausses factures

D'après les accusations de Franck Attal, près de 18 millions d’euros de fausses factures auraient ainsi été soumises au parti de droite. La société Bygmalion se serait ensuite fait rembourser en facturant d'onéreuses fausses réunions.

Sarkozy nie en bloc...

S’il a refusé les sollicitations des journalistes d’Envoyé Spécial pour apporter son témoignage, l’ancien président Nicolas Sarkozy a fermement nié ces accusations lors de sa mise en examen dans l'affaire Bygmalion en février 2016. Ce qui ne l’empêche pourtant pas d’être pris pour cible par certains de ses rivaux à droite.

... ses rivaux s'en donnent à cœur joie 

Il voudrait que vous l’élisiez pour ne pas aller au tribunal !

Dans une attaque à peine masquée, Bruno Le Maire, candidat à la primaire Les Républicains pour la présidentielle de 2017, a ainsi tweeté, en pleine diffusion du reportage : «Voici mes comptes de campagne, régulièrement mis à jour. En toute transparence.» Il a même pris le soin d'y joindre le hashtag #EnvoyeSpecial.

Autre membre du parti de droite, Jean-François Copé a lui aussi taclé Nicolas Sarkozy dans un entretien au journal Le Monde du 29 septembre, dans lequel il s’est adressé à l’électorat français : «Vous, quand vous dépassez de 15 km/h la limitation de vitesse, vous êtes renvoyé devant le tribunal. Lui, il voudrait que vous l’élisiez pour ne pas aller au tribunal !»

Interrogé au sujet du reportage d’Envoyé Spécial sur BFMTV, le candidat à la primaire LR François Fillon a pour sa part estimé que l'affaire relevait de la justice, et non des médias : «C'est un scandale politique puisque de l'argent public a disparu […] et je réclame depuis des mois et des mois que la justice passe. […] On vit dans un drôle de monde où ce sont les enquêtes journalistiques qui remplacent les procédures judiciaires.»

Une affaire parmi d'autres

Outre Bygmalion, Nicolas Sarkozy a également été mis en examen pour «trafic d’influence et corruption active» en 2014 dans une autre affaire. Des écoutes téléphoniques avaient en effet révélé que l’ancien président français avait tenté d’obtenir des informations confidentielles sur le procès Bettencourt. Il avait pris contact pour cela avec un haut magistrat, en échange d’une affectation à Monaco.

Plusieurs autres enquêtes judiciaires sont toujours ouvertes au sujet de Nicolas Sarkozy, qui est aussi soupçonné d’avoir bénéficié d’un financement provenant de Libye pour sa campagne de 2007.

Lire aussi : «La caste médiatique et politique est terrorisée à l’idée du retour de Nicolas Sarkozy»

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