Calais : des migrants causent délibérément des accidents afin de s'infiltrer dans les camions
Afin de monter plus facilement dans les poids-lourds se rendant au Royaume-Uni, des gangs provoquent régulièrement des embouteillages en usant de méthodes violentes. Trois journalistes britanniques ont été sévèrement blessés de cette manière.
C'est une tactique extraordinairement brutale qu'un certain nombre de migrants ont mis en place, ces derniers temps, dans le but de traverser la Manche : le Daily Mail britannique rapporte que des gangs de la «Jungle» de Calais ont pris l'habitude de causer volontairement des accidents de la route, aux alentours du port du nord de la France, afin de générer des embouteillages. Ces ralentissements permettent ainsi aux migrants de s'introduire plus facilement dans les camions qui sont en route vers la Grande-Bretagne.
Pour ce faire, les clandestins projettent sur les voitures des autoroutes N216 (en direction du port de Calais) ou A16 (en direction du tunnel sous la Manche) des objets divers, tels que des «troncs d'arbre, des branches et des caddies», selon le témoignage du président du port de Calais Jean-Marc Puissesseau, qui s'exprime dans les colonnes par le Daily Mail.
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Trois journalistes britanniques frôlent la mort en couvrant les violences des migrants
Le journal britannique avait indiqué, le 3 septembre, que trois de ses journalistes envoyés à Calais couvrir ce phénomène avaient eux-mêmes été blessés, la veille. L'équipe aurait «échappé de peu à la mort [...] lorsque trois migrants ont jeté une bûche en direction de leur voiture», sur l'autoroute. Le conducteur de du véhicule, tentant d'éviter le projectile, a alors perdu le contrôle de ce dernier. Résultat : le reporter Ben Ellery a vu son visage entaillé jusqu'à l'os, après avoir heurté le volant du véhicule. L'un de ses collègues photographes, John McLellan, s'en est tiré avec des coupures profondes au visage, tandis que Steve Burton, également photographe, a subi des entailles à la tête ainsi que d'importantes contusions au dos.
"Carnage à Calais" : des migrants auteurs d'une embuscade contre des journalistes du Daily Mail cette nuit. pic.twitter.com/eMavl17uU3
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 4 septembre 2016
L'événement a provoqué, au Royaume-Uni, la réaction de la secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Amber Rudd : selon le Daily Mail, la responsable britannique a déclaré qu'il était «vital que les gens puissent se sentir en sécurité lorsqu'ils utilisent les ports de la Manche. [Ce drame] montre en quoi il est dans l'intérêt de tout le monde de combattre toutes les tentatives d'intrusion illégale au Royaume-Uni.»
Crise humaine et sécuritaire dans la «Jungle»
Les effets de la crise migratoire se font particulièrement ressentir dans le camp de réfugiés de Calais, où vivent désormais près de 7 000 personnes. Un chiffre record.
Malgré une présence policière massive, les autorités françaises peinent à contenir les violences provoquées par les migrants à l'intérieur de la «Jungle» et dans ses environs, entre eux ou à l'encontre des riverains et des routiers.
#Calais : les campements accueillent près de 7000 migrants, dont 2000 arrivés dans l'été https://t.co/LOLYK2hYCnpic.twitter.com/ldKHdRkDix
— RT France (@RTenfrancais) 23 août 2016
Parmi les incidents les plus récurrents figurent les rixes entre migrants – l'une d'entre elles ayant causé la mort d'un Ethiopien fin juillet – et les prises d'assaut de camions se rendant au Royaume-Uni.
Cette situation désastreuse, toutefois, aurait fini par encourager le gouvernement à prendre le problème à bras-le-corps : le 2 septembre, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve se serait engagé au «démantèlement total» de la zone nord du camp, selon la maire de Calais, Natacha Bouchart.