Pour Manuel Valls, le burkini «n’est pas compatible avec les valeurs de la République»
Le premier ministre a pris la défense des élus locaux qui ont décidé d'interdire le maillot de bain islamique, au cœur de polémiques nationales depuis quelques semaines. Il a toutefois jugé inutile de légiférer sur le sujet.
«Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d’éviter des troubles à l’ordre public» a fait savoir Manuel Valls, dans un entretien accordé à La Provence, du mercredi 17 août.
En effet, derrière ce fameux maillot de bain couvrant la totalité de corps à l'exception du visage, il y a selon le Premier ministre «l’idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu’elles devraient donc être totalement couvertes». Commentant cette idée, il a ajouté : «Ce n’est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République. Face aux provocations, la République doit se défendre.»
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Pour autant, le chef du gouvernement a précisé qu'il n'y avait pas matière à légiférer au niveau national. L'application de la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public est, selon lui, autrement essentielle.
La veille, l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour diriger la future Fondation pour l'islam, avait approuvé la publication d'arrêtés anti-burkini par des communes du littoral méditerranéen.
Multiplication des arrêtés municipaux contre le burkini
Dans la foulée d'une polémique au sujet de la privatisation d'une piscine publique par une association musulmane à Marseille, mi-juillet, un certain nombre de maires ont décidé de prendre des arrêtés interdisant le port du burkini sur leur plage, au motif notamment que ce vêtement pouvait générer des troubles à l'ordre public, dans le contexte tendu lié aux récents attentats islamistes.
Les maires Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, et de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca, ont été les premiers à prendre une telle mesure, suivis par le maire de la ville corse de Sisco, au lendemain d'une rixe liée à une affaire de burkini.
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Mardi 16 juin, les maire LR de Leucate, Michel Py, et du Touquet, Daniel Fasquelle, ont décidé à leur tour d'interdire la tenue de plage islamique.
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