En pleine polémique, Hollande propose Chevènement pour diriger la fondation pour l'islam de France

En pleine polémique, Hollande propose Chevènement pour diriger la fondation pour l'islam de France© Youtube
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François Hollande a cité le nom de l'ex-ministre Jean-Pierre Chevènement pour diriger la Fondation pour l'islam de France, alors que Manuel Valls a évoqué la possibilité d'un financement public des lieux de culte, créant l'indignation de l'opposition

Alors qu'il s'entretenait avec la presse présidentielle à Paris, le président de la république a souligné la nécessité pour cette Fondation pour l'Islam de France d'exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans. 

En effet, la fondation créée en 2005 est actuellement  paralysée par des conflits internes. Le débat sur ce financement a resurgi avec les attentats de Saint-Etienne de Rouvray près de Rouen lors desquels un prêtre catholique a été égorgé en plein office par deux djihadistes qui ont également pris des paroissiens en otage avant d'être abattus par les forces de l'ordre.

Cette Fondation des œuvres de l'islam de France, «il faut la conforter, la doter», a ajouté le chef de l'Etat, avant de citer le nom de l'ancien président du Mouvement des Citoyens, Jean-Pierre Chevènement, connu pour son attachement à la laïcité, pour prendre la tête de la fondation. 

La question de la loi de 1905 au cœur du débat politique

En effet, la question du financement du culte musulman est aujourd'hui jugé insuffisamment transparent. Dans une tribune dans Libération, le Premier ministre Manuel Valls évoquait lui aussi la possibilité d'«une forme de financement public».

Des sources proches du Premier ministre ont précisé qu'il s'agissait d'«examiner les possibilités» de financement dans le seul cadre de la loi de 1905, qui interdit à l'Etat et aux collectivités locales de subventionner des activités cultuelles.

«Toucher à la loi de 1905 [loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat] ouvrirait un débat très périlleux mais nous devons passer en revue toutes les solutions, sans nous interdire une forme de financement public [...]», avait-t-il déclaré.

Le 29 juillet dans Le Monde, Manuel Valls, s'était déjà dit «favorable» à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées et avait appelé le 31 juillet dans le Journal du Dimanche à «reconstruire une capacité de financement française». 

Du côté de l'opposition, Hervé Mariton, candidat à la primaire de la droite, s'est exprimé sur Europe 1 affirmant que «Manuel Valls a capitulé. Lorsqu'il appelle aujourd'hui à des financements publics, c'est extrêmement grave !».

«Nous avons hélas vécu des années de compromission où [...] des municipalités de gauche et de droite finançaient en réalité des lieux de culte. C'est au fond une sorte de reconnaissance d'une situation communautariste et l'abandon d'une exigence très forte d'intégration à la française», a-t-il ajouté.

«Le financement par les fidèles de manière traditionnelle ou de manière plus neuve par le halal ou par le crowdfunding est tout à fait possible et c'est plus conforme à la vision de notre pays», a poursuivi Hervé Mariton.

Le député juppéiste Benoist Apparu (LR) a quant à lui jugé sur LCI que le financement des mosquées par l'argent public était «une mauvaise idée», assurant qu'il était impossible de financer des mosquées sans toucher à la loi de 1905. 

«J'entends qu'il puisse y avoir la nécessité de se dire qu'un financement public permettrait de régler un certain nombre de choses [...]. En même temps dans la situation financière dans laquelle est la France [...], ça me paraît une mauvaise idée», a-t-il soutenu.

A gauche, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, candidat de «la France insoumise» à la présidentielle, a lui aussi fait part de son mécontentement sur les ondes de RMC, contre l'idée d'un financement public des mosquées. 

«Je ne suis pas d'accord [avec la proposition de Manuel Valls]. Ce sont les fidèles qui doivent financer le culte, quel que soit le culte».

Par ailleurs, plusieurs élus ont évoqué ces derniers jours l'idée d'une taxe sur les aliments halal, comme le conseiller régional PS d'Ile-de-France Julien Dray ou le président du MoDem François Bayrou, tandis que la proposition avait été avancée par la députe de l'Essonne et conseillère de paris Nathalie Kosciusko-Morizet en décembre 2015.

Le financement de l'islam «ne peut pas passer par l'Etat ou les autorités publiques», et une «taxe halal» n'est possible que s'il s'agit d'une «redevance, pour service rendu», mise en place par les «communautés» et le CFCM [Conseil français du culte musulman], c'est-à-dire les représentants du culte eux-mêmes, a estimé mardi sur les ondes de RTL la sénatrice Nathalie Goulet, auteure d'un rapport sur l'organisation de l'islam en France.

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