Polémique autour du tweet d'une élue LR comparant les musulmans à «des chiens enragés»
L’adjointe au maire de Compiègne, Arielle François, a suscité une vague d'indignation compromettant son avenir politique en relayant sur Twitter une citation anti-musulmans d'un moine bouddhiste birman.
L'opération de communication provocatrice d'Arielle François, élue LR de Compiègne, a sans doute fonctionné bien au-delà de ses espérances... Vendredi 22 juillet, l'adjointe au maire de la sous-préfecture de l'Oise postait sur Twitter une citation pour le moins sulfureuse d'Ashin Wirathu, présenté comme un «moine bouddhiste, leader du mouvement birman contre l'islam» : «Vous pouvez être plein de gentillesse et d’amour ; vous ne pouvez pas dormir à côté d’un chien enragé. Si nous sommes faibles, notre pays deviendra musulman». Des propos auxquels la femme politique de droite a choisi d'associer le mot «Sagesse», agrémenté de petites étoiles.
Le tweet, pourtant posté par une personnalité politique inconnue du grand public, a provoqué l'indignation d'internautes sur les réseaux sociaux et de responsables associatifs, poussant son auteur à le retirer.
Cette adjointe de la ville de #Compiègne Arielle François est ouvertement Islamophobe. #Oisepic.twitter.com/AYLCNeSCsv
— Slimane Tirera (@slimanetirera) 25 juillet 2016
La Licra (la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a ainsi condamné «avec la plus grande fermeté ces propos islamophobes», par la voix de son responsable régional Dian Quentin Bouacha, qui s'est engagé à porter plainte contre Arielle François. Le Collectif contre l'islamophobie en France, quant à lui, a fait savoir qu'il «étudi[ait] les possibilités de recours» contre l'élue LR.
Laurence Rossignol se mêle à la polémique
Contactée dimanche par Le Parisien, Arielle François n'a pas renié le contenu de sa publication, affirmant au journal que «la phrase [en question] ne [l'avait] pas choquée», et que «cette citation est bonne». L'adjointe municipale a seulement avoué ne pas connaître le moine responsable du morceau de «sagesse» bouddhique relayé – Ashin Wirathu, un Birman condamné dans son pays pour incitation à la haine contre la minorité musulmane, et qualifié par la presse internationale de «Hitler birman» ou de «Ben Laden bouddhiste».
Wirathu, le "Hitler birman",25 ans de prison pour incitation à la haine a une fan chez les élus de @mairiecompiegnehttps://t.co/zBcpsUcRZZ
— laurence rossignol (@laurossignol) 23 juillet 2016
Tentant de minimiser la portée de ce tweet, le maire de Compiègne, Philippe Marini, a décrit au Parisien cette publication comme une «réaction d’humeur qui n’[a] aucun sens». «C’est complètement dérisoire» a-t-il ajouté. L'ampleur prise par cette affaire, pourtant, est parvenue à affecter jusque le gouvernement. La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes Laurence Rossignol, en effet, a appelé dans une lettre le maire de Compiègne à «retirer sa délégation» à l'adjointe municipale, qui n’est selon elle «ni digne ni à la hauteur» de son mandat.
La réponse du maire à cette injonction reste pour l'instant inconnue – mais il est fort à parier que les tweets d'Arielle François seront, désormais, surveillés de près.
Lire aussi : Les cinq déclarations les plus islamophobes lues ou entendues dans les médias