«J’ai été reçu par l’assistant de Merkel !» : chefs de partis dépités après avoir rencontré Hollande
Au lendemain du vote britannique en faveur du Brexit, qu’il a qualifié de «choix douloureux», le président de la République a reçu à l’Elysée, sans les convaincre, les responsables de partis pour faire le point sur l’avenir de l’Europe.
Nicolas Sarkozy veut un nouveau traité européen
Après s’être entretenu avec François Hollande, le président du parti Les Républicains (LR) Nicolas Sarkozy a déclaré, sur le perron de l’Elysée, combien il pensait «vital qu'une initiative très forte soit prise par la France, pour poser les bases d'un nouveau traité intergouvernemental» européen pour que «les peuples d'Europe comprennent qu'ils ont été entendus».
Un internaute a fait remarquer que l’ancien président de la République avait bénéficié d’un «traitement de faveur», puisqu’il a pu s’entretenir seul à seul avec François Hollande, contrairement aux autres invités, qui étaient entourés notamment du Premier ministre, Manuel Valls, ou encore du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.
Traitement de faveur pour Sarkozy ancien PR, reçu par FH seul à l'Elysée sans Valls contrairement aux autres #Brexitpic.twitter.com/4PSQKsbzXp
— cd_land (@cd_land) 26 juin 2016
Mélenchon vient «en repérage»
Le fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, s’est lui montré exaspéré après sa rencontre avec le président. «Je ressors quelque peu consterné. Ce qui est à l'ordre du jour, c'est une agitation et des bricolages, et pas du tout une réponse à la hauteur des événements», a-t-il déploré.
Le #Brexit n' y fait rien: ils ignorent la souffrance sociale. Ca se tranchera en 2017.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 25 juin 2016
En arrivant au Château, le candidat à l'élection présidentielle de 2017 a lancé avec humour : «Je fais du repérage !»
Marine Le Pen est venue pour rien
C’était ensuite au tour de Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), de rencontrer le chef d’Etat. Au terme d’un entretien qui n’aura servi, selon elle, qu’à «entendre qu'il ne sera tenu compte d'aucun des signaux lancés pourtant depuis déjà de nombreuses années» par les peuples européens et français, elle a réitéré son appel à un référendum sur un Frexit. Ce à quoi le Président aurait répondu par la négative, «comme si nous avions utilisé un gros mot», a-t-elle ironisé.
Sur Twitter, un observateur particulièrement attentif a souligné que la chaise du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Harlem Désir, bien connu pour son engagement au sein de l’association SOS Racisme, était vide lors de la rencontre avec la délégation FN. «Il était aux toilettes ?», a blagué l'internaute.
@manuelvalls@fhollande@Elysee@MLP_officiel Il y a la chaise vide de @harlemdesir ... il était aux toilettes ?? pic.twitter.com/ij8YMqNPJN
— Mr Folamour_Off (@Mr_Folamour) 25 juin 2016
Le PCF de Pierre Laurent appelle à une autre Europe
«Le temps est venu d'une refondation progressiste de l'Europe pour aller vers un nouveau traité de progrès social et écologiste», a pour sa part estimé le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
Déclaration de la délégation @CNPCF reçue à l'#Élysée aujourd'hui à propos du #Brexithttps://t.co/37Ub5WBBNSpic.twitter.com/BDLi2mnnsR
— Anne Sabourin (@nnesabourin) 25 juin 2016
«J'avais rendez-vous avec le président, j'ai été reçu par l'assistant de Merkel»
Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste Debout la France, a lui carrément taclé François Hollande en déclarant : «J'avais rendez-vous avec le président de la République et j'ai été reçu par l'assistant de Madame Merkel». «Il ne peut rien faire sur rien ! TAFTA, PAC, Turquie : Bruxelles décide de tout !», a-t-il déploré sur Twitter.
"Je croyais m'entretenir avec le Président de la République. Je n'ai vu que l'assistant de Mme Merkel" pic.twitter.com/BcNb7nLgcZ
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 25 juin 2016
Il a indiqué avoir remis au chef de l’Etat un «traité alternatif pour une Europe des nations et de la coopération», auquel François Hollande n'aurait guère prêté attention.
Depuis que le Royaume-Uni a voté, à 51,9% en faveur d’une sortie de l’Union européenne, François Hollande appelle à un «sursaut européen», multipliant les entretiens avec les dirigeants étrangers et les hommes politiques français.