Les internautes choqués du suicide en direct d'une adolescente sur Periscope
Une jeune femme de 19 ans s’est suicidée en filmant en direct sur Periscope le moment où elle se jette sous un train RER à Egly, dans l’Essonne. Dans la vidéo, l’adolescente a avoué qu’elle avait été violée avant de nommer son agresseur présumé.
Plus de 1 000 internautes visionnaient en direct la vidéo, à travers l’application Periscope, lorsque la jeune femme a mis fin à ses jours en se jetant sous un train RER ce mardi 10 mai. Fixant l’écran en s’adressant à ses abonnés, l’adolescente explique que «ce qui s’apprête à venir va être très choquant», mais qu’elle «ne le fais pas pour faire le buzz» mais «pour envoyer un message», rapportent les médias français.
Ne sachant pas que la jeune femme s’apprêtait à attenter à sa vie, les internautes l’encourageaient en laissant des commentaires comme «nous attendons» ou «donne nous un indice».
C’est un utilisateur de Periscope qui aurait averti les gendarmes. «Nous avons été alertés vers 16h30 par un utilisateur de Periscope qui était connecté avec la victime et nous disait qu’elle n’allait pas bien», alors que la jeune fille venait de se suicider, ont expliqué les gendarmes.
La jeune femme aurait été victime d’un viol
Avant de sauter, l’adolescente a révélé qu’elle avait été violée et a désigné le nom de son agresseur présumé, explique une source judiciaire qui reste néanmoins prudente sur la réalité des faits allégués. Le suicide a également été filmé par les caméras de surveillance de la gare RER.
Une jeune fille qui se suicide en direct sur périscope à cause d'un viol, encore la mauvaise personne qui est décédée
— Flo ✨ (@nanastchr) 11 mai 2016
Dans la dernière séquence de la vidéo, récupérée sur Youtube avant d’être censurée, on peut lire les commentaires des utilisateurs ayant reconnu le lieu demander de contacter la gendarmerie : «Si y'a quelqu'un qui habite à côté d'Egly et qui était là depuis le début, contactez la gendarmerie». Puis l'extrait montre l’image de la vidéo devenir noire. Environ cinq minutes plus tard, des voix se font entendre, l’image bouge, s’éclaire et le visage d’un pompier casqué apparaît. Et le téléphone s’éteint.
Une enquête a été ouverte
Le parquet d’Evry a aussitôt ouvert une enquête, confiée à la brigade de gendarmerie de Palaiseau qui a saisi le téléphone portable de la victime.
«Dès que les premiers résultats de l'exploitation du téléphone portable de la victime et des données diffusées par l'application Periscope seront connus, les enquêteurs s'attacheront à préciser les mobiles de son geste», a communiqué le procureur, Eric Lallement.
En plus d’avoir diffusé son suicide en direct sur l'application vidéo, la jeune femme aurait également envoyé un «SMS à l’un de ses proches, juste avant sa mort, afin d’annoncer ses intentions», explique le procureur.
Toutes les vidéos de l’adolescente ont à ce jour été retirées de l’application.
Les internautes choqués et révoltés
Sur la twittosphère, les internautes se divisent entre ceux choqués et les autres, attristés par cet acte...
Je suis choquée il y'a une fille qui c'est suicidé sur Périscope .. RIP à elle .. 😮
— Andréa (@AndreaLnr) 11 mai 2016
...et ceux encore qui accusent les personnes connectées au compte de la jeune fille de l’avoir encouragé dans leurs commentaires à se suicider.
La fille qui s'est suicidé sur périscope fait vraiment mal au cœur trop triste Les gens qui l'ont encouragé aucun mot sale pour les décrire
— DJ Wal. (@PABLOWAL007) 11 mai 2016
Une jeune fille se suicide en direct sur Périscope et la seule chose que les gens demandent c'est "Elle est où la vidéo?". N'importe quoi.
— SNAP : JACKY_944 ✌️ (@94JackyVitry) 11 mai 2016
Les gens il mette la vidéo sr YouTube suicide d'une jeune fille sr périscope "vidéo complète" en mode c'est un film vs êtes vrm des crasseux
— #QLL ✨ (@ElodieCaarteR) 11 mai 2016
Lancé en 2015, Periscope est une application qui permet de diffuser gratuitement avec un smartphone des vidéos en direct sur Twitter, visibles par tous pendant 24 heures avant de disparaître. Néanmoins, le contenu partagé sur l'application, images diffusées et commentaires des utilisateurs, n’est pas contrôlé au préalable par Twitter.
Ainsi, le suicide de cette jeune fille de 19 ans relance la polémique autour de l’application Periscope, qui avait déjà fait parler d’elle le mois dernier lorsque deux adolescents avaient filmé leur agression sur un homme ivre de 24 ans, à Bordeaux. Toujours au mois d’avril, cette fois aux Etats-Unis, une jeune femme de 18 ans aurait filmé sur Periscope son amie de 17 ans en train de se faire violer au lieu de l’aider.
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